Guinée : 520 bébés prématurés reçus cette année à INSE (hôpital Donka) ! Cas des mères alcooliques, fumeuses…

Logé dans l’enceinte de l’hôpital Donka (à Conakry), l’Institut de nutrition et santé de l’enfant (INSE) est une structure de santé qui prend en charge les bébés prématurés. C’est ce service qui reçoit les bébés nés avant leur 37ème semaine qui ont peu de chance de survivre s’ils ne sont pas mis dans des dispositions particulières. Et, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la prématurité hier, jeudi 17 novembre 2022, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de certains responsables de l’INSE pour parler du fonctionnement de ce service.

Selon Dr Ibrahima Sory Diallo, le directeur général de l’INSE, 520 bébés prématurés ont été reçus depuis le début de cette année à l’Institut de nutrition et santé de l’enfant.

Dr Ibrahima Sory Diallo, directeur général de l’INSE

« Pour l’année 2022, nous avons reçu 520 nouveau-nés prématurés référés dans notre structure de santé. La première structure qui nous a référé beaucoup plus de nouveau-nés, c’est Ignace Deen avec 121 prématurés, suivie du CMC de Ratoma avec 46 prématurés. Mais, parmi les structures qui nous référent les nouveau-nés prématurés, il y a les maisons d’accouchement qui nous ont référé 111 nouveau-nés prématurés… Et, enfin, il y a les cliniques privées qui nous ont référé 142 nouveau-nés prématurés », a t-il expliqué Dr Ibrahima Sory Diallo.

Les causes de la prématurité sont multiples. Mais, à en croire Dr Thierno Aliou Touré, chef service néonatalogie à l’INSE, la principale cause en Guinée reste les infections de la mère.

Dr Thierno Aliou Touré, chef service néonatalogie à l’INSE

« Les causes de la prématurité sont multiples, mais celles que nous retrouvons le plus chez nous sont infectieuses. Une infection de la mère peut entraîner une naissance prématurée. Il faut savoir qu’une naissance prématurée est toute naissance qui intervient avant la 37ème semaine d’aménorrhée comptée à partir du 1er jour de la date des dernières règles. Il peut aussi s’agir d’une anomalie ou des habitudes qui peuvent entraîner des naissances prématurées. Par exemple : les mères alcooliques, fumeuses et celles qui prennent des stupéfiants et autres dérivées, il y a également les prématurités consentis. Ce qui fait que la plupart des cas de prématurité que nous avons sont spontanés. A ce niveau, le personnel médical est avisé ; car, il faut déclencher la naissance, parce que la vie du bébé ou de la mère est en jeu. Donc, il faut sauver la mère et l’enfant ou bien sauver l’un d’entre eux. Mais, ce qui nous cause le plus de problèmes, ce sont les prématurités non consentis. Une fois encore, chez nous, la cause la plus retrouvée c’est l’infection », a déclaré Dr Thierno Aliou Touré.

Aujourd’hui à l’INSE, les médecins font la promotion de la méthode mère Kangourou qui consiste à porter le bébé prématuré par la poitrine de la mère. Dr M’mah Aminata Bangoura, pédiatre, explique que cela permet de générer de la chaleur pour l’enfant.

Dr M’mah Aminata Bangoura, pédiatre à l’INSE

« La méthode mère Kangourou consiste à mettre le bébé peau à peau contre la poitrine de la maman pour apporter de la chaleur au nouveau-né. Les prématurés ou les retards de croissance intra-utérins décèdent beaucoup plus par manque de chaleur, par hypothermie. Ce qui fait qu’en utilisant cette méthode mère Kangourou, on leur apporte de la chaleur. C’est une méthode qui doit être pratiquée 24 heures/24, selon la disponibilité de la maman », a-t-elle conseillé.

Le constat à l’institut de nutrition et de santé de l’enfant révèle que cette structure sanitaire dispose d’un équipement de prise en charge des bébés prématurés à minima. Aujourd’hui, un enfant sur 10 naît prématurément, d’où la nécessité d’investir dans ce secteur pour encore sauver plus de vies.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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