Affaire Jonya Mining : 2 ressortissants chinois opposés sur un montant de 70 000 dollars en Guinée

Deux ressortissants chinois, Zheu Zheu Wang et Jie Lu sont en conflit autour de la gestion d’une carrière de traitement de sable et de gravier dans la préfecture de Boké. L’affaire est en jugement au tribunal de première instance de Dixinn. Ce mardi, 25 octobre 2022, Jie Lu a comparu pour des faits d’abus de confiance au préjudice de Zheu Zheu Wang. Jie Lu, chargé des ventes et achats de la société Jonya Mining a signé, au nom de celle-ci, avec madame Zheu Zheu Wang, un contrat de partenariat stipulant que la dernière bénéficierait de 15% des ventes de la société susmentionnée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ayant obtenu dans la zone de Boké le contrat d’exploitation d’une carrière de traitement de sable et de gravier, avec l’Etat guinéen sur un délai s’étendant du mois de Septembre 2019 à celui de 2024, la société Jonya Mining, dirigée lors des faits par Jang Fung, a délégué à monsieur jie Lu, également actionnaire, les pouvoirs de traiter avec la société de madame Wang et de lui régler les factures tel qu’indiqué dans le contrat.

Pendant les premières phases d’exploitation, tout allait bien entre les deux parties, le paiement s’effectuant conventionnellement. Mais depuis quelques mois, la société de Lu connait des problèmes financiers dus au défaut de paiement des clients. Wang voyant cela comme refus et une propension à vouloir lui extorquer ses dividendes par le prévenu, signifia à ce dernier que s’il ne lui remettait pas son dû, elle porterait plainte, non pas contre la société, mais contre lui pour abus de confiance. C’est ce qui fut fait. Le montant dû varie selon les parties. Du côté du parquet et de la partie civile, on parle de 70 000 dollars, alors que les avocats de la défense ne reconnaissent que 44 000 dollars US.

Mis aux arrêts, Jie Lu, pour sa libération, fut obligé de payer une avance de 200 millions GNF à Wang. Depuis, la partie civile a sollicité la fermeture momentanée de la société. Cette requête a été acceptée et exécutée depuis le 31 mai 2022.

A la barre, le prévenu ne reconnaît pas les faits et indique que c’est plutôt la société qui devrait rembourser Wang, étant donné que c’est au nom de celle-là qu’il a signé le contrat. « Je ne dois rien à cette dame. Par contre la société, si. Cela aussi est dû aux problèmes financiers que nous avons connus ».

De son côté, l’avocat de la partie civile déclare que le prévenu est le seul et unique responsable de la créance. « Si vous ne fournissez pas à la cour des documents montrant que la direction de la société était au courant de l’impasse que la société traversait, vous êtes le seul et l’unique responsable et c’est vous qui devrez rembourser mon client », a-t-il martelé.

Le parquet a déclaré au tribunal que Jie Lu est en train de changer tout le propos qu’il a tenu lors de sa déposition et que le moment venu, il le prouvera. « Monsieur le président, il est en train de changer tout ce qu’il a dit dans son procès-verbal d’interrogatoire. Il m’a bien dit qu’il devait 70 000 dollars dans mon bureau. On est en train de le conseiller de tout nier, mais le moment venu, nous le prouverons. De toute façon, c’est le droit le plus absolu pour le prévenu de changer autant de fois qu’il le souhaite sa version…. Le tribunal appréciera ».

Quant aux conseils de la défense, ils ont tenté, en se référant au code pénal, de démontrer que leur client n’a pas commis l’infraction pour laquelle il comparaît devant la cour. « Pour qu’il y ait abus de confiance, il aurait fallu que notre client ait perçu, de la part de la plaignante, une somme, une valeur ou tout autre bien qu’il aurait détourné ou dissipé contrairement au but qui lui a été préalablement notifié. Or, notre client n’a rien reçu, au contraire, il devrait juste remettre 15% des ventes qu’il n’a pas encore recouvrées. Dans toute société, il arrive qu’il y’ait retard de paiement de la part des clients, selon la conjoncture, cela ne devrait donc pas être appelé abus de confiance », déclarent les avocats de la défense.

Le dossier a été renvoyé au 1er novembre 2022 pour la suite des débats.

Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com 

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