Lutte contre le diabète : « manger beaucoup de fruits et légumes, avoir une activité physique… »

L’humanité célèbre la journée mondiale du diabète ce lundi, 14 novembre 2022. Une journée qui marque l’anniversaire de Frederick Banting, médecin et scientifique canadien, l’inventeur du médicament qui peut stabiliser le taux de sucre dans le sang qu’on appelle l’insuline en 1922. Pour parler de cette maladie chronique, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Dr Amadou Bah, médecin endocrinologue, médecin chef de l’unité de diabétologie de l’hôpital régional d’ENTAG, dans la commune de Matoto.

« Le diabète, c’est une maladie métabolique. Il se manifeste par certains symptômes qui ne sont pas le plus souvent réguliers chez tout le monde. Dans ce cas, le diabète est beaucoup plus fréquent chez les personnes adultes que chez les enfants. Pour reconnaître le diabète, dès que le malade commence à beaucoup boire de l’eau, à uriner fréquemment la nuit, à perdre du poids, ce sont les signes précurseurs du diabète. Dès que les signes là arrivent, il faut aller à l’hôpital pour faire un test de glycémie pour déterminer si oui ou non, c’est le diabète », a dit d’entrée Dr Amadou Bah.

Poursuivant, le médecin va évoquer les types de diabète que l’on rencontre et les critères de diagnostic. « Il y a plusieurs classifications de diabète. Nous avons le diabète de type 1, qui est le diabète de l’enfant, on est dans un service où il y a beaucoup d’enfants diabétiques que nous gérons. Il y a le diabète de type 2, qui est beaucoup plus fréquent. Il y a le diabète de la femme enceinte et il y a les autres types de diabète liés à d’autres causes, soit à l’utilisation abusive de certains médicaments, soit liés à certaines maladies endocriniennes. Dès que le malade a ces signes, il se présente à l’hôpital, on lui fait une glycémie. Il y a des critères diagnostics de diabète. Le premier critère diagnostic, dès que le malade après 8 heures de jeûne, il vient à l’hôpital. On fait une prise de sang et que la glycémie est supérieure à 1,26, à 2 reprises, on peut déclarer le diabète ou lorsque le malade vient à n’importe quel moment de la journée avec une glycémie supérieure ou égale à 2 grammes avec un des signes cliniques de diabète, on peut dire que l’intéressé est diabétique », dit-il.

Dr Amadou Bah, médecin endocrinologue, médecin chef de l’unité de diabétologie de l’hôpital régional d’ENTAG

Le thème retenu pour l’édition de cette année 2022 par les Nations-Unies est « Accès aux soins du diabète ». Le Docteur Amadou Bah a bien pris connaissance de ce thème. Selon lui, le manque de soins pour le diabète entraîne des complications chez le patient. « Si l’accès aux soins n’est pas là, il faut s’attendre à des complications qui sont liées à cette maladie-là et le plus souvent, c’est ce qui arrive à nos malades. Ces complications sont d’ordre vasculaire, micro-vasculaire. Les complications d’ordre micro-vasculaire, c’est l’atteinte des yeux, du cœur, et l’atteinte du rein, parce que nous, notre rôle de traiter le diabète, c’est pour éviter aux malades de développer ces complications-là. Parce que le coût de la maladie est énorme. Après, nous avons les complications macro-vasculaires au niveau des gros vaisseaux. C’est ce qu’on appelle les pieds diabétiques. Les malades viennent avec des pieds diabétiques et malheureusement, ça finit par des amputations, des désarticulations. Donc, l’accès aux soins du diabète veut dire l’accès aux médicaments, l’accès aux moyens de diagnostic et l’accès à la prise en charge du diabète », a-t-il indiqué.

En outre, Dr Amadou Bah estime que l’éducation est fondamentale pour le cas du diabète. « Oui, on ne guérit pas de son diabète au jour d’aujourd’hui. C’est pour cela que, dès la découverte du diabète, on prend le malade en éducation. Éduquer un malade veut dire lui parler de son alimentation, le motiver dans la prise de ses médicaments et faire un bilan de retentissement de son diabète annuel, dans lequel il faut voir la vision, le cœur, les reins, les nerfs. Il faut vérifier tout ça, parce qu’à la longue, si le malade n’est pas stable, il va développer l’une des complications de diabète. En Occident, la première cause de cécité, c’est le diabète. Mais chez nous, dans les pays en voie de développement, en plus du diabète, il y a d’autres maladies parasitaires infectieuses qui entraînent ça. Donc, on peut vivre avec son diabète sans problème, si le diabète est bien géré », a-t-il déclaré.

Pour finir, Dr Amadou Bah a prodigué des conseils aux souffrants du diabète. « Qu’est-ce qu’il ne faut pas surtout faire ? Il faut éviter de manger beaucoup de sucres, il faut éviter de manger beaucoup de sel, il faut éviter l’alcool, surtout le tabac. Il faut avoir une bonne hygiène alimentaire. Manger beaucoup de fruits et légumes et avoir une activité physique de 30 minutes au moins 3 fois dans la semaine.  Ce sont des mesures simples qui ne méritent pas assez de sous qui peuvent prévenir toutes ces maladies chroniques qui existent dans nos pays. Parce que l’épidémiologie du diabète, il faut dire que la Guinée est autour de 5,6% », a-t-il conseillé.

Selon le Dr Amadou Bah, chef de service adjoint de l’hôpital Donka, les personnes à risque de développer le diabète sont : les personnes adultes, les personnes qui ont le diabète dans leurs familles, les personnes qui ont des hypertensions artérielles, les femmes qui accouchent de gros bébés, entre-autres.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82 

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