Dans la journée d’hier, mercredi 28 septembre 2022, les journalistes de Mamou se sont mobilisés devant la Maison régionale de la Presse pour dénoncer les « dérives de la HAC (Haute Autorité de la Communication) ». Ils ont aussi exprimé leur détermination à combattre tout acte tendant à remettre en cause la liberté des journalistes ou de museler la presse en Guinée, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mamou.
Cette manifestation devait initialement se tenir devant la Cour du gouvernorat. Mais, les autorités ont interdit ce rassemblement en ce lieu. Ainsi, les journalistes de la ville carrefour se sont se retrouvés devant la maison de la presse pour tenir leur sit-in et faire passer leur message. « Non au musèlement des journalistes ! Non à la violation des principes ! Oui à l’indépendance des journalistes » ont-ils scandé lors de ce rassemblement.
« Nous regrettons aujourd’hui le fait que c’est un journaliste comme nous qui est à la tête de cette institution (la HAC) qui tente de faire taire les journalistes. On ne va pas l’accepter… Les journalistes ne sont plus protégés, ni respectés en Guinée. Nous nous accusons la Haute Autorité de la Communication d’être l’auteure de tout ça. C’est pourquoi nous avons décidé de sortir pour exprimer notre indignation. Le message va forcément passer. Nous avons écrit aux autorités préfectorales, mais elles n’ont pas accepté, sous prétexte le lieu choisi (le gouvernorat) se trouve au bord de la route et la haute autorité de communication n’a pas son représentant à Mamou », a dit Habib Samaké, le secrétaire régional du syndicat des professionnels de la presse de Guinée.
De son côté, Badicko Diallo, directeur général de Bolivar FM (la première radio privée de Mamou), soutient qu’il est nécessaire de dénoncer les dérives de la Haute Autorité de la Communication.
« Il fallait être ici pour manifester notre désarroi, exprimer notre colère face à la HAC. Nous sommes là depuis des années, nous travaillons avec la HAC. Mais, ces derniers temps, nous constatons effectivement le changement que cette institution adopte face aux journalistes. Nous invitons donc les journalistes à ne pas se taire, à se lever dès maintenant pour alerter la HAC sur ces dérives. Nous pensons très bien que la HAC va nous entendre cette fois-ci. Nous pensons que ce sont les mêmes journalistes qui travaillaient ici pendant le régime du professeur Alpha Condé, ce sont les mêmes émissions qu’on continue d’animer dans les stations. Pendant toutes ces années nous n’avons pas été sanctionnés, nous n’avons jamais été interpellés dans ce sens. Donc, rien ne justifie ces dérives de la HAC », a dit Badicko Diallo.
De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
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