Sanctions de la CEDEAO sur la Guinée : Abdoul Sacko redoute des troubles sociopolitiques

Abdoul Sacko, Coordonnateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG)

Vingt un (21) membres du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement), vingt-huit (28) membres du gouvernement et sept (7) membres du conseil national de la transition (CNT), viennent de subir les sanctions de la CEDEAO. Des sanctions qui font redouter des troubles à certains acteurs de la vie nationale. C’est le cas d’Abdoul Sakho, du Forum des forces sociales de Guinée, interrogé ce vendredi 23 septembre 2022, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’instance sous-régionale note des progrès insuffisants dans la conduite de la transition en Guinée. Pour exprimer son désaccord, la CEDEA a décidé entre-autres du gel des avoirs financiers de ces personnalités et d’une interdiction pour eux de voyager. C’était en marge de la session extraordinaire tenue à New-York, aux États-Unis, lors de l’assemblée générale des Nations-Unies.

Réagissant sur cette actualité brûlante, le coordinateur du forum des forces sociales de Guinée, Abdoul Sakho, estime que la junte militaire est responsable de cette situation. « Le seul responsable de ces sanctions, c’est bien entendu le CNRD. On ne peut pas condamner la CEDEAO d’avoir patienté plus d’une année et donner du temps à la Guinée, et que nous soyons incapables au niveau national, sous la responsabilité du CNRD, que nous soyons incapables de dire au monde où voulons-nous partir avec notre transition. Qu’est-ce que nous voulons réellement faire avec notre transition ? Et le seul responsable, c’est le CNRD qui dit quand-même dans la charte, qu’il est l’organe central des décisions et d’orientation. Donc une fois encore, le responsable de cette situation, c’est bien entendu le CNRD. On ne peut pas du tout condamner la CEDEAO », soutient-il.

Pour Abdoul Sacko, ces sanctions auront des impacts négatifs sur les personnes mises en cause. « L’impact de telles sanctions, si vous voyez aujourd’hui, on peut dire que ce ne sont que des jeunes qui sont aux commandes du pays. Donc, une fois encore, le premier impact à une dimension donnée, lorsque votre nom se trouve que ça soit à tort ou à raison sur une telle liste, c’est déshonorant, c’est dégradant. Non seulement pour votre image, mais aussi pour votre avenir », soutient-il.

 À la suite de ces sanctions, le coordonnateur du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) dit craindre des troubles sociopolitiques contre le CNRD. « La crainte, comme on l’a dit il y a quelques jours dans une de nos déclarations, ce sont les risques de troubles sociopolitiques et sécuritaires sans précédent en Guinée, si toutefois toutes les mesures ne sont pas entreprises pour rectifier le tir de la conduite de la transition, pour ramener la transition vers la voie qui conduit au retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il souligné.

Abdoul Sacko invite le CNRD à une prise de conscience et à mettre balle à terre. « Le CNRD doit mettre balle à terre. Le CNRD doit comprendre qu’ils ne sont pas un exemple en la matière. En d’autres termes, ils ne sont pas aussi fondés de pouvoir légitime qui leur permet de parler en tout temps et en toutes circonstances comme ils le veulent au nom du peuple de Guinée. C’est ce qui ramène une fois encore à appeler au CNRD de s’inscrire de façon consensuelle à travers un dialogue réel avec les forces vives de la nation dans la logique du retour à l’ordre constitutionnel. A un moment donné, il faut savoir s’inscrire du bon côté de l’histoire », conseille-t-il.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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