Conakry : Néné Aïssatou Bah abandonnée et chassée par son époux, Dr Ansoumane Sacko ?

Mme Néné Aissatou Bah, épouse de Dr Ansoumane Sacko.

Néné Aïssatou Bah et Dr Ansoumane Sacko, conseiller à la Cour Constitutionnelle et enseignant-chercheur, ont fait connaissance en 2018 à l’Université Général Lansana Conté (GLC) de Sonfonia. Quelques mois après, celle qui était assistante du recteur de ladite Université va se marier avec l’enseignant-chercheur. Mais, depuis le mois de mars dernier, leur relation a tourné au cauchemar, les conduisant au tribunal de première instance de Dixinn, où l’époux a introduit une requête de divorce. Aujourd’hui, Néné Aïssatou Bah accuse son mari de l’avoir abandonnée et chassée du domicile conjugal à Sonfonia, alors qu’elle est enceinte de lui, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Néné Aïssatou Bah, c’est après plusieurs tentatives qu’elle va finir par accepter d’épouser Dr Ansoumane Sacko. Etant donné qu’il avait déjà une première femme, elle a demandé que son amoureux lui trouve une maison où elle pourrait vivre sans aller embêter sa coépouse avec ses enfants au quartier Gomboyah, dans la commune de Coyah. Ils ont fini par trouver un terrain vers l’université GLC de Sonfonia, où ils ont construit une maison.

 Mais, les problèmes ont commencé lorsque son époux a voulu emmener ses enfants au domicile de Sonfonia. « Je lui ai rappelé qu’il m’a dit que les enfants allaient repartir. Il m’a mal répondu en me disant que ce sont ses enfants qui vont dans la même école et qu’ils n’ont pas l’habitude de se séparer. Je lui ai dit qu’il n’avait pas pitié de moi, parce que je venais d’accoucher par césarienne et que je ne pouvais pas m’occuper de 5 enfants. Mais même un centime, il ne me donnait plus, alors qu’il a fait venir ses enfants. Je lui ai dit de trouver une autre bonne. Sans succès », explique Néné Aïssatou Bah.

En outre, la jeune femme accuse Dr Ansoumane Sacko de l’avoir abandonnée, après un séjour au Sénégal. « Quand il est revenu, il pouvait parfois faire deux semaines sans venir chez moi. Et quand il vient, il fait une heure de temps, puis il s’en va. Il m’a abandonnée complètement. Je suis restée comme ça. Finalement, je l’ai appelé quand il est parti à Dakar. Je lui ai dit que j’étais malade, mais il n’a pas répondu. Deux jours après, il est revenu et il est venu chez moi. Je lui ai montré mon carnet, l’informant que j’étais enceinte. Il m’a dit que je suis une cinglée. Il a dormi là-bas. Le matin, je lui ai montré mon carnet pour lui dire qu’on m’a demandé des examens. Il a pris le carnet, l’a déchiré en me traitant de pute, de vraie chienne… J’ai appelé mes parents qui m’ont envoyé de l’argent et je suis allée faire tous les examens ».

Pour tenter de régler le différend, Néné Aissatou Bah dit avoir saisi des membres de la famille de Dr Ansoumane Sacko. « Je suis allée voir sa tante pour lui expliquer la situation. On l’a appelé au téléphone, mais il ne prenait pas », explique-t-elle.

La décision de ramener les enfants de Dr Ansoumane Sacko chez leur mère à Gomboya a fini par mettre le feu aux poudres en mars dernier. « Un vendredi, ses enfants devaient partir à Gomboya, où réside sa première épouse. Je lui ai dit qu’ils n’ont qu’à rester là-bas désormais puisque j’étais en début de grosses et ne disposais pas d’une bonne. Il m’a directement dit que ses enfants n’ont qu’à partir, mais que la fille que j’ai faite pour lui doit quitter aussi. Il a dit que personne n’allait rester là. Il a demandé à ma nièce de plier bagages. J’ai dit qu’elle ne partirait pas. Il a appelé son chauffeur pour venir chercher ses enfants. Il a menacé de faire sauter notre fille par la fenêtre si elle ne quittait pas. Il l’a prise par les épaules, a essayé de la jeter. Il a cassé le pied de notre fille. Je suis venue me jeter sur lui », a laissé entendre la jeune dame.

 Requête de divorce au tribunal de Dixinn

Mme Néné Aissatou Bah, épouse de Dr Ansoumane Sacko.

Selon des informations confiées à Guineematin.com, l’oncle de Néné Aïssatou Bah est intervenu pour tenter de résoudre le problème. Mais, Dr Sacko s’était résolu à porter l’affaire au tribunal pour mettre fin à leur union.   « Le lendemain, il est parti à la justice (Dixinn) pour faire sa requête de divorce. Il a dit qu’il ne voulait plus de moi, on n’a pas les mêmes humeurs, on est opposés… On m’a appelée pour m’écouter et on nous a confortés. Il a vu que je voulais le balayer en paroles, il a dit que j’ai commis l’adultère, que je découche avec mon cousin. Le juge a sorti une ordonnance de non-conciliation pour demander que je sorte mes affaires de la maison. J’ai dit au juge que je ne bougerais pas, que j’ai contribué à la construction de la maison avec mon énergie et surtout mon temps. Donc, qu’il ne pouvait pas me jeter dehors comme une chienne alors que j’ai fait une fille pour lui et notre second enfant est en route ».

