Modification des horaires de travail en Guinée : « on ne peut pas prendre une décision unilatérale et l’imposer »

Il n’a fallu que quelques heures après la publication du décret de modification des horaires de travail en Guinée pour que les responsables syndicaux se fassent entendre. Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), Amadou Diallo parle d’une décision unilatérale, proposée par le Ministre de la Fonction Publique et du Travail. Il l’a dit dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 3 novembre 2022.

Dans un décret publié le mercredi 2 novembre 2022, le président de la transition a indiqué les horaires de début et de fin de travail pour le secteur public : du lundi au jeudi de 8h00 à 18h00 avec une pause de deux heures qui commence à 12h et prend fin à 14h00 ; le vendredi de 8h00 à 17h00 avec une pause de deux heures qui commence à 13h00 et prend fin à 15h00.

Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) souhaite un report du décret en attendant qu’il y ait des rencontres de discussions et d’échanges avec les partenaires sociaux pour trouver la meilleure formule. Il dénonce une décision unilatérale du ministre du travail et de la fonction publique, sans consultation du mouvement social.

Pour Amadou Diallo, ce décret n’a pas fait objet de discussion. « Cette nouvelle est très mal accueillie au niveau de la CNTG parce qu’en tant que partenaire social, nous devons être concertés, nous devons ensemble discuter et échanger avant qu’on ne nous mette devant des faits accomplis. C’est très dangereux, on ne peut pas prendre une décision unilatérale et l’imposer aux travailleurs sans que cette décision ne soit partagée au niveau des travailleurs que nous représentons », a lancé le secrétaire général de la CNTG.

Amadou Diallo évoque un certain nombre de facteurs qui ne favorisent pas l’application de cette modification des horaires de travail en Guinée. « Vous imaginez ce qui prévaut aujourd’hui dans la cité, non seulement il y a l’insécurité et deuxièmement, le travailleur n’aura pas une vie de famille suffisante. Quand tu quittes ton poste de travail à 18 heures aujourd’hui pour aller chez toi, supposons que tu es à Kagbelen où au kilomètres 36 ou bien à Dubréka ou même à Coyah, comment pourras-tu avoir une vie de famille quand déjà à 8 heures tu es au boulot et tu ne quittes qu’à 18 heures avec les embouteillages, il y a l’insécurité, les routes ne sont pas bonnes et le transport coûte cher. Voilà toute une panoplie de désagréments qui va venir à l’encontre du travailleur ».

Le secrétaire général de la CNTG réitère son souhait du report de ce décret. « Tout ce qui concerne les travailleurs du secteur public, privé et mixte a pour base le Ministère du Travail et de la Fonction Publique, la proposition est partie de là-bas. Nous allons essayer de nous retrouver en mouvement syndical pour échanger autour de ce décret pour que des décisions soient prises et nous viendrons vers le ministre de tutelle pour leur dire franchement que cette décision ne nous arrange pas. On voudrait qu’à l’avenir qu’on soit consulté avant de prendre des dispositions de ce genre. Voilà ce que nous suggérons », a-t-il expliqué.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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