En séjour au Sénégal depuis le 13 mars dernier, Alpha Yaya Barry, un guinéo-polonais, a été mis aux arrêts le samedi 29 octobre 2022 à Kolda (une ville située en Haute-Casamance, dans la partie sud du Sénégal, à proximité de la frontière avec la Guinée-Bissau). Il est accusé d’être un trafiquant d’armes, un trafiquant international de Cocaïne et un recruteur de candidats au terrorisme. Ce binational aurait aussi dans sa gibecière un « projet de création d’une rébellion en Guinée ».
Selon les informations relayées par plusieurs médias sénégalais (qui citent des sources anonymes), Alpha Yaya Barry est recherché par la DEA (une agence fédérale américaine chargée de la lutte contre le trafic et la distribution de drogues aux Etats-Unis). Il a déjà été condamné en Pologne en 2008 pour trafic international de Cocaïne. Et, il a aussi été interpellé à l’aéroport de Bruxelles en 2019 suite à une notice rouge d’Interpol, puis extradé vers l’Allemagne qui avait sollicité son arrestation.
Alpha Yaya Barry serait membre d’une « bande terroristes » établie entre la Belgique, la France, le Luxembourg et la Pologne. Et, il séjourne au Sénégal depuis le 13 mars 2022. Il est entré dans ce pays limitrophe de la Guinée (d’où il est originaire) par l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Et, pendant son séjour dans ce pays, il a réussi, avec ses complices de nationalités étrangères, à « tromper » la vigilance des autorités pour bénéficier d’une délibération portant sur six (6) hectares de la mairie de Bignarabé. Ces six hectares acquis par Alpha Yaya Barry se trouvent dans une forêt à Saré Madiou, un village situé à 10 kilomètres de la ville de Kolda. Une forêt dans laquelle ce guinéo-polonais a entrepris la construction d’un « camp d’accueil et d’entrainement » d’agents de sécurité sans aucune autorisation administrative. Il a été interpellé par des éléments police du commissariat central de Kolda avant la fin des travaux de construction de ce camp d’entraînement. Et, il a été transféré à la Brigade Anti-Terroriste de la Division des investigations criminelles (DIC) à Dakar pour y être auditionné.
Selon une source de Senewed, la DIC a finalement déféré Alpha Yaya Barry au parquet de Dakar où ce présumé criminel international est désormais poursuivi pour « actes de terrorisme et participation à un groupe de crime organisé, trafic international de drogue dure et construction de bâtiment sans autorisation administrative ».
Projet de création d’une rébellion en Guinée !
A en croire certaines informations relayées par certains médias sénégalais, Alpha Yaya Barry est passé aux aveux lors de son audition à la Division des investigations criminelles. Il aurait déclaré appartenir à la « communauté internationale du Fouta Djallon », une organisation dirigée par son père adoptif qui serait actuellement à Bruxelles. Ladite organisation aurait l’ambition de réunifier le territoire contrôlé par l’ancien empire du Fouta. Un territoire qui allait de la Sierra Leone au Sénégal en passant par le Libéria, la Guinée, le Mali et une partie du Burkina Faso. Et, pour y arriver, les membres de cette organisation (dont Alpha Yaya Barry) voulaient créer « une rébellion en Guinée ».
Au Sénégal, Alpha Yaya Barry s’est fait passer pour « un entrepreneur ». Mais, selon les informations, les enquêtes après son arrestation ont révélé qu’il est formé au « maniement des armes automatiques et semi-automatiques ». Une formation qu’il a acquis lorsque sa formation de « garde rapprochée » à l’EUROPAN SECURITY ACADEMY (ESA) de 2013 à 2015. Et, c’est ce modèle de formation que Alpha Yaya Barry et certains de ses complices ont décidé de reprendre en Afrique de l’Ouest.
Sur le choix du Sénégal (notamment la ville Kolda) comme base arrière, Alpha Yaya Barry aurait confié aux enquêteurs que « c’est la stabilité et la position géographique » par rapport aux frontières avec la Gambie, la Guinée Bissau et la Guinée qui ont prévalu. « Ses associés et lui (Alpha Yaya Barry) se sont lancés dans cette activité (la construction du camp d’entrainement) pour soi-disant occuper les lieux et marquer leur présence », a confié une source dans les colonnes de Dakaractu.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
