Crimes du 28 septembre : 750 agents mobilisés ; financement bouclé pour un procès qui durera 8 mois

Yaya Kaïraba Kaba, inspecteur général des services judiciaires et pénitentiaires et porte parole du ministère de la justice

Demain, mercredi 28 septembre 2022, s’ouvrira à Conakry le procès des crimes du 28 septembre 2009, commis dans le stade portant le même nom sous le régime du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigé alors par le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui s’est emparé du pouvoir après la mort du Général Lansana Conté, le deuxième président de la Guinée indépendante.

Alors que Dadis Camara et cinq de ses compagnons, inculpés par le juge d’instruction, ont été placés ce mardi sous mandat de dépôt et déposés à la maison centrale de Coronthie, au ministère de la justice et des droits de l’Homme, les différents cadres impliqués dans la tenue du procès s’affairent à achever les préparatifs.

Pour plus de précisions, une équipe de Guineematin.com est allée à la rencontre de l’Inspecteur général des services judiciaires et pénitentiaires, par ailleurs, porte-parole du département, Yaya Kaïraba Kaba. L’ancien procureur général de Kankan assure que tout est prêt et à tous les niveaux pour la tenue de ce procès.

« Les préparatifs sont au point du point de vue logistique et humain. Les autorités judiciaires, le garde des sceaux ministre de la justice et des droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright en tête, ont déployé de grands efforts qui ont été couronnés de succès, en ce qui concerne les préparatifs. Je veux parler de la sécurisation des lieux, des témoins, des victimes, des accusés, des avocats, bref de l’ensemble des acteurs. Il y a 750 agents des forces de sécurité qui sont mobilisés pour la circonstance. Les locaux du tribunal sont finis et également équipés. L’ouverture officielle aura lieu demain à 9 h du matin », a précisé le porte-parole.

Selon Yaya Kaïraba Kaba, le déroulement du procès est prévu pour une durée de huit mois. Mais, ce n’est pas tout. Le porte-parole du département de la justice a mis un accent particulier sur la volonté politique des autorités du CNRD, sans laquelle ce procès n’aurait pu avoir lieu.

Yaya Kaïraba Kaba, inspecteur général des services judiciaires et pénitentiaires et porte parole du ministère de la justice

« Heureusement, depuis le 5 septembre, avec le changement hautement positif intervenu dans le pays, cette volonté politique a été non seulement marquée dès les premières heures de la prise du pouvoir par le Président de la transition. Il a précisé que désormais, la justice sera la boussole qui présidera à toutes nos activités. Cela n’a été ni un slogan, ni un vain mot. Il est aujourd’hui, si besoin en est, traduit concrètement. C’est par cette volonté marquée et affirmée que ce procès a eu lieu. Des magistrats professionnels ont été sélectionnés et ils appartiennent tous au tribunal de première instance de Dixinn. C’est ce tribunal qui est chargé territorialement de les juger. Ces magistrats, une quinzaine, ont été outillés. Le tribunal sera composé d’un président entouré de deux assesseurs, le procureur ou l’empereur des poursuites et le chef de greffe chargé d’authentifier les actes des magistrats. L’équipe entière sera présente et ensemble, ils vont œuvrer jusqu’à son aboutissement », a promis le porte-parole du département de la justice.

Déjà, selon Yaya Kaïraba Kaba, 450 parties civiles ont été recensées à travers l’association des victimes et parents des évènements du 28 septembre (AVIPA) pour 13 accusés renvoyés devant le tribunal.

Amadou Lama Diallo et Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

Facebook Comments Box