« Dans un compromis dynamique, les experts de la CEDEAO et la Guinée ont développé un chronogramme consolidé de la Transition étalé sur 24 mois (soit 2 ans) couvrant les dix points », a annoncé la CEDEAO dans un communiqué hier, vendredi 21 octobre 2022. Mais, cette annonce de l’organisation sous-régionale ne précise pas la date à partir de laquelle ce chronogramme doit démarrer. Ce qui laisse la place à un fleuve de spéculation au sein de l’opinion publique guinéenne.
Mais, pour Kalemodou Yansané, vice-président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), c’est surtout la bonne foi des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ce chronogramme qui compte. Il s’est exprimé ce samedi à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG.
« Pour moi, ce n’est même pas le nombre de mois qui compte. C’est deux choses fondamentales qui comptent : premièrement le contenu de la Transition, deuxièmement la bonne foi des personnes qui sont chargées de mettre en œuvre ce chronogramme. On peut faire une bonne élection en 10, 15 mois ; tout comme on peut faire une très mauvaise élection après 4 ans. Tout dépend de la sincérité, de l’honnêteté et de la bonne foi des décideurs qui seront là pour mettre en œuvre ce chronogramme. Le délai ne compte pas beaucoup pour moi… Le troisième facteur important, c’est le coût. Je n’ai entendu nulle part chez les experts pour les 10 actions, ça coûte combien. Je suis convaincu que les dix actions coûteront à la Guinée près d’un demi-milliard de dollars. Où on prendra l’argent ? Il faut être sérieux. Donc, je ne me prononce pas sur le délai, je sais que techniquement on peut faire une bonne élection, si on commence aujourd’hui, en 15 mois. Prenez Kenya avec 22 millions d’électeurs, 4 élections le même jour. La petite Sierra Leone à côté, moins d’un million, 3 élections le même jour. Pourquoi la Guinée qui a 7 millions d’électeurs ne peut pas coupler les législatives et la présidentielle le même jour ? Est-ce qu’il y a un problème pour ça ? Mais, si on doit faire les élections pour la constitution, élections pour les quartiers, élections pour les députés, élection pour la présidentielle, je suis convaincu que ce n’est pas pour 24 mois. S’il n’y a pas la bonne foi, s’il n’y a pas les moyens, ce n’est pas pour 24 mois… Depuis 12 mois on a fait quoi ? Tout ce qu’on a fait, c’est beaucoup de discours, beaucoup de dialogues, beaucoup de concertations, beaucoup d’arrestations. Mais, le passage d’un régime Transitoire à un régime démocratique, je n’ai pas vu un seul acte allant dans ce sens-là », a indiqué Kalemodou Yansané.
Mamadou Yahya Petel Diallo et Ibrahima Bah pour Guineematin.com
