Labé : une trentaine d’écoles privées en manque d’enseignants à cause de la contractualisation d’Etat

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, a-t-on coutume d’entendre. A cause de l’opération de contractualisation d’Etat de certains enseignants, lancée par le gouvernement guinéen, plusieurs écoles privées de Labé se vident de leurs enseignants. Selon le président de l’Association des fondateurs d’écoles privées de Labé, une trentaine d’écoles privées manquent d’enseignants parce qu’ils ont tout simplement rejoint les écoles publiques, laissant un vide difficile à combler en ce début d’année scolaire, rapporte le correspondant de Guineematin.com de Guineematin.com basé dans la préfecture.

L’opération de contractualisation d’Etat des enseignants par le gouvernement en pleine année scolaire impacte négativement les écoles privées. Plusieurs d’entre elles ont été boudées par des enseignants au profit des écoles publiques pour bénéficier d’un contrat avec l’Etat.

Yamoussa Soumah, président de l’Association des Fondateurs d’Ecoles Privées de Labé

Une pilule difficile à avaler par les fondateurs d’écoles privées. Le président de l’Association des fondateurs d’écoles privées de Labé, très peiné par la situation, tire la sonnette d’alarme. « La contractualisation des enseignants a beaucoup affecté les écoles privées. Présentement, nous avons plus d’une trentaine d’écoles privées qui sont en manque d’enseignants. Et 65 enseignants manquent dans ces différentes écoles au niveau de la préfecture de Labé. Nous, notre souhait est que l’Etat pense à recruter des enseignants pendant les vacances. Comme ça, chacun va se préparer conséquemment face à la situation. Mais quand on perturbe les écoles en pleine année scolaire, vous voyez les conséquences ? Et avec le système qu’on a introduit maintenant, il faut que les écoles se battent beaucoup », a dit Yamoussa Soumah.

Sur les mesures envisagées par les fondateurs d’écoles privées afin de combler le vide, Yamoussa Soumah et ses collègues misent sur les élèves maîtres de l’École Normale des Instituteurs (ENI). « Nous nous battons pour combler le vide. Tout récemment, nous sommes allés voir les responsables de l’ENI afin qu’on ait un partenariat avec eux, parce que nous savons que l’ENI fournit beaucoup d’enseignants pour les écoles publiques. Mais comme le public ne peut pas absorber tout le monde, c’est ainsi que nous avons émis le souhait qu’ils mettent à notre disposition des élèves-maîtres. On a rencontré les nouvelles autorités de l’ENI et ils nous ont dit qu’ils sont d’accord, mais qu’ils doivent se référer d’abord à leur hiérarchie. L’Inspection régionale de l’éducation (IRE) et la Direction préfectorale de l’éducation (DPE), sont informées de la situation que traversent les écoles privées suite à cette opération de contractualisation. Les DPE et l’IRE se battent pour nous trouver des enseignants parce qu’ils s’occupent des écoles publiques et privées. Présentement, il y a même quelques écoles qui font le multigrade et parviennent à utiliser certains jeunes étudiants diplômés pour combler le vide », a laissé entendre Yamoussa Soumah.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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