Accueil A LA UNE Culture : à la découverte du Bansongny, la déesse Baga de l’initiation

Culture : à la découverte du Bansongny, la déesse Baga de l’initiation

De nos jours, un précieux objet d’art est conservé au musée régional de Boké. Il s’agit du Bansongny, une déesse Baga, très souvent utilisée par les Baga, mais aussi Landouma et Nalou lors des cérémonies initiatiques. Mamadou Bailo Traoré, ancien conservateur dudit musée, interrogé par un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, a apporté d’amples informations sur cette relique soigneusement conservée sur place.

Le Fortin de Boké, construit en 1878, est devenu le musée régional de Boké en 1971. C’est cet édifice qui abrite le Bansongny. Mais quelle est l’importance de cette pièce ethnographique moins connue des différentes ethnies de la préfecture Boké ?

Mamadou Bailo Traoré, ancien conservateur du musée

Mamadou Bailo Traoré, ancien conservateur du musée, explique le rôle du Bansongny. « Bansongny en principe, il est Nalou, Baga, Landouma. C’est un serpent sculpté que les communautés de Boké ont adoré dans le passé et qui a servi surtout à beaucoup de choses, surtout avant la pénétration coloniale. Une fois sortis de la forêt sacrée, les initiés se distinguent des autres à travers des signes particuliers qu’ils portent. C’est lui qui présidait des initiations dans la communauté Baga, et cette initiation, c’est une école d’adultes. C’est là où on prenait des jeunes de 25 ans jusqu’à 45ans, pendant une année entière, on les mettait dans une forêt sacrée pour leur léguer tous les secrets des Bagas », explique-t-il.

Bansongny a été aussi un ange gardien contre les malfaiteurs, rappelle cet ancien conservateur des objets ethnographiques de la région de Boké. « On disait à une personne qu’est-ce qu’elle retenait pour soigner les maux de ventre. Si elle disait clairement le nom des racines qu’il faut, il y a un jury qui atteste, après on lui fait la scarification, deux traits à la joue gauche et deux traits à la joue droite, deux traits au front. C’est un couronnement qui symbolise qu’il a maîtrisé toutes les techniques de soins dans la forêt sacrée. Cela permettait à l’apprenti de la forêt de protéger sa personne et son entourage au nom du Bansongny », a laissé entendre Mamadou Bailo Traoré.

Le Bansongny, déesse Baga autrefois adulée, d’une utilité qui ne dit son nom, est toujours conservé au musée régional de Boké en guise de souvenir.

Depuis la capitale du Kakandé, Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél : 623360413

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