Conakry : après leur grève de la faim, Foniké Menguè et Ibrahima Diallo renvoyés au TPI de Dixinn pour être jugés

Foniké Menguè et Ibrahima Diallo

La nouvelle a été annoncée dans l’après-midi de ce mardi, 08 novembre 2022, par Me Salifou Béavogui. Au terme de deux jours de grève de la faim à la maison centrale de Conakry (où ils sont détenus depuis le 1er août dernier), Oumar Sylla, alias ‘’Foniké Menguè’’ (coordinateur national du FNDC), Ibrahima Diallo (responsables des opérations du FNDC) viennent d’être renvoyés devant le tribunal correctionnel de Dixinn pour y être jugés. Et, ce sont les infractions qualifiées de « participation délictueuse à un attroupement et complicité de destruction d’édifices privés et publiques et complicité de coups et blessures volontaires » qui ont été retenues contre eux par le doyen des juges d’instruction.

Ce dernier les a par ailleurs blanchis des faits « destruction d’édifices, d’incendie volontaire, de coups et blessures volontaires, pillage, d’association de malfaiteurs ». Et, leur avocat, Me Salifou Béavogui, souhaite que la juridiction de jugement ne prenne pas de temps pour la programmation de ce dossier.

Me Salifou Béavogui, avocat

« On n’avait pas besoin d’une grève de la faim pour réclamer justice. Dans l’ancien régime (sous Alpha Condé), c’est une pratique qui était courante. Et, nous avons combattu cette pratique… Nos nombreux clients étaient obligés de recourir à cette méthode atroce de douleur biologique, de privation d’aliments, pour obtenir un procès et pour être situés sur leur sort. Donc, pour nous, à la faveur du changement intervenu le 05 septembre 2021, nous avions pensé qu’aucun détenu ne pourrait recourir à cette pratique pour obtenir juste l’ouverture d’un procès. Mais, hélas ! On en est arrivé là. Après 100 jours de détention sans procès, sans mise en liberté, alors que le dossier est vide, en dépit de toutes nos réclamations, de tous nos efforts, de toutes nos démarches, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo sont encore en prison. Ils n’ont pas été jugés, ils n’ont pas été libérés, ils sont malades, ils souffrent en prison. Il y a même un d’entre eux qui a été expédié à l’extérieur, je veux parler de l’honorable Saïkou Yaya Barry. Donc, aujourd’hui, ils (Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo) sont à leur deuxième jour de grève. Et, à deux jours du déclenchement de cette grève de la faim, il y a un ouf de soulagement. Je suis très heureux de l’annoncer. En début d’après-midi, le doyen des juges d’instruction nous a appelés et il nous a notifié son ordonnance de fin d’instruction appelée ordonnance de non lieu partiel et de renvoi devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Donc, dans son travail, il a finalement écarté purement et simplement les infractions qualifiées de destruction d’édifices, d’incendie volontaire, de coups et blessures volontaires, pillage, d’association de malfaiteurs. Donc, nos clients ont été déchargés de ces infractions. Mais, par contre, ils ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des faits qualifiés de participation délictueuse à un attroupement et complicité de destruction d’édifices privés et publiques et complicité de coups et blessures volontaires… Désormais, nous allons directement devant la juridiction de jugement. Là aussi, nous souhaitons qu’il n’y ait pas assez de temps. Je souhaite que même la semaine prochaine, un jour ordinaire du tribunal de Dixinn, que le procès commence et que justice soit rendue », a indiqué Me Salifou Béavogui, tout en précisant qu’il appartient à ses clients de décider d’arrêter ou non la grève de la faim qu’ils ont entamé depuis hier (lundi) à la maison centrale.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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