Gaoual (Koumbia): des vendeurs des produits pharmaceutiques se plaignent

Depuis le jeudi 15 sept 2022, les autorités ont interdit la vente des produits pharmaceutiques par des personnes non agréées. À Koumbia, l’application de la mesure est unanimement dénoncée, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui est en séjour dans la préfecture de Gaoual.

Sékou Oumar Bangoura, marié et père de plusieurs enfants, qui est vendeur de produits pharmaceutiques depuis plus de 20 ans, ne sait plus que dire aux patients.

Sékou Oumar Bangoura, vendeur de produits pharmaceutiques

« Depuis le jeudi 15 septembre, j’ai fermé ma boutique de produits pharmaceutiques. Mais c’est surtout le cas des patients qui me préoccupe. Plusieurs personnes sont venues et continuent de défiler ici, des ordonnances en mai. Mais, comme c’est l’Etat qui a décidé la fermer ces boutiques, nous n’osons pas ouvrir encore moins revendre quoi que ce soit. Nous respectons la mesure mais la situation est très difficile pour les populations. Même les structures de santé de l’Etat venaient s’approvisionner en médicaments chez nous. Sans oublier que moi personnellement, j’ai une famille à nourrir. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de venir en aide aux populations. Ici à Koumbia, il n’y a aucune pharmacie pour les 55 mille habitants. Nous voulons qu’on nous facilite les mesures, qu’on nous aide. Nous sommes respectueux de la loi », a dit ce jeune qui soutient n’avoir jamais revendu ni de produits périmés, encore moins de médicaments prohibés.

De son côté, Samba Sané, diplômé en métallurgie et vendeur de produits pharmaceutiques depuis cinq ans, trouve cette mesure très dure, notamment pour les jeunes diplômés sans emplois.

Samba Sané

« Bientôt, j’aurai 38 ans. J’ai fini mes études depuis longtemps et c’est dans ce secteur de vente de médicaments que j’arrive à relier les deux bouts. Si vous voyez que les jeunes se font tuer dans le désert ou en mer, c’est à cause de tout cela. Si tu finis d’étudier, tu n’as pas de job, tu es tenté d’essayer tout ce qui te vient en tête. Parlant de l’impact négatif de cette mesure sur les populations de Koumbia, je rappelle que dans tout Gaoual, il n’y a qu’une seule pharmacie. A l’hôpital préfectoral et dans les centres de santé, il n’y a pas suffisamment de médicaments pour satisfaire aux besoins des patients. Depuis le jeudi, les gens ne font que défiler devant ma boutique à la recherche de médicaments. Mais nous sommes respectueux de nos autorités. Comme elles ont demandé de fermer, nous respectons la mesure et nous les prions de nous permettre de trouver une meilleure solution pour nous soulager tous, puisque nous sommes des Guinéens aussi », a rappelé ce jeune diplômé.

Au marché de Koumbia et dans les périphéries, il n’y a l’ombre d’aucune boutique de vente de produits en activité, depuis le jeudi 15 septembre. Des personnes, parfois des ordonnances en main, passent et repassent, en vain, à la recherche de produits pharmaceutiques. Pratiquement tous les vendeurs interrogés dénoncent la.mesure et rappellent leur contribution dans le développement socioéconomique de la.localité.

En attendant la réaction des autorités, chacun y va de son commentaire mais l’essentiel des personnes rencontrées par le reporter de Guineematin.com déplorent l’entrée en vigueur de cette décision, sans aucune mesure d’accompagnement.

Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com

Tél: 628089845

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