Cherté des prix des soins à l’hôpital de Mandiana : les citoyens se réfugient à l’indigénat pour se traiter

Hôpital Préfectoral de Mandiana

Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, des agents de santé se livrent depuis quelque temps à une vente clandestine de médicaments et une surfacturation des coûts des soins à l’hôpital préfectoral de Mandiana. Et, apparemment, cette cherté des prix commence à faire fuir les citoyens de l’hôpital pour l’indigénat. En tout cas, plusieurs malades rencontrés cette semaine par Guineematin.com ont confié s’être rabattus sur la médecine traditionnelle pour chercher des traitements contre leurs maux. Et ceci, par le manque de moyens pour faire face aux prix exorbitants pratiqués au sein de l’hôpital préfectoral.

Partie avec son enfant malade à l’hôpital préfectoral de Mandiana, Aïcha Fofana a dû payer 180 000 francs guinéens pour une simple consultation. Et, face à la demande incessante d’argent par les médecins, elle a fini par rentrer et traiter son enfant avec des feuilles médicinales.

Aïcha Fofana

« J’ai envoyé mon enfant malade à l’hôpital. Arrivé, j’ai pris le carnet 10 000 francs et je fais l’examen du sang à 60 000 francs. Après, ils m’ont demandé de payer 180 000 francs, j’ai payé ça aussi. Après, ils m’ont prescrit une ordonnance à acheter à la pharmacie. Directement j’ai demandé si 180 000 que j’ai payé n’est pas pour les médicaments. Ils (les médecins) m’ont dit : non, ça c’est  pour les frais de consultation. Et, je n’avais plus d’argent… Donc, j’ai pris mon enfant devant eux (les médecins) et je l’ai envoyé à la maison où je lai traité avec les feuilles médicinales traditionnelles », a-t-elle expliqué.

Cette pauvre femme n’est pas la seule à fuir la surfacturation à l’hôpital préfectoral de Mandiana pour se traiter à la maison avec des feuilles et des décoctions. Fatim Diawara se plaint d’avoir payé 180 000 pour un simple sérum. Et, finalement, sans même finir les premiers soins, elle a quitté l’hôpital pour aller se débrouiller à soigner son enfant à la maison.

Fatim Diawara

« Moi je suis allée à l’hôpital avec mon enfant malade. Le médecin qui traite les enfants et qui signe les ordonnances m’a demandé 10 000 francs. Et, les femmes qui ont pris en charge mon enfant et qui lui ont branché un petit sérum m’ont demandé 180 000 francs. Et, après, ils m’ont remis l’ordonnance et m’ont dit de partir acheter les médicaments à la pharmacie. J’ai demandé si les 180 000 que j’ai payés ne sont pas pour les médicaments. Mais, ils m’ont dit que ça, c’est pour les premiers soins. Et, je n’avais pas d’autre argent. Donc, j’ai refusé l’ordonnance et je suis allée acheter les médicaments à la maison. Imaginez ! Même les médecins qui prennent le poids m’ont demandé 10 000 francs », a-t-elle déploré.

Selon Fatim Diakité, une habitante de la commune urbaine de Mandiana, un médicament à l’hôpital préfectoral vaut le prix d’une vache. Et, envoyer un malade dans cette structure sanitaire inflige des regrets.

Fatim Diakité

« Le président [de la Transition] a fermé  les pharmacies. Et, pourtant, nous nous souffrons trop à l’hôpital. Les médecins ont mis le prix de la vache sur les médicaments et les traitements. Et, c’est pourquoi on préfère se soigner à la maison. Quand tu envoies un enfant à l’hôpital, tu vas le regretter à cause des prix », a-t-elle confié.

A noter que toutes nos tentatives d’avoir le directeur de l’hôpital préfectoral de Mandiana autour de cette situation qui agace la population sont encore vaines.

De Mandiana, Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com

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