C’est dans le cadre de la mise en œuvre de la phase lV de son projet « prévention de la violence et consultations communautaire en Guinée » que la Coalition nationale d’appui à la réconciliation nationale en Guinée (CONAREG) a organisé samedi dernier, 29 octobre 2022, une causerie éducative ou « Summun » avec pour thème « la cohésion sociale et la prévention de la violence » dans la salle de réunion du centre d’autonomisation des femmes de Kankan (CAF).
Cette rencontre a réuni plusieurs couches socioprofessionnelles de Kankan, notamment les sages, les femmes, les jeunes, les religieux, les griots, les représentants des coordinations régionales et de l’association des victimes des violences électorales.
Selon le représentant de la CONAREG, cette activité vise à prévenir raffermir les liens entre les couches sociopolitiques. Kaba Alpha Kabinet a regretté les violences politiques enregistrées lors des dernières élections et estime que ces genres d’activités permettront d’éviter d’éventuels autres conflits.
« Nous avons choisi d’utiliser la stratégie qu’on appelle summun en malinké ou la veillée traditionnelle ; donc, une sorte de causerie éducative. Mais, l’objectif principal est d’aller vers la narration inter-generationnelle, c’est à dire une communication entre les anciens et les plus jeunes. Cette fois-ci, nous utilisons cette stratégie dans le cadre de la prévention des violences sociopolitiques en Guinée et particulièrement dans la région de Kankan. Et, cela permet également de renforcer le tissu social. Vous savez que dans le passé, Kankan était une cité de paix et d’hospitalité. Mais, à l’occasion des derrières échéances électorale, il y a eu des violences pendant lesquelles certains citoyens ont été attaqués et vandalisés. Donc, il faut parler pour réconcilier pour que plus jamais ça », a expliqué Kaba Alpha Kabinet.
Représentant les griots à cette rencontre, Elhadj Filani Sékou Kouyaté a rappelé aux participants l’historique des liens qui existaient entre les communautés en Guinée, avant d’inviter chacun à prôner l’amour du pardon et de la paix.
« Les Guinéens doivent se réconcilier ! Si nous savions l’harmonie qui caractérisait les relations entre nos grands parents, personne ne laisserait la politique nous diviser. Il faut qu’on se pardonne entre nous pour le bien de notre pays. Car, sans paix rien n’est possible », a-t-il déclaré
Pour sa part, après avoir salué l’initiative, le président de la coordination régionale des Foulbè et Haali Poular estime qu’il y a un préalable à la réconciliations des Guinéens. Amadou Baïlo Diallo a insisté sur l’importance de distinguer les victimes aux bourreaux.
« Je suis très heureux qu’on regroupe les gens ; mais, il y a un préalable. Et, le préalable à tout ça, c’est de savoir qui demande pardon et à qui il demande pardon. Si les gens doivent pardonner, on doit reconnaître ce qu’on leur a fait et qui l’a fait », a laissé entendre Amadou Bailo Diallo.
Enfin, Elhadj Madifing Kaba, le représentant du patriarche a salué cette bonne initiative de la CONAREG et prié pour sa démultiplication.
« Au nom du patriarche de Kankan, je remercie la CONAREG pour avoir organisé une telle rencontre à Kankan ; car, nous en avons besoin. La paix est ce que nous devons continuer à préserver sans relâche. Souhaitons que des activités de ce genre se multiplient dans notre pays, particulièrement dans la région de Kankan », a indiqué Elhadj Madifing Kaba.
De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com
