Forêt Forte en difficultés à N’Zérékoré : « nous comptons licencier 380 travailleurs sur les 1200 »

Cécé Doré, chargé des relations communautaires et de l'exploitation de la société Forêt forte

Depuis l’expiration de son permis de coupe de bois en septembre dernier et le retard de son renouvellement, la société d’exploitation forestière Forêt Forte est confrontée à un manque criard de bois. Une situation qui risque de coûter cher à 380 employés dont les emplois sont aujourd’hui menacés. L’annonce a été faite à travers un point de presse animé dans la journée d’hier, lundi 14 novembre 2022, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Dans son exposé, Cécé Doré, chargé des relations communautaires et de l’exploitation forestière de la société Forêt Forte, a fait ressortir les difficultés du moment. « Les problèmes qui sévissent en Forêt Forte sont nombreux et nous on ne sait pas pourquoi nous sommes victimes de ces problèmes. Parce que Forêt Forte a un cahier de charges qu’on respecte. Mais souvent, on est toujours victimes d’abandon. L’année dernière, notre permis était en cours mais on nous a bloqué à cause des scieurs artisanaux. Le ministre sortant avait pris une décision de fermer parce qu’il y avait du sciage frauduleux entre Mamou et Faranah. Et le ministre avait pris la décision d’arrêter les activités. Et nous avons notre cahier des charges qui dit de travailler pendant neuf mois et les trois mois de se reposer. Maintenant, la décision qui a été infligée, ça englobe tout le monde. L’année dernière, nous avons tenu une réunion avec la ministre et tous les acteurs de la filière bois de Guinée étaient présents. Après vérification, ils ont trouvé que Forêt Forte n’était pas concernée. On n’était pas concerné mais nos activités sont bloquées. On est victime des comportements des autres. On ne nous autorise pas à cause des autres jusqu’ici, c’est la même chose. La date de notre permis a expiré depuis le 14 septembre passé. Et le permis qu’on nous a octroyé, on n’avait pas fini d’exploiter. On a demandé la prolongation du permis. Tous les dossiers sont là-bas, mais quand notre patron va à Conakry, il n’a pas accès à madame la ministre de l’environnement », a indiqué Cécé Doré.

Cette situation fait que 380 travailleurs sont menacés de licenciement. « On a compris que c’est un blocus. Donc à l’heure qu’il fait, notre patron veut mettre tout le monde en congé technique ou bien en licenciement économique. Parce que s’il n’y a pas de bois et les travailleurs sont à sa charge, il les paye mensuellement et il ne travaille pas. Donc, voici les motifs de la décision de la direction sur le licenciement économique des travailleurs en cours. Nous comptons licencier 380 travailleurs sur les 1 200 en attendant le renouvellement de notre permis par la Ministre de l’Environnement », a laissé entendre Cécé Doré.

A la question de savoir qui serait derrière cette manœuvre, le chargé des relations communautaires et de l’exploitation forestière de la société Forêt Forte précise : « c’est la société civile de N’Zérékoré qui est derrière tout ça-là. Parce qu’elle nous a tout percuté par tous les moyens. Quand ils ont tenu récemment leur réunion, si c’était honnête, ils allaient nous informer pour qu’on prenne part et en plénière on nous accuse et nous, nous cherchons à nous défendre. Si on a tort, ça se fait devant tout le monde. Mais ça se fait clandestinement, on n’est pas invité », a-t-il déploré.

Accusé par les communautés et la société civile de N’Zérékoré de couper les bois sans reboiser, Cécé Doré n’est pas du même avis. « Le problème de reboisement, c’est un problème difficile. Parce que l’Etat a dit de lui donner toutes les taxes liées au reboisement. Au début, le président directeur monsieur Kim a dit bon comme il en est ainsi, moi je vais payer à chaque année à la fin des saisons. Si on a exploité tel mètre cube de bois, il doit payer 12 milles francs par mètre cube et ce montant-là doit être alloué à la section pour un reboisement. C’est sa participation pour la restauration du couvert végétal de la Guinée. Et maintenant, la clé de répartition, 50% pour le fonds forestier national, c’est-à-dire si on coupe du bois dans une localité, si ça vaut 100 millions GNF, ça veut dire 50 % va au niveau du fonds forestier national, 14 millions va dans la caisse de la mairie. C’est dans ça, là-où on a coupé du bois, que la mairie doit reboiser. Les 14% à l’intérieur, il y a 60% pour le reboisement et 40% pour le fonctionnement de la mairie. Mais l’État nous a dit de payer l’argent des mairies par chèque barré. Donc, quand on fait le chèque, le chef de section, c’est lui qui dépose le chèque. On ne peut pas retirer l’argent au compte des maires. Il y a un conflit interne entre la mairie et la section des eaux et forêts, c’est-à-dire la section qui doit faire le reboisement. Mais quand la mairie encaisse l’argent, elle ne donne plus la part de la section des eaux et forêts et c’est ce qui fait qu’il n’y a pas de reboisement au niveau des communes », a dit Cécé Doré.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

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