Toumba Diakité : « le massacre du 28 septembre est une coïncidence malheureuse »

Le procès du massacre du 28 septembre se poursuit au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, avec l’audition et pour la 7ème journée de suite, le Commandant Aboubacar Diakité, dit Toumba.

Maître Lanceï 3 Doumbouya, à l’image de ses collègues avocats, a pris la parole ce mercredi, 2 novembre 2022, pour accabler le commandant Toumba Diakité de questions, a constaté l’équipe de Guineematin.com déployée sur place.
En répondant à une des questions de Maître Doumbouya, un des avocats d’Ibrahima Kalonzo Camara, sur le déroulement des douloureux événements du 28 septembre, Toumba Diakité a expliqué que ces événements n’étaient qu’une coïncidence. Et l’intervention visait plutôt à garder le pouvoir qu’à réprimer les manifestants.
Guineematin.com vous propose, ci-dessous, une séquence des débats.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : le salon du Président du CNDD et les hommes de votre salon relevaient tous de vous d’abord ? Et tous ces éléments étaient sous l’autorité du Capitaine Moussa Dadis Camara ?
Toumba Diakité : oui maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est ce que vous pouvez accepter de faire comprendre à ce tribunal comment est ce que le bataillon rangers basé à Soronkoni à Kouroussa, venu à Conakry et à l’initiative du Général Diarra Camara, nommé Chef d’Etat major des forces armées. Il y avait aussi le bataillon commando chinois venu à Conakry. Est ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que ces deux baillons se sont retrouvés au campa Alpha Yaya Diallo ?
Toumba Diakité : dans la quête du rapport de force avant la prise du pouvoir, le bataillon commando chinois était parrainé par le Capitaine Moussa Dadis Camara avant. Donc entre le Président Dadis et le Général Toto, chacun cherchait le rapport pour faire rallier ceux-ci là à Conakry. C’est comme ça j’ai vu les commandos chinois et la bataillon Rangers arriver à Conakry. La bataille entre les deux…Tous ceux-ci sont sont rentrés et moi j’ai règlé la situation et il ( Dadis ) n’avait rien à faire. Sauf que dans la composition du régiment, on devrait s’associer.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : différents bérets rouges sont venus au camp Alpha Yaya Diallo trouver d’autres bataillons également en béret rouge, à savoir ceux du BATA, de l’ancienne garde présidentielle, et celui du Km36 ?
Toumba Diakité : effectivement, tel que maître est en train de détailler, c’est comme ça. Lorsque le pouvoir a été pris, il fallait demande-leur l’ancienne garde qui se préparait. Les anciens ont été envoyés chez le Général Sékouba Konaté er tous les hommes de rang versés dans le régiment. Il fallait les ramener pour avoir un contrôle sur eux. Ce qui était normal…tous ceux qui étaient Capitaines et plus ont été ajoutés aux hommes du Général Sékouba Konaté. A cela s’ajoutent le bâillon rangers, le bataillon chinois et d’autres unités qui n’étaient bérets rouges. C’est toux ci qui composaient le régiment commando.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est ce qu’il est arrivé une seule fois de quelque manière que cela soit d’être désigné Commandant de ce régiment commando avant l’arrestation du Commandant Aydor, Saa Alfonse Touré et Abdoulaye Keïta, à la tête des commandos chinois ?
Toumba Diakité : non. Ce n’est pas moi qui commandait ça.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : quel était le béret porté par les hommes du bâillon char ?
Toumba Diakité : c’est le béret noir.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est ce que le capitaine Marcel Guilavogui était du bataillon char avant la prise du pouvoir par le CNDD?
Toumba Diakité :  oui maître il relevait de là-bas.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : comment est-ce qu’il a porté le béret rouge ?
Toumba Diakité : c’est à la présidence puisqu’il appartenait maintenant au régiment commando.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est ce qu’au moment où le Président du CNDD s’apprêtait à monter dans son véhicule, si vous étiez là, vous n’alliez pas l’en empêcher d’aller au stade ?
Toumba Diakité : j’allais venir l’empêcher
Maître Lanceï 3 Doumbouya : et au moment où on vous dit que le Président est sorti, le dispositif est déjà sur place. Habituellement, est ce que vous vous déplacez avec d’autres militaires ?
