Rentrée scolaire à Conakry : vendeurs de fournitures et parents d’élèves tirent le diable par la queue

Dans moins de deux semaines, les élèves reprennent le chemin de l’école au compte de l’année scolaire 2022-2023. A l’heure des préparatifs pour la rentrée des classes du 04 octobre, les marchés sont inondés de fournitures scolaires de toutes sortes. Mais, la clientèle se fait rare dans certains marchés de la ville de Conakry dans une conjoncture où les parents d’élèves multiplient les plaintes. Tel est le constat fait par une journaliste de Guineematin.com au grand marché de Madina.

Ousmane Bah, vendeur de fournitures scolaires

Ousmane Bah, vendeur de fournitures scolaires au marché de Madina, se plaint du manque d’engouement à cause de la cherté des prix. « A quelques jours de l’ouverture des classes, il n’y aucun engouement, les parents d’élèves se font rares pour les achats des fournitures scolaires. Ceux qui viennent aussi se plaignent de la cherté de la vie et des prix. Ils ne font que se plaindre du coût élevé des différents articles scolaires et ne font que pleurer devant nous ici. Je précise que les prix ont connu une hausse cette année encore par rapport à l’année dernière. Un cahier de 100 pages est vendu à 20.000 GNF, contrairement à l’année dernière où on pouvait l’avoir à 16 000 ou 18 000 GNF. Mais avec cette conjecture et le manque d’argent, les parents d’élèves et nous les commerçants, nous nous plaignons tous de la cherté de la vie actuellement », a-t-il expliqué.

Bakary Mara, client

Même son de cloche chez madame Camara Anna Sidibé, vendeuse de fournitures scolaires au marché de Madina. « Aujourd’hui, le marché est très dur. Il n’y a pas d’affluence de la clientèle, on n’avait jamais vendu un paquet de 100 pages à 20 000 GNF ici. La tenue, nous avons pour habitude de revendre ça à 20 000 GNF, à ce niveau le prix est intact. Mais les autres articles scolaires ont augmenté. Les parents d’élèves pleurent la cherté de la vie et nous les commerçants nous nous plaignons également du manque d’argent et du coût élevé des marchandises sur le marché. On ne voit même pas de clients », se lamente-t-elle.

Par ailleurs, madame Camara Anna Sidibé sollicite l’aide des autorités pour la diminution des prix sur le marché. « Nous demandons aux autorités compétentes de nous venir en aide, en demandant aux grands commerçants, aux grossistes, de diminuer les prix des fournitures pour nous les détaillants. Nous, femmes guinéennes, nous souffrons énormément. Donc, que les autorités nous viennent à l’aide, car c’est dans ça que nous vivons ».

Salematou Camara,  vendeuse de tenues scolaires

Salématou Camara, vendeuse de tenues scolaires, se plaint de la même situation. « C’est du jamais vu. Et les revendeurs et les acheteurs, tous se plaignent du manque d’argent, mais surtout de la conjecture que nous vivons actuellement. Nous sommes assises ici, sans clients, alors que nous avons investi tout notre argent dans les fournitures scolaires. Si ça continue comme ça, ça risque d’être des pertes pour nous ».

Fatoumata Bangoura, vendeuse de tenues

Fatoumata Bangoura, vendeuse de tenues qui a investi tout son argent dans le commerce, se plaint également du manque de clients. Elle dit être inquiète de cette situation. « Nous qui revendons les fournitures scolaires aujourd’hui, il y a un véritable manque de clientèles. Difficilement nous revendons nos articles, alors que nous le prenons très cher chez les grossistes. Toutes les choses sont chères, les cahiers, les tenues, rien n’est abordable à cette approche de l’ouverture des classes. Vraiment, cette situation inquiète tout le monde. Depuis le matin, je n’ai rien vendu, alors que j’ai mis ma petite fortune dans l’achat des articles scolaires. On investit dans le commerce pour gagner quelque chose et non pour perdre. Si ça continue comme ça, ce sera une perte pour nous. Pour ne pas vous mentir, cette année encore, c’est une autre année très difficile et si ça continue, certains parents d’élèves risquent de ne pas envoyer leurs enfants à l’école ».

Bakary Mara, client

Bakary Mara, parent d’élèves venu acheter des tenues, explique que tout est cher. « Actuellement, le marché est très cher. D’abord, c’est la période qui est difficile. Cette année est une année qui est différente des années passées. Et quand tu viens au marché pour faire les achats, tu trouves que tous les prix des articles ont grimpé. Au lieu de diminuer à quelques jours de la rentrée des classes, ce n’est pas ce qui se fait. Par exemple, j’ai deux personnes à ma charge. A chaque année scolaire, les prix ne font qu’augmenter au lieu de diminuer. Mais cette année encore c’est trop dur, car il y a le manque d’argent. Avec les autorités actuelles, je ne sais pas si c’est dû à leur politique de gestion ou quoi. La cause, je ne peux pas la définir, mais je sais que le marché est très cher… ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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