Viol sur mineure : 10 ans de prison requis contre Aboubacar Sylla au TPI de Mafanco

Poursuivi pour le viol d’une fillette âgée de 9 ans, Aboubacar Sylla a comparu ce mardi, 15 novembre 2022, devant le tribunal criminel de Mafanco. A la barre, cet accusé a réfuté les charges articulées contre lui devant cette juridiction de première instance. Mais, au terme des débats, le ministre public l’a déclaré suffisamment coupable dans cette affaire. Le procureur audiencier, Kanfory Ibrahima Camara, a requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, Aboubacar Sylla fait face à Alhassane Camara, le tuteur de sa présumée victime. Et, devant le tribunal présidé par madame Fatoumata Bamba Kallo (assistée de Mamadou Dian Diallo et de Sory Keita), Aboubacar Sylla a clamé son innocence et a sollicité sa libération.

« Je ne connais rien dans cette affaire. Je connais la fille, je connais son tuteur. Mais, je n’ai jamais violé sa fille. C’est à tort qu’on m’a accusé de l’avoir violée. Je reconnais quand même l’avoir fait entrer dans ma chambre. Pour rien, on m’a envoyé en prison où j’ai fait déjà 3 ans dans de mauvaises conditions de détention. Le manger n’est pas bon et je suis malade. Je vous demande de me libérer pour que j’aille me faire soigner. J’ai duré en prison. Tout ce qu’on a dit sur moi dans cette affaire de viol sur cette fille, c’est faux. Le procès-verbal dont le contenu vient d’être lu ici, je l’ai signé. Mais, c’est l’agent qui a pris sa ceinture et l’a agitée devant moi, c’est pourquoi j’ai signé. Sinon, tout ce qui est dit dedans est faux », a déclaré Aboubacar Sylla.

De son côté, Alhassane Camara, le tuteur de la victime dans cette affaire, a maintenu les accusations de viol contre Aboubacar Sylla. Il a déclaré que l’accusé avait menacé de tuer sa victime si elle se hasardait à le dénoncer.

« Un jour la femme qui était avec ma fille m’a appelé pour me dire qu’elle est venue à la maison trouver que du sang coulait entre ses jambes. Immédiatement, je suis venu pour voir ce qui se passe. Quand je suis venu, j’ai trouvé effectivement que du sang coulait entre les jambes de la fille. Nous avons cherché à arrêter l’hémorragie. Nous avons demandé à la fille comment cela lui est arrivé, mais elle ne nous l’a pas dit. Nous l’avons envoyée à l’hôpital pour faire le test et le médecin nous a dit qu’elle a subi une pénétration sexuelle. C’est ainsi qu’on lui a dit (à la fille) qu’on va l’envoyer à la police et les policiers vont la frapper jusqu’à ce qu’elle nous dise celui qui a abusé d’elle. C’est ainsi qu’elle nous a fait retourner à la maison alors qu’on était déjà en route pour la police. Elle nous a décrit la personne, il s’est trouvé que c’est Aboubacar Sylla. Quand on a envoyé Aboubacar Sylla à la police, c’est là qu’il a reconnu que c’est lui qui a fait. Mais, Aboubacar Sylla, c’est moi qui l’ai envoyé c’est moi. J’ai tout fait pour qu’il apprenne un métier (…), mais il n’a pas voulu. Il ne quittait pas la maison. Ça m’a surpris que ce soit lui qui se permette de me faire ça. Je demande le droit dans cette affaire », a expliqué Alassane Camara.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de condamner Aboubacar Sylla à 10 ans de réclusion criminelle.

« L’accusé devant vous ici a été dénoncé par la victime à la police. L’accusé ici présent a été interrogé par les officiers enquêteurs et il a reconnu sans ambages les faits mis à sa charge… A la barre devant vous ici, Aboubacar Sylla a nié carrément les faits mis à sa charge. Mais, lui-même l’accusé Aboubacar Sylla a déclaré avoir fait entrer la fille dans sa chambre. Et, le rapport médical versé au dossier de la procédure a indiqué que la fille a bien subi une pénétration sexuelle. Madame la présidente, ces pratiques ignobles sont récurrentes dans nos sociétés. C’est pourquoi, madame la présidente, le ministère public requiert qu’il vous plaise de retenir Aboubacar Sylla dans les liens de la culpabilité des faits à lui reprochés. Et, pour la répression, vous allez le condamner à 10 de réclusion criminelle. En le faisant, vous aurez rendu une saine justice à la société », a requis le procureur Kanfory Ibrahima Camara.

De son côté, l’avocat de la défense a demandé au tribunal d’accorder des circonstances atténuantes à Aboubacar Sylla qui est en détention depuis le 28 octobre 2019.

« Madame la présidente, courant 2019, mon client Aboubacar Sylla ici présent s’est rendu coupable des faits de viol sur mademoiselle Camara. A l’enquête préliminaire, il a reconnu les faits sans pression ni torture. Mais ici, devant vous madame la présidente, pris de peur, il a totalement nié les faits. Madame la présidente, mon client a fait 3 ans en prison… Nous la défense, nous plaidons coupable et vous demandons d’accorder à notre client des circonstances atténuantes et faire application des dispositions de l’article 116 du pénal en le condamnant entre 3 et 5 ans d’emprisonnement », a plaidé Me Cécé Victorien Théa.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 29 novembre 2022.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Facebook Comments Box