Toumba Diakité : non. Moi je bouge avec les Marcel. S’il est sincère, il n’a qu’à venir dire la vérité au peuple de Guinée. Cela nous est arrivé à plusieurs fois.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est-ce qu’à un seul instant et après avoir reçu l’information que le Président est sorti pour aller au stade, est ce qu’il vous est arrivé d’aller empêcher la tenue du meeting des forces vives, de donner des coups? Est-ce que cela vous ai arrivé à l’esprit un seul instant ?
Toumba Diakité : non maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : lorsque vous êtes rendu au stade, oui ou non, l’atmosphère que vous avez remarquée a été déterminante pour vous amener à prendre la décision d’intervenir ?
Toumba Diakité : oui maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : si vous aviez constaté que le show continuait comme au départ et après avoir appris que le Président n’est au stade, vous vous seriez permis d’être là-bas ?
Toumba Diakité : non maître. J’allais replier tout de suite.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : en se rendant là-bas vous n’aviez qu’un pistolet. Est-ce que vous avez utilisé cette à un seul instant ? Est-ce que vous aviez un couteau, un PMAK ?
Toumba Diakité : non maître, je n’avais que mon pistolet de 45 mm. Et je l’ai pas utilisé…
Maître Lanceï 3 Doumbouya : si vous devez être poursuivi, ce n’est pas pour coups et blessure pour avoir tenter de porter secours à des civils ?
Toumba Diakité : oui maître
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est-ce que vous mêmes, vous n’avez pas reçu de coups de la part de militaires ?
Toumba Diakité : oui maître. J’ai donné des coups et j’ai reçu des coups en sauvant les leaders au stade. Marcel en cassant la tête de Sidya sait comment est ce que le coup est parti.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : en l’absence d’une planification, en l’absence d’une prétention avant la commission de l’infraction, vous devez être poursuivi pour assassinat ?
Toumba Diakité : non maître
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est-ce que lorsque vous êtes parti au stade, vous êtes resté quelque part pour attendre un manifestant et lui donner un coup mortel ?
Toumba Diakité : non maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : cela veut dire que n’avez attendu personne pour que soyez poursuivi pour assassinat ?
Toumba Diakité : oui maître maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : c’est ce qu’on appelle get-apen, sans avoir utiliser un bâton, un pistolet, un couteau, est ce que vous pouvez être poursuivi pour assassinat ?
Toumba Diakité : non maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : restons dans les faits. Est-ce que vous vous rappelez être en contact avec une fille ou une femme au stade?
Toumba Diakité : non maître.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : de façon volontaire, vous ne vous rappelez avoir été en contact physique avec une fille ? Est-ce qu’on peut violer une femme sans être en contact avec la personne?
Toumba Diakité : non maître, ce n’est pas possible.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est-ce que vous pouvez réitérer pour ce que vous savez d’Ibrahima Kalonzo concernant les évènements du 28 septembre ?
Toumba Diakité : rien.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : vous ne l’avez pas vu quelque part ce jour au stade où à côté ?
Toumba Diakité : non, nulle part. Il y a longtemps je ne le voyais pas. Il était avec les services spéciaux.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : si vous aviez la chance de vous défendre, de vous sauver et de sauver tous les accusés. Est-ce que vous pouvez accepter de vous sauver sans dire la vérité ?
Toumba Diakité ? Je ne peux pas me sauver sans dire la vérité. Après avoir dit la vérité, le tribunal va apprécier.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : est ce que selon vous tout le dispositif, toutes les actions qui auraient été accomplis, étaient -ils destinés à conserver le pouvoir ou à commettre ces infractions le 28 septembre et les jours suivants ?
Toumba Diakité : les actions visaient à conserver le pouvoir.
Maître Lanceï 3 Doumbouya : la répression du 28 septembre a été une coïncidence malheureuse, oui ou non ?
Toumba Diakité: oui, c’est une coïncidence malheureuse.
A rappeler que le tribunal a suspendu les audiences jusqu’au lundi prochain, 7 novembre 2022, avec la comparution d’un nouvel accusé.
Depuis Kaloum Amadou Lama Diallo, Mohamed Doré et Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com
Tél : 628989845
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