Vol des deniers publics : « le châtiment des auteurs, c’est l’enfer » (Elhadj Abdoul Rahim de Ahloul Bayt)

Elhadj Abdourahim Diallo, membre de l'association Ahloul Bayt pour la propagation de l'islam

Les détournements de deniers publics, la corruption, le blanchiment des capitaux sont entre-autres travers qui minent l’administration publique guinéenne. Et cela depuis belle lurette. Au-delà des poursuites judiciaires ici-bas, Elhadj Abdoul Rahim Diallo, guide religieux très connu, soutient que l’enfer est la destination des cadres qui détournent les biens de leurs peuples. Ce membre de l’association Ahloul Bayt pour la propagation de l’islam, membre du conseil de Mosquée Al Moustapha de la Cimenterie, l’a dit dans une interview accordée à Guineematin.com dans la journée d’hier, vendredi 04 novembre 2022.

Ce chroniqueur islamique a fait savoir que ces infractions (détournement des deniers publics, corruption…) que nous vivons actuellement sont fermement condamnés par l’Islam. « Ce phénomène de corruption, de détournement de deniers publics, ainsi que les actes qui vont dans le sens, sont des choses que nous vivons aujourd’hui, mais que l’islam condamne fermement. En effet, quand un fonctionnaire est nommé à un poste, c’est comme s’il signe un engagement avec l’Etat.  Nous voyons ce fait aujourd’hui avec le colonel Mamadi Doumbouya qui fait prêter aux gens le serment de fidélité. Mais même s’ils ne prêtent pas serment, c’est comme s’ils ont pris un engagement devant l’Etat, comme quoi, ils vont contribuer au développement de l’Etat en gérant les biens commis à leurs dispositions conformément aux recommandations mais aussi pour le bien-être des populations pour lesquelles ils sont en train de travailler. Malheureusement, ce n’est pas ce que nous vivons aujourd’hui, c’est véritablement un vol qu’ils sont en train d’opérer. Or, le vol est l’un des défauts qui est condamné par l’islam. Ce qui est pire, quand ils volent, ils pensent que c’est le bien de l’Etat qu’ils volent, ce n’est pas le bien d’une personne privée. Or, cela est plus grave du point de vue de l’islam lorsqu’on vole des biens communs. Si c’est pour une seule personne, on peut se racheter auprès d’elle. Mais lorsqu’on vole les biens de tout une nation, les biens qui devraient servir à construire des écoles, des hôpitaux, à réaliser des projets d’infrastructures, des routes, des ponts, à résoudre beaucoup de problèmes de la nation, lorsqu’on détourne cela à son seul profit. Ceci est très grave parce qu’il ne pourra jamais compenser auprès de toutes ces personnes au préjudice desquelles le détournement est fait. Donc, le Coran nous dit : Quand vous prenez un engagement, vous devez le remplir. Parce qu’on vous demandera de rendre compte de l’engagement que vous avez pris. Donc, quand ils sont nommés à des postes, ils ont pris cet engagement, il faut qu’ils sachent qu’ils seront interrogés tôt ou tard », a dit Elhadj Abdoul Rahim Diallo.

Elhadj Abdourahim Diallo, membre de l’association Ahloul Bayt pour la propagation de l’islam

Ce religieux a fait savoir que des sanctions sévères seront infligées aux auteurs de ces infractions. « Lorsque vous prenez le bien de quelqu’un, même si c’est entre vous et un camarade, si vous ne rendez pas ce bien-là, et il ne vous envoie pas à la justice, demain on dit que personne ne passera à l’au-delà avant qu’il n’ait remboursé un bien qu’il doit à une tierce personne. Maintenant, quand vous devez des biens à l’Etat, comment pouvez- vous pouvez rembourser ça ? Donc, le châtiment qu’il aura c’est le feu. Parce que tout le monde passera sur le pont de « Sirata » sur lequel les comptes sont rendus, les remboursements sont faits. Tout ce qu’on doit, on rembourse ça avant de passer. Mais, il y en a qui viendront, qui passeront ici en un clin d’œil, d’autres mettront tout le temps qu’il faut afin de rembourser tout ce qu’ils doivent. Donc, la sanction chez Dieu, c’est l’enfer. D’abord, on prendra tout ce que vous avez fait comme bien, et si cela ne permet pas de rembourser, maintenant celui à qui vous devez, on prendra ses péchés on les mettra à votre compte. C’est pourquoi il faudrait éviter d’aller à l’au-delà en détenant le bien de quelqu’un. Et quelle que soit la taille de ce bien. Parce que si vous ne remboursez pas ici-bas, vous rembourserez de l’autre côté dans des conditions très pénibles », a-t-il soutenu.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

 Tél. : 620 589 527/664413227

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