Changement des horaires de travail en Guinée : la syndicaliste, Kadiatou Bah, relève « une ambiguïté »

Mme Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG
Mme Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG

Comme annoncé précédemment, le président de la Transition a procédé hier, mercredi 2 novembre 2022, à une modification des horaires de travail en Guinée. Désormais, le temps de travail est de 10 heures par jour (de 8 heures à 18 heures) dans le pays. Mais, visiblement, cette décision du Chef de l’Etat n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les syndicats des travailleurs. En tout cas, dans le milieu syndical guinéen, de nombreux acteurs ont apparemment été pris de court par cette décision de l’exécutif.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce jeudi, Kadiatou Bah, la secrétaire générale du SLECG (syndicat libres des enseignants et chercheurs de Guinée) et membre de l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée), a martelé que tout le monde est étonné d’apprendre une telle nouvelle. Elle a aussi relevé « une ambiguïté » dans cette décision du Colonel Mamadi Doumbouya.

« J’interviens, c’est vrai en tant que syndicat du SLECG, mais aussi en tant que membre de la centrale USTG, parce que nous gérons les travailleurs de manière transversale. Quand je dis de manière transversale, c’est la fonction publique, le privé et le mixte. D’abord, dans cette annonce, nous avons compris qu’il y a une ambiguïté. Est-ce que c’est seulement les travailleurs du secteur de la fonction publique ou bien ce sont les travailleurs du secteur public, privé et mixte ? Parce que selon les normes internationales, c’est 8 heures de travail par jour. Et, ces 8 heures de travail, si le travailleur doit continuer à travailler, le reste des heures-là sont considérées comme des heures supplémentaires. Donc, je ne pense pas que la Guinée qui a ratifié toutes les conventions internationales de l’Organisation internationale du travail (OIT) fasse une exception. C’est pourquoi, ça nous a tous surpris. Et, je vous informe qu’une commission a été mise en place au niveau de la fonction, c’est-à-dire au ministère du travail où des syndicalistes même ont pris part à cette séance de travail qui parlaient surtout des heures de travail, les jours fériés et les jours qui doivent être considérés comme fériés. À mon étonnement, moi, personnellement ça n’engage que moi, Kadiatou Bah, hier on voit une annonce sans que les syndicalistes ne soient informés ou associés. Mais, ce qu’il faut dire, c’est que nous syndicalistes, nous défendons le travail, mais nous défendons les travailleurs aussi. Nous ne sortirons pas des normes internationales du travail… Si on va jusqu’à 18 heures, ce n’est plus de 8 heures par jour. Donc, c’est ce que nous ne comprenons pas… En tant que syndicalistes, nous allons partir vers les décideurs pour qu’on ait des explications par rapport à ça. Parce qu’on ne peut pas outrepasser aux conventions internationales que nous avons signées avec l’OIT », a-t-elle déclaré, tout en annonçant qu’une rencontre aura lieu lundi prochain à la bourse du travail pour statuer sur le changement des horaires pour les travailleurs guinéens.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

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