Création d’un cadre de dialogue par la junte du CNRD : Boubacar Barry de l’UFR pessimiste

Boubacar Barry, vice-président UFR

« On ne peut pas imaginer qu’un dialogue que l’on veut inclusif, efficace pour une bonne sortie de la transition se déroule à l’absence de Sidya Touré, de Cellou Dalein Diallo, des cadres du FNDC et de notre secrétaire exécutif, Saïkou Yaya Barry. Tous ceux-ci sont des acteurs des dialogues qui nous représentent. Leur absence peut avoir un impact sur ce dialogue », a fait observer Boubacar Barry. 

Le vice-président de l’UFR a été interrogé à ce sujet par un reporter de Guineematin.com ce mardi, lendemain de la création du cadre de dialogue inclusif par le président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya.

« Nous ne pouvons que prendre acte pour le moment de cette décision. Parce que comme on dit, un chat échaudé craint l’eau froide. Nous avons eu beaucoup d’annonces par rapport à cette démarche du dialogue. Et, chaque fois, les actes qui ont suivi n’ont pas été à la hauteur de nos attentes. Donc, nous attendons vraiment d’avoir des éléments d’appréciation, l’ensemble des réponses à un certain nombre de questionnements », a-t-il dit au téléphone.

Pour Boubacar Barry, le Comité National du Rassemblement et pour le Développement (CNRD) doit d’abord corriger les dérives qu’il est en train de commettre, notamment l’emprisonnement  des acteurs politiques et sociaux, avant de parler d’un dialogue inclusif.

« Ce qui est certain, c’est qu’il y a aujourd’hui une rectification à apporter par rapport à la lettre et l’esprit de discours fondateur du 5 septembre 2021. On a observé entre cette date et maintenant une grande dérive par rapport aux violations des droits de l’Homme, par rapport à la restriction des libertés publiques et individuelle. Ce qui fait qu’il y a une tension aujourd’hui sociale et politique qui est créée dans notre pays. Vous avez donc par conséquent des acteurs politiques comme Saïkou Yaya Barry, notre secrétaire exécutif, qui est en prison pour ses opinions. Vous avez des leaders de la société civile comme Foniké Mengué, Ibrahima Diallo qui sont également en prison pour avoir exercé un droit constitutionnel. Vous avez des leaders politiques comme Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, Aboubacar Soumah et compagnie qui sont en exil, qui ne se sentent plus en sécurité. Vous avez aussi Sékou Koundouno qui est en exil parce qu’il ne se sent plus en sécurité. Donc, vraiment, les premiers actes qui doivent être posés, c’est d’abord apaiser la situation en posant des actes qui conviennent à tout le monde. Et que les Guinéens puissent se regarder fraternellement, amicalement, pour discuter de notre pays », a indiqué l’ancien ministre de la Pêche dans le gouvernement Sidya Touré.

Enfin, pour le vice-président de l’UFR, il est inimaginable de parler de dialogue inclusif au moment où certains politiques sont privés de leurs libertés. « On ne peut pas imaginer qu’un dialogue que l’ont veut inclusif, efficace pour une bonne sortie de la transition se déroule à l’absence de Sidya Touré, à l’absence de Cellou Dalein Diallo, à l’absence des cadres du FNDC et à l’absence de notre secrétaire exécutif, Saïkou Yaya Barry. Tous ceux-ci sont des acteurs des dialogues qui nous représentent. Leur absence peut avoir un impact sur ce dialogue. Donc, tous les actes doivent être posés pour apaiser la tension. Je pense que si cela est fait, je pense qu’on aura de l’espoir de nouveau qu’un dialogue structuré nous amène à un retour à l’ordre constitutionnel consensuel ».

Propos recueillis et décryptés par Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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