Vendeur de café au quartier Hamdallaye (dans la commune de Ratoma), Amadou Ahidio Bah a été tué hier, vendredi 21 octobre 2022. Ce père de quatre enfants a été abattu dans son lieu de vente. Et, selon un de ses grands-frères, ce sont les militaires qui lui ont tiré dessus. Le défunt était en train de fermer sa cafétéria lorsqu’il a reçu les balles qui lui ont ôté la vie.
« C’est un jeune qui était déterminé pour la cause des gens. Il n’avait pas de problème, il s’occupait bien de sa famille. Il n’était pas du tout agressif… Nous, ceux qui ont abattu froidement notre frère, ce sont les militaires qui étaient de passage. Ce sont eux qui l’ont abattu. Et, après l’acte, ils ont dit qu’ils ont bien fait de l’abattre. Et, cela fait très mal. Si quelqu’un qui est censé te protéger lance des propos comme ça, ça fait très mal et c’est regrettable », a déploré Ibrahima Bah, grand frère de feu Amadou Ahidio, dans un entretien accordé à un journaliste que Guineematin.com a dépêché dans la famille éplorée ce samedi, 22 octobre 2022.
Également interrogée par Guineematin.com, madame Kadiatou Bah, la veuve d’Amadou Ahidio, est revenue sur les circonstances dans lesquelles elle a appris la mort de son mari.
« Le matin, nous sommes sortis ensemble. Je l’ai laissé à la place où il vend. Il m’a dit d’envoyer à l’hôpital le bébé de mon grand frère qui était malade. Quand je suis arrivée à l’hôpital, il m’a dit d’appeler un médecin avec lequel il a des relations pour que ce dernier s’occupe de l’enfant. Je l’ai appelé ; mais, il se trouve que ce médecin là n’était pas là-bas. C’est ainsi qu’il m’a indiqué un autre médecin. Avec ce médecin, on a fait les examens de l’enfant et j’attendais les résultats. C’est là-bas qu’on m’a appelé pour m’informer qu’ils ont tiré sur mon mari. La fille qui m’a appelé, m’a dit : Tu es où ? J’ai dit que je suis à l’hôpital de Ratoma. Elle me dit, c’est là-bas qu’ils ont envoyé ton mari ? J’ai dit, non ! Il y a quoi ? Elle me dit, ils ont tiré sur ton mari. J’ai pris un taximoto, à mon arrivée, j’ai trouvé que mon mari est déjà décédé… Je n’ai rien à dire à ceux qui ont commis cet acte. Parce qu’ils ont tué quelqu’un qui n’a pas jeté une pierre, ni proféré des injures à leur égard. Il s’apprêtait juste à fermer le local où il vendait », a expliqué en larme cette veuve.
A noter que feu Amadou Ahidio Bah est originaire de Koua Koki (dans la commune rurale de Timbi Madina, préfecture de Pita).
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com