Saison des pluies à Conakry : les fabricants de meubles en rotin se plaignent de la rareté des matières premières

Les meubles en rotin sont des produits de grande consommation actuellement dans la capitale guinéenne. Ils sont présents dans plusieurs maisons de Conakry. Mais, leur fabrication n’est pourtant pas une chose facile, surtout en cette période de saison des pluies. Les rotiniers éprouvent d’énormes difficultés à trouver de la matière première, notamment les rotins. Mais, ces ouvriers souffrent aussi dans la conservation des meubles. Ces derniers pourraient très vite se dégrader au contact fréquent de la pluie, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Rencontré au carrefour IPS (à Kipé), dans la commune de Ratoma, Alia Camara, maître rotinier, s’est montré très satisfait de son métier. Mais, il n’occulte pas aussi les difficultés qu’il traverse en cette saison des pluies.

Alia Camara, maître rotinier

« Le métier rotinier est très bon et adorable. C’est ce qui m’a attiré à apprendre ce métier, surtout son côté esthétique. Ça fait plus de 20 ans que je suis dans ce domaine. Cette activité m’a apporté beaucoup de choses ; car, c’est grâce à ça que je me suis marié, j’ai fondé une famille, j’ai construit une maison, je me suis acheté une voiture. J’ai des taxis qui roulent à mon compte. Donc, c’est grâce à ce métier que je vie. Par rapport aux prix, nos fauteuils en rotin coûtent en fonction de la qualité. Il y a des fauteuils de salon simples qui coûtent 1 500 000 francs,  il y a le tout traité qu’on revend à 2 800 000 francs. Il y a le bambou que nous revendons également à 5 000 000 de francs, sans oublier les étagères qui coûtent entre 400 000 et 1 000 000 francs guinéens… Mais, ce n’est pas facile en cette saison pluvieuse pour nous. Parce qu’on est obligé de faire des petites tables où nous mettons nos articles pour ne pas qu’ils se salissent par la boue. Avec cette pluie, ce n’est pas facile ; car, nous sommes obligés de faire sortir et rentrer nos articles chaque fois pour ne pas qu’ils se gâtent. Et, ce n’est pas facile d’avoir les matières premières qui entrent dans la fabrication de ces meubles en rotin », a indiqué Alia Camara.

Abondant dans le même sens, Alseny Camara, rotinier depuis 5 ans, évoque les difficultés qu’il rencontre en cette période de pluies à Conakry.

Alseny Camara, rotinier à Kipé

« Pendant cette période d’hivernage, ce n’est pas facile du tout ; parce qu’on ne peut pas se procurer du rotin en cette période. C’est difficile d’en avoir. En plus, nous n’avons pas une place d’exposition de nos articles. Donc, quand il pleut beaucoup, nous ne pouvons pas exposer le rotin sous la pluie. Parce qu’il peut devenir noir et changer sa couleur initiale et attirante qui est le jaune Or. Nous utilisons le gaz, le bois du rotin qui provient des différents endroits du pays, surtout qu’on trouve le plus en forêt. Il y a aussi la liane qui entre dans la fabrication des fauteuils rotin. Il y a également la colle qui renforce et rend les fauteuils solides », a expliqué Alseny Camara.

Pour cet autre rotinier, Bobo Camara les clients se font rares en cette période.

Bobo Camara, rotinier

« A l’heure là ça ne va pas. Parce que c’est très difficile d’avoir les matériels qui entrent dans la fabrication des fauteuils rotin. Car, là où ça quitte, c’est dans les rivières qu’on part chercher. Mais, actuellement, il y a beaucoup d’eau là-bas et on ne peut pas aller le chercher. En plus, après la confection, il n’est bon pour nous que la pluie tape chaque fois les meubles ; sinon, ça noircit le rotin. Alors que quand le rotin noircit, ça ne nous arrange pas. Les clients viennent périodiquement ; mais, on fait des ventes. Parce qu’esthétiquement, je l’aime pour sa beauté. Aujourd’hui, nous demandons aux autorités de nous aider à avoir un bon emplacement où nous pouvons exercer notre métier en toute sécurité et faire des expositions », a-t-il indiqué.

Fatoumata  Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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