La journée civique d’assainissement a connu une faible affluence des citoyens dans la commune de Matam ce samedi, 5 novembre 2022. Contrairement aux mois derniers où des équipes d’assainissement venaient en grand nombre dans l’enceinte de la mairie avant d’être déployées sur terrain, c’est une tournée qui a été effectuée ce samedi. Le maire de la commune, Ismaël Condé, et la délégation gouvernementale (composée du ministre du Budget et de son homologue de l’Agriculture) ont fait le tour de la commune de Matam pour constater les points où les ordures sont entassées, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.
Interrogé sur la faible mobilisation des citoyens, le maire de la commune de Matam, Ismaël Condé a parlé de l’absence des élèves. « Vous savez qu’il y a eu la rentrée scolaire. Donc, il n’y a pas mal d’élèves qui nous aidaient avant à mettre de l’engouement qui ont repris le chemin de l’école. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas fermé la circulation routière aujourd’hui dans la commune de Matam, parce qu’il fallait laisser à nos enfants de se rendre dans les différents établissements. Mais, nous avons vu quand même que dans les quartiers, il y a eu de la mobilisation. On a eu 15 quartiers sur 24 qui se sont mobilisés dans ce sens. Les autres quartiers sont relativement propres et n’ont pas eu besoin de faire une grande mobilisation parce-que le problème de l’assainissement est entré dans une phase de gestion. Au début, on n’avait pas d’acteurs qui s’occupaient des déchets ; de nos jours, nous avons des PME et des GIE (groupements d’intérêt économique) qui s’occupent de la gestion des ordures dans nos ménages. Ce qui veut dire que les ménages ont moins d’ordures à la maison. Donc, nos principales préoccupations, c’est quoi maintenant ? Ce sont les artères principaux ; et, ces artères principaux, nous avons pu mobiliser les jeunes et les femmes qui ont fait des balayages. Et, c’est ces quelques tas d’ordures que nous avons vus. Et nous avons été confrontés aux contrats qui ont été donnés par les TP aux PME qui ont fait des curages, mais qui n’ont pas eu encore le temps de ramasser ces déchets. Nous avons vu ces produits de curage qui longent les artères principaux, ce qui fait aujourd’hui que le cadre de vie à Matam commence à être propre. Ce sont des efforts constants que nous allons faire. L’assainissement, c’est un processus de tous les jours. Les journées civiques viennent aider ce processus quotidien que nous avons mis en place pour pouvoir encore donner plus d’élan à la démarche », a-t-il exprimé.
Lors de la tournée, le maire et sa suite ont identifié plusieurs lieux où des ordures sont amassées. Ces ordures sont mobilisées par des citoyens qui viennent des quartiers pour les mettre dans un lieu aux abords de la route. Le ministre de l’Agriculture était dans la délégation qui a fait le tour de la commune de Matam. Mamoudou Nagnalen Barry se dit satisfait du constat, tout en précisant que le gouvernement est conscient qu’il y a encore beaucoup à faire pour se débarrasser des ordures.
« Le constat d’aujourd’hui pour moi est un constat d’abord de remerciement pour la mairie de Matam et quand je compare les rues de Matam d’aujourd’hui au rues qu’on avait quant on lançait ces opérations, l’écart est nettement important. Ça veut dire qu’au-delà des journées d’assainissement, il y a des efforts réguliers qui sont consentis par les autorités au niveau national et local pour maintenir les rues propres. Mais, il y a des efforts supplémentaires à faire. On a sillonné certaines zones ensemble, les curages sont faits et il faut faire des efforts pour ramasser les ordures qui sont sorties des caniveaux. Il y a aussi à l’intérieur des quartiers quelques nids qui sont créés qui, s’ils ne sont pas traités à temps, risquent de se transformer en des montagnes. Donc, on est très content de l’évolution des choses. On reste conscient qu’il y a encore à faire. Donc, on va discuter avec monsieur le ministre, il faudra aussi impliquer le gouverneur et surtout le maire pour qu’à l’intérieur des quartiers, les ordures puissent être ramassées très vite et qu’on puisse maintenir la même image que celle qu’on commence à avoir sur les grandes routes de la commune de Matam », a-t-il indiqué.
Selon le constat, il reste encore beaucoup à faire pour une Guinée sans ordures. À plusieurs endroits de Conakry, les caniveaux sont bourrés de saletés. Ce qui fait que des eaux salles stagnent à l’intérieur avec des objets de tout genre. Le ministre du budget, Dr Lanciné Condé, lui, a rappelé les quelques approches entreprises par les autorités pour trouver une solution au phénomène lié à l’insalubrité grandissante à Conakry.
« Il y a plusieurs solutions. Vous avez vu le fait de s’assurer que toutes les collectivités aient une machine tractopelle leur permettant avec l’aide de nos partenaires d’avoir un bras d’action est un élément que le gouvernement cible pour aider à résoudre ce problème. Mais, vous avez vu aussi que la superposition des couches administratives fait que certaines responsabilités sont restées dans le portefeuille du gouvernorat qui est aussi appuyé pour curer un certain nombre de caniveaux qui peuvent libérer. Mais, ce qu’on ne pourrait pas remplacer du tout, c’est la contribution citoyenne. Le fait que les citoyens eux-mêmes décident de s’investir pour éviter que les caniveaux soient engorgés. Donc, cette sensibilisation est un effort qui va monter en puissance afin de nous permettre de faire de ces journées d’assainissement et de mobilisation citoyenne des journées qui nous permettent vraiment d’avoir une ville propre et de la garder propre », a dit le ministre.
Bien avant l’arrivée des autorités, des femmes balayeuses et certains jeunes avaient nettoyé la devanture et l’intérieur de la mairie de Matam. Une action qui leur a permis de participer à leur manière à la journée d’assainissement.
À rappeler que la journée civique de l’assainissement a été instituée le 23 juillet 2022 par un communiqué du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
Tél. : 622 56 11 82
