Une caravane de sensibilisation pour la paix est annoncée à N’zérékoré dans les prochains jours avec des artistes locaux. Mais, des artistes dont les images figurent sur les affiches disent n’avoir pas été consultés. C’est le cas de l’artiste Konia Moussa, qui dit être plutôt préoccupé par la libération ou la mise à résidence surveillée de l’ancien président Moussa Dadis Camara, jugé actuellement pour les massacres du 28 septembre 2009. Il l’a dit au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Dans la matinée du lundi, 17 octobre 2022, une affiche garnie des photos des artistes de la région forestière a circulé sur les réseaux sociaux, annonçant l’organisation d’une caravane de sensibilisation pour une transition réussie et sans violence en région forestière. La caravane est prévue du 29 octobre au 12 novembre.
Mais, les artistes concernés démentent toute participation à cette initiative. Il s’agit de Atito de Valé, Lakpala et du doyen des artistes de la région, connu par son franc-parler, Konia Moussa.
« J’ai été appelé par mon jeune frère Lakpala pour me dire qu’il y a une caravane de la paix qui se prépare, que notre photo figure sur l’affiche. Je lui ai dit que les gens blaguent avec la Guinée d’hier et celle d’aujourd’hui. Toi tu prends la photo de quelqu’un sans son consentement ? Pour moi, il y a la paix à N’Zérékoré. Comment moi, Konia Moussa, je peux participer à une telle organisation ? C’est pour dire quoi à mes parents ? Quand je suis rentré de Siguiri, il y avait conflit entre les Zogbelas. Dès que j’ai chanté, les deux parties se sont réconciliées et aujourd’hui, il y a la paix à N’Zérékoré. Même le Président Dadis m’avait appelé pour me dire, mon homo, tu as fait un gros travail de faite que ta musique à fait réconcilier la famille Zogbela. Donc, c’est à ma grande surprise que j’ai vu ma photo sur cette affiche. Je suis indigné parce que je ne peux pas faire cette caravane pendant que mes parents sont en prison. Si le gouvernement veut que nous fassions cette caravane de sensibilisation, ils n’ont qu’à libérer le président Dadis ou au moins le placer en résidence surveillée », a laissé entendre Konia Moussa.
D’ailleurs, l’artiste Konia Moussa menace de porter plainte contre les initiateurs de cette caravane. « Celui qui a mis ma photo, je vais faire les enquêtes pour voir la personne ; ensuite, je vais porter plainte. Comment peuvent- ils utiliser mon image sans me demander à l’avance ? Et aujourd’hui, je suis appelé partout pour cette initiative. Quand ils faisaient les évènements de l’indépendance à N’Zérékoré, ils n’ont pas parlé de Konia Moussa. Mais, c’est dans les choses-là, où ils pensent que la Guinée se limite à Conakry qu’ils utilisent mon nom. Ils pensent que c’est l’ancien temps où on pouvait traiter les choses à Conakry pour venir imposer aux gens ici. Cette fois ci, moi je ne suis pas d’accord jusqu’à nouvel ordre. Mes parents sont en prison et à N’Zérékoré, il y a la paix, il n’y a pas de problèmes. Je ne suis pas d’accord et je ne suis pas partant », a martelé Konia Moussa.
En attendant de voir plus clair sur ce projet, la plupart des artistes à l’affiche nient avoir été consultés en amont par les organisateurs. Pour certains observateurs, si des mesures ne sont pas prises, il y a un risque d’incident lié à cette manifestation.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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