Ils sont au total huit (8) politiciens à avoir répondu à la convocation de la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale. Cette convocation est en exécution des poursuites judiciaires annoncées le jeudi, 20 octobre 2022, par le procureur général près la cour d’appel de Conakry contre des organisateurs de la manifestation de ce jour et de certains leaders politiques qui ont soutenu le mouvement de protestation. Diabaty Doré du RPR a prévenu la junte que les politiques sont décidés à se battre.
Dr Fodé Oussou Fofana, Cellou Baldé, Bano Sow (UFDG/ANAD), Mamadou Sylla et Dembo Sylla (UDG/CORED), Pépé Francis Haba (UGDD/ANAD), Étienne Soropogui (NVC/ANAD) et Bouya Konaté (UDIR), sont les personnes concernées par cette convocation. Depuis le matin de ce lundi, ils sont venus répondre par devant la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.
En soutien à leurs collègues politiques, des membres du quatuor sont venus accompagner les convoqués. Diabaty Doré, président du parti Rassemblement Pour la République (RPR), est parmi eux. Il est présent sur les lieux où ses collègues sont convoqués. Il a déclaré dans une interview accordée à Guineematin.com, qu’il est venu fin prêt.
« Moi, je suis venu prêt. J’ai informé ma femme et je lui ai dit de ne pas informer ma maman, parce-que vous savez le sentiment qui existe entre mère et fils. Sinon, ma femme m’a vu avec ma valisette. J’ai dit que je viens accompagner mes collègues et si elle reçoit un coup de fil ou qu’elle entend autre chose, qu’elle sache que je suis avec eux pour la cause de la Guinée et pour la cause de la libération de la démocratie et d’un État de droit. On ne peut pas accepter que les erreurs du passé, comme il (le Colonel Mamadi Doumbouya) a si bien dit, ne vont pas se reproduire et qui se reproduisent actuellement. Je crois que c’est dommage et très inquiétant, parce-que c’est une dictature qui veut s’installer. Mais j’avoue que la Guinée n’est pas égale au Tchad ; la Guinée n’est pas égale au Togo. Nous mettrons fin à ça. Si aujourd’hui ils pensent qu’en interpellant les huit (8) personnes, peut-être ça va nous faire taire, qu’ils se détrompent. Même s’ils emprisonnent tous les leaders, il y aura encore d’autres leaders qui vont continuer le combat jusqu’à la libération de la Guinée », a-t-il indiqué.
Dès son arrivée à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale, Diabaty Doré a voulu s’introduire dans les locaux où ses collègues sont convoqués, mais les gendarmes qui sont postés à l’entrée l’en ont empêché. Sinon que lui, il se considère dans la même cour que les leaders convoqués. « Quand je suis arrivé, moi-même je suis venu, mais les gendarmes nous ont barré la route. Ils ont demandé quels sont ceux qui sont convoqués ? J’ai dit, c’est tout le monde. Ils disent non, il y a une liste. Je lui ai dit mon frère, je te dis c’est tout le monde. Parce que vous avez dit dans votre déclaration que les leaders et autres. Nous sommes venus tous aujourd’hui, si vous voulez, vous pouvez nous emprisonner tous, mais nous ferons tout pour libérer la Guinée. Nous n’accepterons pas que notre démocratie qui a été acquise dans le sang soit bâillonnée par des militaires. Entre temps, les gens sont venus, les maîtres Béa ont dit non, c’est bon monsieur Doré, laissez-nous partir avec les autres ; sinon, moi, j’étais prêt à partir. Je suis là pour ça et je suis prêt. Si c’est pour la cause de mon pays, croyez -moi, je vais me battre et je me battrai pour que la Guinée soit un État de droit », a-t-il martelé.
Aux côtés de Diabaty Doré, il y a aussi d’autres leaders politiques qui sont venus soutenir les responsables politiques convoqués : Hamidou Barry, président du Parti Citoyen pour la Défense des Intérêts Collectifs (PCDIC) ; Boubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement (PPC) ; Sory Camara, président du Parti de la Défense Nationale pour le Développement (PDND).
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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