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Autonomisation des femmes : Fatoumata Keïta invite à plus d’efforts dans le combat

Fatou Keïta, fondatrice de l'agence Main-forte

A l’occasion du Forum national pour l’insertion économique et sociale des femmes tenu au palais du peuple hier, samedi 08 octobre 2022, Fatoumata Keïta, fondatrice et directrice exécutive de l’agence d’insertion sociale et économique des personnes vulnérables, a animé un panel axé sur l’autonomisation des femmes dans le développement. Elle y a abordé les obstacles auxquels font face les femmes et a fait des recommandations pour l’amélioration des conditions de vie des femmes, mais aussi pour qu’elles puissent participer aux prises de décisions à tous les niveaux, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

C’est devant des jeunes filles, des femmes et des hommes venus de divers horizons pour le palais du peuple que Fatoumata Keïta a animé ce panel pour parler de la question de l’insertion sociale et économique des femmes. Une question se pose avec acuité en Guinée, d’autant plus que les femmes sont confrontées à beaucoup de difficultés liées notamment aux pesanteurs sociales. Et, sur cette problématique, la fondatrice de l’Agence Main-forte est revenue sur un certain nombre de plaidoyers déjà faits dans le sens de la parité et de l’égalité de chances entre les hommes et les femmes dans la vie de tous les jours en Guinée.

« On a fait un plaidoyer allant dans le sens de la promotion de l’éducation de la femme. Donc, l’opportunité d’éducation à toutes les femmes notamment à la jeune fille et mettre aussi en œuvre des formations innovantes à l’endroit des femmes rurales, donc adaptées à leurs besoins pour qu’elles puissent améliorer leurs conditions de travail. Parce que selon les statistiques, les femmes rurales représentent 53% de la main d’œuvre agricole en Guinée. Comment faire donc pour que ces femmes-là puissent être plus productives et être autonomes ? Nous savons tous que les femmes font beaucoup de choses dans la société, elles sont même au cœur de nos familles, de l’éducation. Mais, malgré qu’elles soient plus actives que les hommes, elles sont encore celles qui vivent plus dans la précarité, dans la pauvreté. Comment faire pour améliorer leurs conditions de vie ?

C’est de les accompagner par des formations, mais aussi donner l’opportunité à celles qui ont le niveau pour avoir accès à certains postes de responsabilité ; faire une inclusion des femmes, donc la prise en compte des femmes surtout au niveau du gouvernement pour la parité dans la gestion de la chose publique ; prendre les femmes et les hommes au même niveau, mais de manière paritaire, parce que les hommes et femmes n’ont pas forcément les mêmes besoins mais les traiter de la même manière sur le plan professionnel ; et, donner les opportunités pour que chacun puisse s’épanouir dans son travail, mais aussi lutter contre la discrimination des femmes en mettant en place des mesures qui favorisent la non discrimination », a dit Fatoumata Keïta.

Au niveau de l’Agence d’insertion sociale et économique des femmes vulnérables, plusieurs actions sont déjà mises en place pour inverser la tendance en vue de l’autonomisation des femmes. Fatoumata Keïta assure que depuis le début de cette année, son agence a réussi à réinsérer 35 femmes qui ont désormais un salaire à la fin de chaque mois.

« Ce que nous nous faisons en tant qu’agence d’insertion pour aider les femmes, c’est qu’on accueille les femmes, nous cherchons des femmes qui sont dans des situations très défavorisées et d’autres qui sont touchées par la mendicité ou des potentielles mendiantes pour les coacher. Nous cherchons du travail pour elles dans les ménages, mais sous contrat très réglementé. C’est ce qui fait que de janvier à aujourd’hui, nous avons réussi à réinsérer 35 femmes qui ont un salaire à la fin du mois. Puisque parmi ces femmes, il y en a qui ont des enfants et les ménages ne les acceptent pas. Donc, nous organisons des séances de formation pour elles sur des métiers, notamment la saponification qui est plus facile et qui ne demande pas assez de moyens pour que ces femmes puissent se prendre en charge en vendant leurs savons », a-t-elle fait savoir.

Malgré les efforts remarquables fournis par les femmes guinéennes pour leur autonomisation, Fatoumata Keïta estime qu’elles doivent encore et toujours faire plus, notamment en poursuivant leurs formations.

« Les femmes guinéennes se battent déjà ; mais, il faut qu’elles redoublent d’efforts, parce qu’on est jamais assez bien. Alors, il faut encore continuer, parce qu’aujourd’hui la disparité est visible. Nous autres qui avons eu la chance d’aller à l’école, il faut qu’on continue à se battre, à se former davantage. Ce n’est pas parce qu’on a un diplôme de licence qu’on doit s’arrêter, il faut aller vers le master, il faut continuer tant qu’il y a des opportunités. On fait des plaidoyers pour qu’il y ait des facilités, pour que la formation continue soit plus accessible pour tout le monde. Les femmes doivent aussi sortir de leur confort, savoir qu’il faut se battre, aller arracher. Parce que tout le monde veut la bonne chose ; et, pour l’avoir, il faut se battre », a indiqué Fatoumata Keïta.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Ibrahima Bah pour Guineematin.com

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