Sangarédi (Boké) : des travailleurs de la COBAD se plaignent de leurs conditions de travail

La Compagnie des Bauxites et d’Alumine de Diandian (COBAD) est une compagnie minière qui évolue à 32 kilomètres de la sous-préfecture de Sangarédi, dans la préfecture de Boké. Elle a commencé la production minière en 2017. Mais 5 ans après le début de ses activités, ses employés se plaignent de leurs conditions de vie et de travail, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les conditions de vie et de travail dans les zones minières ne sont pas du tout faciles. Au-delà des communautés qui dénoncent le non-respect du contenu local par les sociétés minières, les employés se plaignent de leur situation.

La Compagnie des Bauxites et d’Alumine de Diandian (COBAD) n’échappe pas à cette triste réalité où des employés se plaignent de beaucoup de difficultés. A l’image de ce jeune transporteur, qui a gardé l’anonymat. « Ici nous n’avons pas de salaires, le peu qu’on nous donne, ça ne veut absolument rien dire. A la rentrée des classes, on nous parle de primes pour nous assister pour la scolarité des enfants, mais là aussi, c’est 200 000 GNF. Ça ne fait même pas le prix d’un sac d’écolier. Il faut qu’ils augmentent nos salaires. Un responsable de famille ne peut pas s’en sortir avec ce que nous gagnons ici. Deux millions ou deux millions cinq cent GNF par mois, c’est insignifiant ».

Les mêmes plaintes sont portées par les travailleurs du département mécaniques. Pour Mamoudou Tounkara, jeune mécanicien, il est difficile d’avoir des habits respectant la santé et la sécurité.

Mamoudou Tounkara, mécanicien

« Nous avons des problèmes au niveau de la santé-sécurité. Souvent, nous sommes en manque de ténus et de chaussures de sécurité. Il faut qu’ils nous aident dans nos besoins. Il faut que l’entreprise respecte la loi. Ils sont trop rigoureux quand il s’agit de faire du bon boulot, mais eux ils ne nous mettent pas dans les conditions pour donner le meilleur de nous-mêmes », a-t-il dit.

Abdoulaye Diallo, membre de la délégation syndicale de COBAD-DIANDIAN, a fait savoir que points de revendications ont déjà été rédigées et transmis aux responsables de la compagnie. Mais, poursuit-il, c’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui empêche leur examen.

Abdoulaye Diallo, membre du bureau syndical COBAD

« Au mois de mars dernier, on était à Conakry. Sous la responsabilité de l’inspecteur de travail, nous avons porté nos revendications au nombre de trois points. Le premier point, c’était l’augmentation du salaire de base de tous les travailleurs à hauteur de 300% ; le deuxième point concerne la catégorisation des travailleurs, et le troisième point était lié aux primes. Pour le moment, les négociations sont suspendues, mais c’est lié au contexte. Vous savez que la Russie et l’Ukraine sont en guerre, c’est ce qui fait un blocus. Déjà, beaucoup de produits de la compagnie devaient partir en Ukraine, mais aujourd’hui c’est bloqué. C’est vrai que c’est lent, mais c’est une question de temps », a-t-il laissé entendre.

Contacté par téléphone par Guineematin.com, le bureau des ressources humaines de la compagnie des Bauxites et d’Alumines de Diandian (COBAD) s’est réservé de tout commentaire.

De retour de Sangarédi, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628-9849-38

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