Ismaël Condé sur le 14 septembre 1958 : « c’est ce jour que toute la classe politique a décidé de rejoindre le PDG pour faire voter le NON »

Cela fait 64 ans, jour pour jour, depuis que la classe politique guinéenne de l’époque coloniale a pris l’ultime et salvatrice décision d’unir ses forces autour du PDG du Camarade Ahmed Sékou Touré (premier président de la République de Guinée) pour faire voter aux Guinéens ‘’NON’’ à la communauté française proposée par le Général De Gaulle. C’était le 14 septembre 1958. Ce jour, au nom de la dignité, de l’honneur et du sentiment patriotique, les partis politiques guinéens ont transcendé leurs divergences et leurs adversités pour s’engager ensemble sur la voie de la liberté. Une union qui s’est matérialisée, quelques semaines plus tard, par le vote historique du 28 septembre qui a conduit la Guinée à l’indépendance le 02 octobre 1958.

Aujourd’hui, cette date du 14 septembre 1958 est très peu connue en Guinée, d’autant plus que la majorité de la population guinéenne est composée de jeunes. Mais, à travers une conférence de presse ce mercredi, 14 septembre 2022, le doyen Ismaël Condé s’est fait le devoir d’enseigner à cette nouvelle génération cette date qui a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la Guinée. En ce jour anniversaire, ce Sociologue et leader du Parti Révolutionnaire Populaire Africaine de Guinée (PRPAG), a rappelé le courage et le sens de discernement que les pères fondateurs de la nation guinéenne ont fait preuve pour libérer leur peuple qui croupissait depuis plusieurs décennies sous le joug colonial français.

Ismaël CONDE, professeur de Sociologie à la retraite

« C’est ce jour que tous les autres partis politiques qui étaient jusque-là des adversaires politiques ou les rivaux du PDG ont décidé, par le sentiment patriotique, par le sens de l’honneur et par le sens de la dignité, de rejoindre le PDG dans sa volonté de faire voter le « Non » pour reconquérir notre liberté. Ce jour a été un grand jour. Parce que les déclarations du camarade Saïfoulaye Diallo, du président Ahmed Sékou Touré au général De Gaulle ont déterminé au niveau du colonialisme français un profond sentiment d’indignation, voire de révolte. Ce sentiment était si profond que si le colonialisme français avait trouvé en Guinée une voix discordante par rapport à l’indépendance, même si cette voie venait d’une minorité, le  colonialisme français se serait servi de cette minorité pour tenter de compromettre notre indépendance. Mais, par le sens de l’honneur et de la dignité, ces partis rivaux au PDG ont dit qu’il n’était pas question qu’ils soient en marge de la reconquête de la liberté de la Guinée. Si ces partis n’avaient pas eu ce comportement, on serait indépendant, parce que la volonté et la détermination étaient déjà là, mais à quel prix ? Il y aurait eu naturellement la violence, une violence que le colonialisme aurait fait éclater entre nous », a expliqué ce témoin et compagnon de l’indépendance.

Selon le doyen Ismaël Condé, l’union du 14 septembre 1958 devrait inspirer actuellement les Guinéens pour régler les problèmes et franchir ensemble les obstacles qui s’érigent sur le chemin du développement et du progrès de la Guinée. Il en appelle au sens patriotique des partis politiques du moment pour une Guinée unie et prospère.

« Quand on observe notre classe politique d’aujourd’hui, en comparant cette classe politique à la classe politique d’hier, est-ce qu’elle n’est pas troublée ? Les défis importants que le défi du 28 septembre se présente à nous. Nous vivons même ces défis : le terrorisme est actif dans notre sous-région, plus que jamais nous faisons face aux graves conséquences du réchauffement climatique. Et, c’est une évidence que quand la famille est en danger, la première condition pour contourner ce danger, c’est l’unité de la famille. C’est pour dire que plus que jamais, dans notre propre survie, nous sommes sollicités par rapport à notre union et par rapport à notre harmonie. Il faut que le peuple de Guinée soit uni pour que nous puissions résister au terrorisme, si jamais ce fléau pointait le nez en Guinée. Il faut que nous soyons fortement unis pour contourner les effets combien de fois pénibles du réchauffement climatique. Donc, par rapport à cette situation qui nous interpelle tous dans notre sens de la survie et quelque part dans notre sens de la dignité et de l’honneur, est-ce qu’il n’est pas temps que notre classe politique abandonne le langage de la haine, de la division ethnique, pour unir les Guinéens ?

Plus que jamais les hommes politiques doivent cultiver la paix entre les Guinéens. Nous demandons aux partis politiques d’ abandonner les positions visant à développer la division au sein de notre peuple. Plus nous serons unis, plus nous serons forts », a dit cet ancien pensionnaire du Camp Boiro.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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