La famille et les anciens collègues de feu Ben Daouda Sylla commémorent l’an 2 de la mort du journaliste

La famille du journaliste feu Ben Daouda Sylla, journaliste émérite, et ses anciens collègues ont organisé un symposium commémoratif de l’an deux de sa disparition ce mardi, 18 octobre 2022. L’événement a mobilisé plusieurs personnalités du monde des médias et des responsables du ministère de l’Information et de la Communication dans un réceptif hôtelier de Conakry constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Feu Ben Daouda Sylla continue à être célébré, deux ans après sa disparition. Ce journaliste guinéen qui a marqué son temps au service des médias publics et de la radio Africa numéro 1 est décédé le 18 octobre 2020 des suites de maladie. Ce mardi 18 octobre, soit deux ans après sa mort, sa famille et ses anciens collègues ont organisé un symposium commémoratif à son honneur.

Thierno Saïdou Diakité, chroniqueur sportif

Les personnalités présentes ont fait des témoignages sur la vie professionnelle de feu Ben Daouda Sylla. C’est le cas de son ami Thierno Saïdou Diakité, alias Tino, consultant sportif. « Le 18 octobre 2020, lorsque j’ai franchi le portail de la cour de l’école primaire de Coléah 1 pour voter, à 10 heures passées d’un quart d’heure, j’ai reçu un coup de fil m’annonçant la disparition de Ben Daouda Sylla. Durant son hospitalisation, tous les deux jours, il m’appelait pour lui donner certaines informations sans jamais me dire qu’il était alité à l’hôpital. J’ai été désagréablement surpris, je peux vous confier que j’ai étroitement travaillé avec Ben Daouda Sylla lorsqu’il était correspondant de la radio Africa numéro 1 parce qu’avec mon statut de syndicaliste et activiste de la société civile, je participais à la rédaction des papiers qu’il envoyait à Africa numéro 1. C’est avec émotion que j’ai appris sa disparition, je prie le tout puissant de lui accorder son paradis ».

Alpha Kabinet Doumbouya, journaliste

Alpha Kabinet Doumbouya était un intime ami de Ben Daouda Sylla depuis leur enfance. Ils étaient inséparables, informe l’ancien DG de l’Agence guinéenne de presse. « Cela fait deux ans jour pour jour que nous quittait l’une des personnes les plus chères de notre environnement familial et professionnel, un fils, un frère, un époux, un père, un oncle, un voisin, un cousin, un neveu, un ami, un confident, un collègue, un collaborateur, un maître, un camarade d’enfance et un camarade de promotion. Pour lui, nous ressentons la même compassion, nous souffrons de son absence, du manque de sa présence physique, de ses blagues, de son sourire olympien, de ses câlins, de sa belle voix à la fois radiophonique et critique. Celui que nous appelions affectueusement Ben Daouda Sylla, Ben Daouda Sylla de la famille des îles de Loos… chef d’édition au journal parlé de Radio Guinée, initiateur de l’édition Midi info, correspondant d’Africa numéro 1, collaborateur de journaux comme l’Indépendant, Nouvelle Tribune, agent de l’AGP, directeur des informations à la radio Liberté FM et continental FM, directeur général de la RKS, directeur général de la RTG Boulbinet, directeur général l’agence guinéenne de presse, dernier poste qu’il a occupé. En dépit de la passion et l’amour pour le métier de journalisme, ce féru de la plume et du micro a cependant connu un parcours professionnel difficile, jonché d’embûches et de concurrence épiphénomène d’ailleurs intimement liées à un tel environnement pour des raisons politiques la plupart du temps que celles des avantages. Contrairement à bien d’autres de la corporation de sa génération, Ben Daouda Sylla a été un homme libre pour ses opinions », soutient monsieur Doumbouya.

Ibrahima Ahmed Barry, journaliste

Ibrahima Ahmed Barry, ancien DG de la RTG, a pris part à ce symposium. « On ne peut pas continuer à célébrer tous les jours un, deux ou trois journalistes. La radiotélévision guinéenne a produit des personnes ressources dans ce métier. Depuis radio Banane, combien de valeurs sûres se sont battues pour que la radiotélévision tienne jusqu’aujourd’hui ? Il va falloir penser à tout ce beau monde et pas continuer peut-être demain à faire une salle de rédaction, après demain, ça va être une inauguration etc. Mais il va falloir que ça soit la maison mère, que ça soit le département mais au-delà de la presse publique et privée, que l’ensemble des médias guinéens pensent à organiser une journée de souvenir pour tous ces grands hommes, qu’il y ait un jour pour eux parce que c’est nous qui faisons et défaisons dans ce pays, qu’il y ait un jour dans l’année uniquement consacré à ces géants », suggère-t-il.

Issatou Barry, veuve de Ben Daouda Sylla

Ben Daouda Sylla était marié à deux femmes et père de trois filles. Parmi ses femmes, madame Sylla Issatou Barry, actuellement malade. Elle a tenu à être présente pour entendre les témoignages sur son défunt époux. « J’ai été marquée par la présence de tous les journalistes, tous médias confondus. J’ai compris que mon mari mort est célébré en grand et cela m’a fait beaucoup plaisir. Tant que Dieu me prêtera la vie, je continuerais à perpétuer ses œuvres. Ben Daouda et moi avons passé 22 ans ensemble, on ne s’est jamais séparés, il était mon ami, mon confident, bref mon amour. Il y avait une grande complicité entre nous », a-t-elle expliqué.

Ben Daouda Sylla est mort à l’âge de 61 ans après avoir connu des hauts et des bas dans sa carrière de journaliste sans pour autant changer l’orientation de sa plume critique. Cette façon de travailler lui a coûté le non-paiement de son salaire de fonctionnaire pendant 16 longues années.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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