Sangaréyah (Pita) : le calvaire des populations de Lambanyi, inondé par les eaux du barrage de Souapiti

Les habitants du village de Lambanyi, secteur Diatya, relevant du district de Fonfo, dans la commune rurale de Sangaréyah, préfecture de Pita, sont sans abris suite à des inondations inédites. Les eaux du lac du barrage hydroélectrique de Souapiti ont tout envahi sur leur passage, détruisant cultures et habitations. La désolation est de taille pour des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer, obligés de fuir leurs habitations, rapporte Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture de Kindia.

Mme Maciré Conté

 Maciré Conté, ménagère domiciliée à Lambanyi, parle de l’impact de l’inondation dans leur localité. « On n’a même pas d’eau à boire. Nous buvons cette eau sale. Actuellement, nous avons des boutons sur le corps. Nous n’avons pas les moyens. Nos enfants sont tout petits. Nos animaux domestiques ne font que mourir. Actuellement, la pêche est devenue notre principale activité à cause de la montée des eaux dans notre village. Quand tu pêches quelques poissons et que tu sèches, tu vas vendre un tas à 20 000 francs guinéens pour avoir de quoi se nourrir, à savoir le riz à 10 000 francs guinéens et la sauce à 10 000 francs guinéens. Cela ne peut pas suffire pour une grande famille. Nous n’avons rien », a expliqué la pauvre dame.

Elle lance un appel aux autorités. « Nous lançons un appel pressant au colonel Mamady Doumbouya, président de la transition, de nous aider. C’est lui qui sait si on va monter ou descendre. Nous avons décidé de marcher jusqu’à chez lui, si rien n’est fait pour nous faire quitter les lieux. Nous sommes devenus un fardeau pour lui parce que c’est lui qui dirige la Guinée », a dit Maciré Conté.

Fodé Sylla, sage de Lambanyi

Selon Fodé Sylla, un sage de Lambanyi, cette inondation a fait disparaître 12 cases et plusieurs plantations. « C’est la montée des eaux du barrage hydroélectrique de Souapiti qui nous fait beaucoup souffrir. Toutes nos plantations sont inondées. 12 cases de notre village ont également disparu. Notre domaine agricole, qui s’étend sur une distance de 13 km, est parti. Une distance de 11 km nous séparait du fleuve de ce côté-là. Les responsables nous avaient dit avec un ton ferme que Lambanyi, Tessen, secteur Diatya, n’allaient pas déménager. Ils avaient recensé certaines plantations et laissé d’autres. Ceux qui sont recensés n’ont pas été indemnisés. L’année dernière, l’eau était montée sans nous toucher. Cette année, l’eau nous a envahi en gâtant nos toilettes, nos maisons. Aujourd’hui, nous n’avons pas où dormir. La route est coupée entre Lambanyi et Tessen. Les relations sont rompues entre les deux communautés.  Nous avons même fabriqué une pirogue locale pour traverser de l’autre côté. Nous demandons au chef de district Fonfo de s’ajouter à nous pour plaider auprès de la mairie. Jusqu’à présent, personne n’est venu et pourtant l’eau ne fait que monter avec force. Nous avons faim et on ne dort pas », a laissé entendre le sage du village Lambanyi, Fodé Sylla.

A préciser que les habitants de Tessen, secteur Dyatia, ont quitté les lieux par peur d’être inondés par l’eau, laissant derrière eux leurs biens.

De retour de Sangaréyah, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 51 67 96

Facebook Comments Box