Enseignement Supérieur : Dr Diaka Sidibé lance le projet d’élaboration de la politique nationale de recherche et de l’innovation

Le Ministère de l’Enseignement supérieur s’emploie à donner une nouvelle dynamique à la recherche et à l’innovation. C’est dans ce cadre qu’il a lancé le projet d’élaboration de la politique nationale de recherche et de l’innovation ce mercredi, 19 octobre 2022, à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

Plusieurs chercheurs et chercheuses prennent part à la réflexion qui va conduire à la rédaction du projet du Programme national de recherche et de l’innovation (PNRI) a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aminata Deen Touré, Directrice générale de l’innovation

Aminata Deen Touré, Directrice générale de l’Innovation, a expliqué les avantages liés à l’élaboration de la politique nationale de recherche et de l’innovation. « La recherche et l’innovation doivent devenir une véritable politique nationale, c’est-à-dire un objet de débat national pour qu’il y ait une appropriation, car au-delà des traditions pédagogiques, technologiques de l’innovation, elle peut être le fruit d’un nouveau modèle économique, d’un nouveau procédé, d’un mode de développement alternatif de développement inclusif. C’est la mobilisation de tous les talents, de toutes les entreprises et de toute la société qui est en jeu. C’est l’opportunité pour chacun de nous de contribuer à notre économie de demain. Autrement dit, la recherche et l’innovation peuvent également être un ascenseur social par l’inventivité, la créativité, l’entrepreneuriat, la création d’entreprises innovantes, la recherche et le développement. Pour ce faire, la dynamique de la recherche scientifique et de l’innovation doivent provenir des initiatives conjuguées des écosystèmes, des institutions d’enseignements supérieurs, des centres et laboratoires de recherche scientifique, des centres de documentations et d’informations mais elles doivent être aussi une vision participative et décentralisées des différents secteurs de l’économie : les entreprises, quelles soient petites, moyennes ou grandes », a-t-elle déclaré.

Le PNUD finance en partie ce projet qui va doter la Guinée d’une politique nationale de recherche et de l’innovation. Son représentant, Luc Joël Grégoire, a réitéré la volonté de son institution à accompagner le processus de mutation du domaine de l’industrie et de la recherche scientifique à travers les nouvelles technologies.

Luc Joël Grégoire, représentant du PNUD en Guinée

« Nous savons que la recherche scientifique et l’innovation technologique sont les fondements d’une démarche de transformation des structures productives et des modes de consommation pour l’émergence et la transformation de la société. C’est aussi un outil essentiel de méta management public pour nous assurer que les nouveaux modes de gouvernance permettent une transformation rapide de la société et de tout son potentiel, que ce soit les chaînes de valeur, les modalités de l’échange, les développements des compétences et du capital humain et le développement endogène durable… même si le PNUD est un partenaire modeste, nous souhaitons prendre toute notre part dans cet accompagnement stratégique et essentiel pour le pays ».

Diaka Sidibé, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

La ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Diaka Sidibé a expliqué ses attentes aux participants. « Sous la 2ème République, notre pays s’était doté d’une loi d’orientation sur le secteur de la recherche scientifique en 2005 dans le but d’assurer la promotion et la coordination des activités d’une part, de coordonner et de réglementer les progrès de la science, de la technologie et de l’innovation du pays d’autre part. Malheureusement, le constat sur le terrain est tout autre par le fait que cette loi n’a jamais connue de textes d’application, ce qui la rend aujourd’hui nettement obsolète. Hors, ce document au départ avait donné de l’espoir à tant d’acteurs de la recherche et de l’innovation. La transformation brusque et rapide du monde technologique et sanitaire doit interpeller à plus d’un titre les décideurs et scientifiques que nous sommes de faire de la recherche scientifique et de l’innovation un de nos chevaux de bataille pour l’atteinte de nos objectifs prioritaires. C’est pourquoi la réalisation de l’état des lieux de la recherche scientifique et de l’innovation de notre pays qui débutera à compter de ce jour permettra à mon département de doter la Guinée d’une politique nationale assortie de stratégie nationale de la recherche et de l’innovation pour une meilleure vulgarisation et valorisation des résultats de recherches et de promotion de l’innovation pédagogique, technologique et sociale… au regard de l’importance qu’occupe le secteur de la recherche et de l’innovation dans nos vies quotidiennes. Je vous invite à faire preuve d’éthique, de disponibilité, d’engagement et surtout de professionnalisme dans la collecte des informations », a déclaré la ministre Diaka Sidibé.

Dr Bernard Gomou, Premier ministre, chef du Gouvernement

La cérémonie a été présidée par le Premier ministre, Dr Bernard Gomou qui a dit la disponibilité du gouvernement à accompagner de telles initiatives. « De nos jours, les scientifiques unanimes à reconnaître que tous les pays en développement, comme le nôtre, ont besoin d’une recherche scientifique qui leur permet d’atteindre quatre types d’objectifs : connaître leurs propres milieux, apprendre à valoriser ce qu’ils ont et ce qu’ils sont et acquérir, mettre au point et pouvoir inventer des technologies en harmonie avec la culture des peuples concernés et de participer au projet mondial des connaissances… La recherche doit surtout contribuer à asseoir l’indépendance en particulier dans les domaines de base que sont : l’alimentation, la santé, la transformation des matières premières, l’énergie, la technologie, la culture et j’en passe. A ce jour, il est heureux de constater que quelques efforts sont en cours en Guinée, dans les secteurs de l’Agriculture avec l’Institut agronomique de Guinée ; de la Médecine avec l’Institut de recherche sur les plantes médicinales de Dubréka et celui de la biologie appliquée de Kindia ; et en Technologie, notre compatriote Mountagha Keïta, fondateur de Tulip industrie. Je tiens à vous donner l’assurance que le gouvernement reste disponible pour soutenir la recherche et l’innovation en phase avec les nécessités de modernisation et d’industrialisation de notre pays qui se veut émergent à l’horizon 2040 », a déclaré Bernard Gomou.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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