 Par ailleurs, notre interlocutrice accuse Noumouké Magassouba, cousin de Dr Sacko, de menaces à leur domicile de Sonfonia. « J’ai porté plainte contre lui. Les policiers sont venus faire le constat et le juge lui a interdit de rester là-bas. Il venait, on coupait le courant à zéro heure jusqu’au matin, je n’avais pas l’eau et le courant. Je vivais l’enfer. Il fallait que je quitte chez moi pour venir passer la nuit chez ma voisine parce que j’étais avec ma fille à la maison. Dès que je sors, il profite pour venir casser les serrures et y faire du n’importe quoi. Et quand j’emmène ma fille à l’école, je reviens trouver qu’ils ont changé les cadenas. J’ai appelé mon avocate qui m’a dit de ne toucher à rien. Un huissier est venu faire le constat plus de trois (3) fois. Ils ont pris beaucoup de choses à la maison », a dit la dame.

Les malentendus vont se multiplier. « Un jour, devant tout le monde, il a dit qu’il va me nuire après notre divorce. J’ai pleuré en me demandant comment un homme qui t’a épousé et à qui tu as donné une fille peut te maudire comme ça. Mon avocate m’a conseillé de ne pas dormir là-bas. Ma fille devait faire l’examen d’entrée en septième. C’est ainsi que je suis allée chercher sa tenue scolaire. Mon mari était dans la cour, il m’a menacé devant le quartier, m’interdisant l’accès aux lieux. On n’a pas pu. Il a fallu que je cours pour aller acheter une tenue pour ma fille afin qu’elle puisse aller passer son examen ».

Pire, Dr Sacko aurait porté plainte contre elle pour vol à la brigade de recherche de Kipé. « J’avais fini par quitter pour m’installer chez mon oncle à Kobaya. Mon 3ème jour là-bas, mon mari a porté plainte contre moi. Les gendarmes sont venus. Un d’entre eux est entré pour me dire que j’étais convoquée. Je suis allée répondre avec mon avocate. Il a dit là-bas qu’il y a eu divorce, alors que ce n’était pas vrai. Les agents lui ont dit qu’il n’y pas le délit de vol entre mari et femme. Entretemps, mon avocate, maître Houleymatou Bah, avait fait appel de l’ordonnance de non-conciliation… ».

Pensions alimentaires non payées

Selon nos informations, le juge a ordonné que Dr Ansoumane Sacko verse à la fin de chaque mois une pension alimentaire de trois millions de francs guinéens pour son enfant et sa maman. Refus du cadre de la Cour Constitutionnelle, soutient Néné Aissatou Bah. « Il n’a payé qu’une seule fois pour le mois de mai ; mais, ça aussi, c’est en juin qu’il m’a donné l’argent. Au début de ce mois de septembre, il m’a envoyé quatre millions francs guinéens en disant que c’est pour mon accouchement et la pension alimentaire, alors que je dois faire une césarienne. Mon accouchement est prévu pour la mi-octobre ; mais, je n’ai absolument rien. Il ne me dépense pas. Ma fille est malade, je n’ai même pas pu l’emmener à l’hôpital…. Je n’ai rien », se lamente-t-elle.

Alors qu’elle dit avoir été chassé du domicile conjugal, elle sollicite l’aide de sa famille et ne souhaite plus retourner chez Dr Sacko. « Il a emmené sa femme et les enfants à Sonfonia alors qu’il y a mes effets personnels là-bas. Son épouse, sa première femme, vit actuellement dans ma chambre alors que j’ai tous mes effets personnels là-bas… Je demande de l’aide de ma famille pour manger. J’ai beaucoup d’examens à faire. Mon médicament (le fer pour la grossesse) que je dois prendre est fini et cela fait une semaine que je ne le prends pas. Le monsieur-là m’a vu alors que je travaillais, je faisais tout, mais c’est ce qu’il a bousillé comme ça. Je réclame justice. Mais je crois qu’il y a un blocage à ce niveau parce que partout où je vais, il a ses étudiants là-bas, ses amis, parce qu’il est juriste. C’est lui qui a mis le pied sur le dossier parce qu’il a dit que même si je partais voir le président de la République, je ne pourrai rien contre lui », a-t-elle révélé.

Joint au téléphone à 16 heures 20 minutes, le 24 septembre 2022, par un reporter de Guineematin.com, Dr Ansoumane Sacko a dit qu’il ne souhaitait pas réagir. « C’est un problème privé. Je suis en procédure de divorce et l’affaire est pendante devant le tribunal de Dixinn », a-t-il précisé.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com 

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