Procès du massacre du 28 septembre : des femmes de Conakry expriment leurs attentes !

Après treize ans d’attente, le procès du massacre du 28 septembre 2009 s’est ouvert ce mercredi à Conakry. Des femmes de Conakry, interrogées par un reporter de Guineematin.com sur les atrocités commises lors de ces douloureux événements, ont exprimé leur compassion pour les victimes. Elles ont également fait savoir leur soif de voir la justice dire le Droit dans cette affaire pour que les coupables payent de leur forfaiture.

Yéli Marguerite Gouhara, professeure d’Economie

 Yéli Marguerite Gouhara, professeure d’Economie : « en tant que femme, j’aimerais que justice soit rendue à ces femmes violées au stade du 28 septembre. Au fait, il n’était pas bon de sortir, mais puisque le mal est déjà là, nous en tant que femmes, levons-nous, donnons-nous la main pour que ces femmes victimes de viol soient restaurées dans leurs droits. Parce que être violée, c’est une situation qui est vraiment difficile. Et je suis vraiment triste pour elles. Mais tout ce que je peux demander, c’est que justice leur soit rendue. Cela doit cesser, il faut que ça cesse dans ce pays… ».

 

Oumou Diallo, victime du massacre du 28 septembre 2009 : « aujourd’hui c’est l’ouverture du procès du 28 septembre tant attendu par les citoyens, surtout les victimes. Mais nous attendons de ce procès, un procès juste et équitable. S’ils savent qu’ils ne pourront pas éclaircir ce procès, qu’ils ne pourront pas rendre une justice équitable, digne du nom, qu’ils laissent le dossier à la cour pénale internationale. Mon jeune frère a été assassiné dans ce stade et plusieurs femmes ont été violées ce jour. Ce qui s’est passé le 28 septembre 2009 au stade, c’est du jamais vu. Aujourd’hui, nous les femmes, nous n’avons aucune force. C’est seulement le Tout puissant qui est notre force. Nous ne sommes pas allés à cet événement pour faire des violences, mais les militaires sont rentrés dans ce stade pour tuer les hommes et tomber sur nous les femmes pour nous violer sexuellement comme si nous étions des animaux, comme si on était en guerre. Ils nous ont fait ce que Dieu n’aime pas et ne pardonne pas. Donc, ils n’ont qu’à éclaircir ce procès et rendre justice. D’ailleurs, ce procès ne devrait avoir lieu sans qu’on ne cite le nom de Sékouba Konaté, sur la liste des inculpés. S’ils ne rendent pas une justice juste et équitable, il y aura la justice divine demain. Nous avons toujours cette douleur en nous…. Nous les supplions de rendre justice dans cette affaire pour que les victimes soient rétablies dans leurs droits. Nous jusqu’à présent, nous n’avons jamais vu le corps de mon frère, alors que les coupables sont libres dans la nature… ».

Mabinty Camara, commerçante

Mabinty Camara, commerçante : « ce qui s’est passé le 28 septembre, où plusieurs de nos sœurs, mamans, tantes ont été violées sexuellement, à l’issue de ce procès, nous attendons de la justice guinéenne, une vraie justice, juste et impartiale. Parce qu’actuellement, nous les femmes, nous n’avons plus la paix du cœur, il y a trop de cas viol dans ce pays. Donc, avec l’ouverture de ce procès, ils n’ont qu’à rendre justice à ces femmes pour que les coupables répondent de leurs actes, afin que ces victimes puissent panser leurs plaies et que ceci ne se répète plus dans ce pays ».

Mabinty Diallo, commerçante

Mabinty Diallo, commerçante : « nous regardons les autorités sur ce procès et on espère qu’une vraie justice sera rendue à ces femmes victimes. Parce qu’elles ont traversé de dures épreuves. Tu t’imagines, même si c’est ton mari qui t’épouse et te déflore, cette douleur que tu ressens ce jour, tu ne pourras jamais l’oublier, à plus forte raison qu’un homme que tu ne connais même pas vient abuser de toi brutalement. Ces séquelles et douleurs, tu ne pourras jamais les oublier. Dans ce genre de situations, l’Etat doit venir en aide aux femmes. Ce genre de choses, c’est la peine de mort qui était mieux pour ces violeurs, pour que ça serve de leçon aux autres. Donc, que la justice fasse bien son travail dans ce dossier ».

Tafamé Noeli, femme d’affaires

Tafamé Noeli, femme d’affaires : « mon plus grand désir est que la vérité soit dite, rien que la vérité dans cette affaire. Mais actuellement, nous avons la chance qu’avec le renouvellement de la justice, nous pensons que les choses commencent à aller dans le bon sens. Donc, nous avons déjà une assurance quand même que les choses vont bien marcher et la population ne va pas regretter ; c’est ça notre attente. Le viol, c’est quelque chose qui est toujours mal pour les femmes. Des fois il y a des déchirures et autres choses que la femme va porter aussi longtemps dans sa vie. Donc, que la vérité soit dite afin qu’elles soient satisfaites… ».

Propos recueillis par Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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