C’est à travers un atelier que le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et l’Aménagement du Territoire, Colonel Ibrahima Sory Bangoura, a lancé hier, mercredi 12 octobre 2022, le projet intitulé « renforcement du dialogue multi-acteurs pour une gouvernance foncière et environnementale responsable en Basse Guinée ».
L’objectif global de la rencontre était d’informer l’ensemble des parties prenantes sur ledit projet. La cérémonie a mobilisé des cadres du département de l’Urbanisme, le gouverneur de Boké, le préfet de Boffa, des délégations venues de Dubréka et Forécariah, les cadres de l’ONU-Habitat et le représentant du fonds de consolidation de la paix des Nations Unies (qui est le partenaire financier du projet), rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial à Boffa.
C’est la préfecture de Boffa, située à 150 Km de la capitale Conakry, qui a abrité cet atelier. Le projet de gouvernance foncière et environnementale responsable en Basse Guinée est une initiative des autorités guinéennes, financé par le fonds des Nations Unies pour la paix. Et, il est mis en œuvre par ONU Habitat, l’ONG ACORD et le PNUD. Sa mise en place va permettre de résoudre les conflits liés à l’exploitation des ressources minières, des carrières, ceux liés à l’occupation des terres agricoles par l’Urbanisme incontrôlé et les conflits domaniaux dus aux opérations de déguerpissement en milieu urbain et semi-rural en Basse Guinée.
« C’est un projet qui vise à travailler sur la mise en place de mécanismes graduels d’amélioration de la gestion foncière à travers le dialogue, à travers la mise en place d’outils pour exercer ses droits, à travers la mise en place d’un certain nombre d’outils de planification urbaine et de gestion urbaine qui puissent aider les collectivités locales à mieux gérer leurs territoires et dans le dialogue aussi avec les citoyens qui ont besoin d’accéder à ces espaces d’une manière sûre pour habiter, pour travailler. Pour l’instant, le projet sera mis en place au niveau de la Basse Guinée.
Cependant, on sait bien qu’un certain nombre de conflits qu’on trouve ici en Basse Guinée pour accéder à la terre ne sont seulement présents dans cette partie de la Guinée, mais en tout cas ils y sont très prenants. Il y a un certain nombre d’outils qui vont être déployés en cas de succès qui pourront être répliqués dans d’autres parties de la Guinée », a expliqué Gwendoline Mennetrier, coordinatrice des programmes pour ONU-Habitat en Guinée.
C’est plus précisément dans la salle de la maison des jeunes de Boffa que le lancement officiel du projet a eu lieu. Ce qui a réjoui le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, Colonel Ibrahima Sory Bangoura, qui a salué la forte mobilisation des bénéficiaires à cette occasion.
« Ce dont je me réjouis maintenant, c’est d’abord la forte mobilisation au niveau des responsables bénéficiaires de ce projet, je veux parler des sous-préfets, des maires qui sont venus massivement, je m’en réjouis. Je voudrais profiter de vos micros pour remercier ceux-là qui ont bien voulu financer ce projet. Je veux parler du fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix et les institutions internationales qui sont chargées de la mise en œuvre de ce projet. C’est-à-dire l’ONU-Habitat, l’ONG ACORD et le PNUD.
Je les remercie, parce qu’ils viennent en appoint de tous les efforts que les différents ministères sont en train de mettre en place pour régler ce problème crucial qui se passe au niveau des zones comme celles de Boké. Vous savez qu’on doit organiser les états généraux du foncier en Guinée ; donc, lancer ce projet en prélude de l’organisation des états généraux va faciliter encore la compréhension des couches visées. C’est en cela aussi que je me réjouis. Je voudrais que les résultats attendus de ce projet soient respectés des uns et des autres, parce que nous n’avons qu’à gagner dans ce projet-là », a-t-il sollicité.
Le projet pour une gouvernance foncière et environnementale responsable en Basse Guinée va aider les autorités locales dans la gestion des conflits dans les zones concernées.
« La session à laquelle nous participons tous ce matin est une session inscrite dans les instances de gouvernance du projet. Cela veut dire qu’il faut au lancement du projet, un comité de pilotage sous la présidence du ministre leader de la partie gouvernementale et le chef d’agence qui est l’agence lead du projet. Ce travail qui est fait ce matin a permis à tous les participants de mieux comprendre le projet, de savoir ce qui va se faire, ce qui est déjà fait, les contraintes qui ont été rencontrées dans la mise en œuvre des premières activités et puis les prochaines étapes. Alors je veux simplement mentionner que les projets financés soutenus par le fonds de consolidation de la paix ne sont pas des projets de développement même si ça a un lien avec le développement.
En premier lieu, ces projets doivent être sensibles à tout ce qui est confit pour permettre d’atténuer fortement les questions conflictuelles au niveau des localités. Je me réjouis donc que ce premier travail soit fait aujourd’hui avec la présence à la fois du ministre en charge des questions de l’Urbanisme, mais aussi du gouverneur de Boké et du préfet de Boffa. Ce qui nous donne l’espoir que le projet va être suivi en termes de réalisation dans les localités concernées au bénéfice des communautés et des populations », a fait savoir Ibrahima Barry, coordinateur du fonds de consolidation de la paix des Nations Unies.
De son côté, Mamadou Camara, gouverneur de la région administrative de Boké, estime que le projet colle parfaitement avec les réalités de la zone de Boké. Et, il aidera les admirateurs territoriaux en réduisant significativement les problèmes auxquels ils sont confrontés dans le domaine.
« J’ai suivi avec beaucoup d’attention la présentation de ce projet, étant entendu qu’il cadre bien avec les réalités que nous vivons dans les zones ciblées. Je suis gouverneur de la ville de Boké, il n’y a pas plus de 45 jours, le constat que j’ai fait et qui est alarmant ce que les administrateurs territoriaux qui sont les préfets et sous-préfets que ce soit de Boffa, de Boké de Gaoual et de Koundara et surtout particulièrement dans les zones minières sont régulièrement confrontées à ce genre de situation : les conflits entre acteurs, des conflits des fois entre communautés et sociétés minières.
Donc, si aujourd’hui ce projet tente d’instaurer le dialogue entre acteurs, je crois que ça ne peut que me réjouir sincèrement parce que l’activité de nos admirateurs territoriaux sera réduite à 80%. C’est pourquoi je souhaite plein succès à la réussite de ce projet pour que les acteurs sociaux, c’est-à-dire les populations, les communautés et sociétés minières puissent s’asseoir ensemble, dialoguer pour s’entendre et éviter les conflits récurrents qui assaillent franchement nos communautés », a-t-il indiqué avant de recommander que le projet soit élargi à d’autres zones.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
