Affaire M’mah Sylla : Patrice Lamah, Daniel Lamah et Sebory Cissé réfutent les charges qui pèsent contre eux 

« Elle voulait faire un avortement. Mais, je lui en ai dissuadé. Je lui ai dit de rentrer chez elle pour réfléchir. Mais, le lendemain, elle est revenue avec les mêmes idées. Je lui ai dit que je ne pouvais pas le faire et je n’aimerais pas qu’elle le fasse. Finalement, c’est Dr Célestin qui a procédé à l’acte. Au début, tout allait bien. Mais, deux jours après, elle est revenue pour se plaindre des douleurs abdominales. Ayant constaté qu’il y a des problèmes au niveau de la partie génitale de M’mah Sylla, Dr Daniel Lamah a fait la première intervention chirurgicale. Cinq jours plus tard, la grand-mère de la victime est revenue à la clinique parce qu’il y avait un problème sur la partie opérée… »

Renvoyée la semaine dernière pour défaut d’avocats pour certaines parties et pour la suite des débats, la deuxième audience du procès dans l’affaire M’mah Sylla s’est poursuivie ce jeudi, 03 novembre 2022, au tribunal de Mafanco. Cette fois, les avocats des deux parties étaient bien présents dans la salle. Et, c’est Patrice Lamah qui est passé à la barre pour faire sa déposition. Mais, à la fin de l’interrogatoire, le tribunal a renvoyé l’affaire au 08 novembre 2022, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.

Face au tribunal, Patrice Lamah, Daniel Lamah et Sebory Cissé, sous mandat de dépôt depuis le 14 octobre 2021, ont tous réfuté les faits de « viol, avortement, risque causé à autrui et administration de substance nuisible » à l’encontre de Mlle M’mah Sylla, décédé à l’âge de 25 ans, le 20 novembre 2021, en Tunisie.

Le médecin Patrice Lamah est le premier à faire sa déposition par devant le tribunal criminel de Mafanco où il est revenu sur les circonstances dans lesquelles mademoiselle M’mah Sylla a été reçue dans la clinique de Dr Célestin Millimono à Entag, avant de parler des opérations successives. 

Seulement, il y a eu un malentendu dès sa prise de parole. Patrice Lamah a demandé au tribunal qu’une minute de silence soit observée à la mémoire de M’mah Sylla. Mais, le tribunal s’y est opposé, estimant qu’ils sont là pour un jugement…

« Elle (M’mah Sylla) est venue à la clinique et a demandé où était Dr Célestin Millimono. Mais, je lui ai dit qu’il n’était pas là-bas. Elle voulait faire une consultation médicale après avoir constaté le retard de ses règles. Et, après examen, il s’est avéré qu’elle était enceinte d’un mois et quelques jours. Elle voulait faire un avortement. Mais, je lui en ai dissuadé. Je lui ai dit de rentrer chez elle pour réfléchir. Mais, le lendemain, elle est revenue avec les mêmes idées. Je lui ai dit que je ne pouvais pas le faire et je n’aimerais pas qu’elle le fasse. Finalement, c’est Dr Célestin qui a procédé à l’acte. Au début, tout allait bien. Mais, deux jours après, elle est revenue pour se plaindre des douleurs abdominales. Ayant constaté qu’il y a des problèmes au niveau de la partie génitale de M’mah Sylla, Dr Daniel Lamah a fait la première intervention chirurgicale. Cinq jours plus tard, la grand-mère de la victime est revenue à la clinique parce qu’il y avait un problème sur la partie opérée. J’ai appelé Dr Daniel pour lui expliquer le problème. Il m’a dit de voir si le pansement n’était pas sale. Et, effectivement, il l’était. Alors, je l’ai changé ; mais, le soir, ça continuait. J’ai demandé à Dr Daniel de l’envoyer au CHU de Donka. Mais, il a dit connaître Dr Sébory Cissé. Nous sommes allés chez ce dernier. Mais, il n’a pas parlé à ce dernier des antécédents. Et, Dr Cissé a dit qu’il pouvait la soigner. Il m’a demandé d’aller chercher des poches de sang à Donka. À mon retour, il m’a tendu un engagement, j’ai fini par signer. La première intervention semblait bien se passer. Mais, après, il y a eu des complications qui ont nécessité deux autres interventions chirurgicales », a-t-il expliqué. 

Après cela, mademoiselle M’mah Sylla a été admise à l’hôpital d’Ignace Deen pour être opérée une fois de plus. Patrice Lamah dit avoir dépensé un total de 31 000 000 de francs guinéens pour tenter de sauver la vie de la victime, en vain.

Le tribunal a finalement renvoyé l’affaire au 08 novembre 2022 pour la suite des débats.

Mamadou Yaya Diallo pour Guineematin.com

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