N’Zérékoré : grâce à l’OIM, plusieurs acteurs étatiques outillés sur la gestion intégrée des frontières

La gestion intégrée de la frontière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire est au centre d’un atelier de formation qui s’est ouvert, jeudi dernier, 10 novembre 2022, à N’Zérékoré. Il réunit une soixantaine de cadres de l’Etat et les Elus venus de Conakry, N’Zérékoré, Lola et Beyla, a constaté le correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré.

Pendant trois jours, ils vont renforcer leurs capacités sur la prévention des conflits, la coopération transfrontalière, le dialogue et la cohésion sociale entre les communautés vivant dans la zone frontalière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire.

« Consolider la cohésion sociale transfrontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée pour une meilleure compréhension et anticipation des risques et le renforcement de la confiance et de la collaboration entre les acteurs locaux (COSOC FRONT) », c’est le nom du projet au compte duquel cet atelier de formation est organisé par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation à travers la Commission nationale des frontières, grâce à l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Il a réunit 65 participants, dont des cadres de l’administration centrale du MATD, le gouverneur, les directeurs régionaux de l’Agriculture et de l’élevage, de l’Environnement, mais aussi le commandant de la région militaire de N’Zérékoré, des cadres de l’administration préfectorale de Lola et de Beyla, ainsi les maires et sous-préfets des localités frontalières de ces deux préfectures.

L’objectif est de renforcer les capacités d’intervention de ces différents acteurs sur la compréhension de la gestion intégrée des frontières en vue de contribuer à la pacification des zones frontalières.

« Ce projet (COSOC FRONT, ndlr), qui a été initié par le gouvernement guinéen avec le soutien financier du PBF et mis en œuvre par l’OIM-FAO, contribue à prévenir les conflits entre les éleveurs et agriculteurs. C’est un vecteur de paix à travers la création des cadres de concertations en mettant les autorités administratives et les élus locaux au cœur du processus de renforcement de la stabilité, la cohésion sociale et de la consolidation de la paix. Ceci facilitera le processus de dialogue et d’inspiration d’autres communautés à s’engager civiquement à travers le dialogue ».

Etienne Facely OULARE, représentant du chef sous bureau OIM

« L’approche d’appropriation des mécanismes locaux de résolution de conflits impliquant les jeunes et les femmes des différentes catégories sociopolitiques et ethniques dans la prévention des conflits liés à la transhumance et la gestion des ressources naturelles, constitue l’aspect innovant et urgent de ce projet. Pour ce faire, cet atelier offrira l’opportunité aux acteurs de se concerter et de proposer des pistes de solution aux causes des violences au sein de leurs communautés et de développer des initiatives pour renforcer la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble », a indiqué Etienne Facély Oularé, représentant du sous bureau OIM-N’Zérékoré à la cérémonie d’ouverture de cet atelier.

Durant ces trois jours de travaux, les participants vont se pencher sur plusieurs thématiques, notamment la coopération transfrontalière, la prévention, la résolution des conflits frontaliers liés à la transhumance et aussi échanger sur la mise en place d’un cadre de concertation pour la prévention et la gestion des conflits.

Lamine Keita, gouverneur de la région administrative de N’Zérékoré

Présidant la cérémonie d’ouverture, le gouverneur de la région de N’Zérékoré a souligné que « l’enjeu de cette formation est de rassembler les populations autour des valeurs communes pour faire de nos frontières un espace d’échanges commerciaux et culturels, où les frontières ne représenteront plus une séparation, mais une zone de partage et de paix ». C’est pourquoi, poursuit Lamine Keïta, « je voudrais qu’au sortir de ces travaux de donner et de recevoir que chacun de vous soit capable de prévenir et de gérer les conflits liés à la transhumance et à l’exploitation des ressources naturelles dans vos différentes zones frontalières ».

De son côté, Moriba Magassouba, directeur national des libertés publiques et des frontières, a évoqué l’importance de cette rencontre d’échanges entre ces différents acteurs. Selon lui, c’est un cadre d’identification, d’analyse et de proposition de solutions pérennes aux épineux problèmes qui assaillent les transhumants et les agriculteurs de la région administrative de N’Zérékoré.

Moriba Magassouba, directeur national des libertés publiques et des frontières

« Pour la réussite de cette œuvre, je vous exhorte à renforcer le dialogue, la paix et les liens de bon voisinage le long de la frontière. Pour cela, la coopération de proximité reste et demeure un moyen efficace mis à la disposition des autorités locales et populations respectives pour regarder dans la même direction, réfléchir et agir ensemble pour la conception et la mise en œuvre des activités réalistes capables de prévenir les conflits au sein de nos communautés frontalières. C’est en cela que j’invite tous les participants à privilégier des échanges fructueux, la communion d’idées et l’unité d’actions dans le cadre de la mise en œuvre du projet transfrontalier entre la Guinée et la Côte d’Ivoire, qui nous réunit ce matin, afin que des réponses durables soient trouvées aux préoccupations des populations frontalières », a exhorté le représentant du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

Facebook Comments Box