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Durée de 24 mois de la Transition : ce qu’en pensent des citoyens de Conakry

Dans la soirée d’hier, vendredi 21 octobre, la CEDEAO s’est fendue d’un communiqué dans lequel l’institution ouest-africaine annonce le chronogramme pour la durée de la transition en Guinée. Vingt-quatre (24) mois, c’est l’accord trouvé avec les autorités de la Transition, même si la date de démarrage n’est pas encore connue. Au lendemain de cette annonce, le sujet se trouve sur toutes les lèvres. Chaque citoyen y va de son commentaire. Même si les analyses restent parfois divergentes, mais le délai de 24 mois est apprécié par la plupart des citoyens de Conakry rencontrés ce samedi, 22 octobre 2022, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Elhadj Oumar Kaba

Elhadj Oumar Kaba, citoyen de la capitale, dit être dubitatif par rapport au respect de la date de ce chronogramme. « C’est quelque chose de bien ; mais si on pouvait connaître le début de ce chronogramme, ça allait encore être mieux. N’oubliez pas que nous sommes dans la période bonus. Moi, je pense que si notre gouvernement est d’accord sur ce calendrier, ils doivent nous informer sur la date du début du chronogramme. Vous savez qu’un gouvernement de transition n’est pas là pour développer un pays, plutôt chercher à récupérer l’argent volé et le remettre dans les caisses de l’État. Aussi, organiser les élections. 24 mois ce n’est pas trop ; mais la question qu’on se pose, c’est de savoir s’ils vont respecter ce délai vu que c’est l’armée, elle peut changer à tout moment ».

Mohamad Siré Diallo, conducteur de moto taxi

Mohamad Siré Diallo, conducteur de moto taxi, apprécie le délai de 24 mois. Il demande néanmoins à la junte de ne pas aller au-delà du contenu de cet accord. « S’ils peuvent respecter ce délai de 24 mois pour organiser les élections, moi je n’ai aucun problème à cela. Mais le problème, c’est de savoir s’ils vont le respecter. Vous savez, organiser une élection, ce n’est pas une chose facile. Même si la population est pressée, parce qu’elle vit dans la précarité. Moi en tout cas, les 24 mois ne me causent aucun problème. Qu’on commence au mois de janvier 2023 ou pas, le plus important est qu’ils respectent ce calendrier ».

Sidafa Doumbouya, économiste

Sidafa Doumbouya, économiste, quant à lui émit des doutes sur l’application de cet accord, vu que la Guinée ne dispose pas de suffisamment de moyens. « C’était le point de discorde entre le CNRD et la CEDEAO. Si les deux parties trouvent un accord, c’est une très bonne chose. Nous souhaitons que l’ensemble des moyens soient mobilisés. Un accord, c’est théorique, mais son application va certainement rencontrer des difficultés d’ordres matériel et des ressources financières pour que les activités imparties dans le temps puissent être exécutées. On n’a pas constaté aussi la participation de la classe politique guinéenne et vous savez, la transition dans son volet électoral, c’est comme un match. Il revient au CNRD et à la CEDEAO à faire comprendre et faire adhérer les acteurs politiques à l’accord qui a été obtenu ».

Mamady Bayo, Historien

Mamady Bayo, Historien, ne voit pas ce sujet du même œil que ses prédécesseurs. Il soutient que le problème de la Guinée est loin d’être un problème de chronogramme. « Le problème de la Guinée n’est pas un problème de date ni de durée. Si chaque fois il faut mettre la pression sur la junte, notre pays ne va pas s’en sortir. Il y’a un travail de fond qui doit se faire, car notre société est très malade. Le début et la fin du chronogramme n’est pas le plus important. C’est le contenu qui devait nous intéresser pour ne pas qu’on tombe dans une autre transition ».

Mohamed Soumah, mécanicien

Mohamed Soumah souhaite qu’on accorda plus de temps au CNRD qui est sur la voie de la refondation. « Moi, la façon dont je vois ce chronogramme n’est pas mal. Ce gouvernement a commencé à apporter des changements, nous devons les laisser finir. Celui qui était là, il avait fait quelque chose d’à peu près 12 ans ; eux, ils sont là cela ne fait qu’une année, ils sont en train de faire de grandes refondations. Qu’on les laisse terminer tout ce qu’ils ont entamé ».

Ismaël Barry, médecin

Ismaël Barry, médecin de profession, parle d’un délai raisonnable, surtout si ça peut aider à sortir de cette crise. « Je crois que ce délai est raisonnable. Pourvu qu’il n’y ait plus de morts et qu’on sorte de ces manifestations incessantes ».

Propos recueillis par Djénabou Diallo pour Guineematin.com

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