Respect des droits des jeunes filles : le combat de Binta Diallo du Cercle des jeunes filles battantes

Fatoumata Binta Diallo, secrétaire générale adjointe du Cercle des jeunes filles battantes et libres de Guinée

L’humanité célèbre depuis 10 ans la journée internationale de la fille. Cette journée, célébrée le 11 octobre de chaque année, est moins connue que le 8 mars. Pourtant, elle vise à promouvoir l’émancipation des filles en respectant leurs droits. Pour en parler, un reporter de Guineematin.com a rencontré ce mardi, Fatoumata Binta Diallo, la secrétaire générale adjointe du Cercle des jeunes filles battantes et libres de Guinée.

La journée internationale de la fille est instituée depuis le 19 décembre 2011 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle vise à faire la promotion des droits des filles, souvent sujettes à de violations basées sur le genre, notamment les viols, les violences, l’excision, les mariages précoces. En Guinée, depuis une dizaine d’années, des ONG féministes mènent le combat pour la promotion des droits des filles.

C’est le cas du Cercle des jeunes filles battantes et libres de Guinée qui militent pour l’éducation des jeunes filles. Sa secrétaire générale adjointe, Fatoumata Binta Diallo organise souvent des causeries éducatives surtout en ce 11 octobre.

« A l’occasion de cette journée, nous avons jugé nécessaire d’organiser une journée de causerie éducative pour sensibiliser, à travers le partage d’expériences, les jeunes filles parce qu’on se dit que nous les jeunes filles, quand on se réunit pour parler le même langage, on a la même perception des choses. Cela pourrait faciliter à notre niveau la compréhension des messages véhiculés en dénonçant les mutilations génitales féminines, les viols sur mineures pour ne citer que ceux-là », a-t-elle expliqué.

Par ailleurs, Fatoumata Binta Diallo déplore l’inaction de certains parents qui n’abordent jamais la question de la sexualité avec leurs filles. « Au niveau des familles, les parents ne parlent pas des sujets qui nous concernent, notamment la sexualité. Cependant, même l’islam ne l’interdit pas, nous suivons des prêches dans les mosquées, on parle de toutes les questions qui concernent les jeunes filles, surtout de l’éducation.

Il y a un délestage total au niveau des parents voire même leur démission concernant l’éducation des jeunes filles. C’est pourquoi nous faisons la promotion de l’éducation complète à la sexualité C’est d’amener les jeunes filles à bien réorganiser leur vie sexuelle en parlant de leurs menstrues et du comportement à adopter pour se préserver », a souligné Fatoumata Binta Diallo.

En outre, cette activiste de la cause des jeunes filles déplore le retard dans l’application des textes de lois et conventions relatives à la promotion des droits des filles. « Vous savez, la Guinée est dotée d’un arsenal juridique très fort, notamment la Constitution, le droit de l’enfant, la convention relative aux droits de l’enfant, mais nous remarquons qu’il y a un retard au niveau de l’application. Par exemple, quand on a un cas de viol sur une petite fille, tout à l’heure on dénonce la personne mise en cause, mais au niveau de la justice, il y a un retard.

Nous nous avons des limites, on n’est pas la justice mais nous essayons de faire des interpellations, des campagnes de sensibilisation de masse mais surtout à la fin c’est d’élaborer des documents de plaidoyer à l’endroit de l’Etat pour qu’il accélère un peu la procédure judiciaire pour punir les auteurs des violences sur les filles à la hauteur de leurs forfaitures », a-t-elle souhaité.

Avec la pression que mènent les militants des droits des filles sur l’Etat, Fatoumata Binta Diallo pense que leurs droits seront respectés. « Je pense qu’à ce stade, si nous continuons à mener le combat, le droit des jeunes filles et des femmes sera respecté en Guinée. Il n’y aura pas de développement sans nous, nous devons être mises en avant pour participer à toutes les sphères de décision ».

L’épanouissement des filles passe nécessairement par leur scolarisation, car selon l’UNICEF, « elles constituent une génération susceptible de devenir une génération de femmes émancipées, éduquées, et parmi elles, émergeront des entrepreneuses et des dirigeantes… à condition que les communautés et les sociétés leur en donnent les moyens et les opportunités. »

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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