Nous sommes au 18ème jour du procès sur le massacre du 28 septembre 2009 ce lundi, 14 novembre 2022, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry. Après le Colonel Thiegboro Camara, le capitaine Marcel Guilavogui, le Commandant Aboubacar Toumba Diakité, le capitaine Cécé Raphaël Haba, c’est aujourd’hui le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la santé et de l’hygiène publique sous le règne du Conseil Nationale pour le Démocratie et le Développement (CNDD), qui a été appelé à la barre par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara pour répondre des accusations portées en son encontre. Présent à la barre, l’accusé a plaidé « non coupable » des faits, rapporte le journaliste de Guineematin.com qui est sur place.
C’est aux environs de 10 heures que l’ex ministre de la santé et de l’hygiène publique a été appelé à la barre. Il a commencé par demander deux doléances au tribunal avant de commencer sa déposition : que le tribunal lui permette de porter ses lunettes pharmaceutiques et qu’il puisse s’asseoir, en invoquant son état de santé qui ne lui permettrait pas de se tenir debout pendant sa comparution.
Interrogé par le président du tribunal sur la gestion des corps, l’ex ministre a dit avoir fait compter un total de 57 corps qui se trouvaient dans les deux morgues des CHU Ignace Deen et Donka. Alors, a-t-il fait le constat sur ces corps, le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby a juré ne rien savoir. Il dit n’avoir pas vu des corps nus et insisté que c’est le médecin légiste qui saura se prononcer. L’ex ministre estime que le Professeur Hassan Bah doit tout savoir sur ces corps.
Également interrogé par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara sur la restitution des corps, l’ex ministre a cité là aussi, un autre professeur. Abdoulaye Chérif Diaby dit n’avoir pas appartenu à la commission. Mais, que son collègue, le professeur Koutoubou Moustapha Sano (à l’époque ministre secrétaire général des Affaires religieuses et surtout président de la commission des restitution des corps) est la personne la mieux placée pour se prononcer sur la restitution des corps aux parents des victimes.
Au moment où nous rédigions ces lignes (11 heures), l’ex ministre de la santé est interrogé par le parquet et il continue de chercher à se faire dédouaner des graves accusations portées à son encontre par plusieurs victimes.
À rappeler que comme ses co-accusés, le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby est accusé dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 de « meurtres, assassinats, vols, pillages, incendies volontaires, vol à main armées, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non assistance à personnes en dangers, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention de matériel de guerre de première catégorie et complicité ».
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À suivre !
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
