Comme annoncé précédemment, le procès dans l’affaire M’mah Sylla se poursuit au tribunal de première instance de Mafanco. À la barre ce mardi, 22 novembre 2022, Dr Sébory Cissé, chirurgien, a répondu d’abord aux questions des avocats de la partie civile, avant celles du ministère public et de la défense, rapporte le reporter de Guineematin.com qui suit ce procès.
Dans cette phase de questions-réponses, les avocats de la partie civile ont tenté d’établir les négligences dont Dr Sébory Cissé aurait fait preuve, notamment lorsqu’il a référé la patiente à l’hôpital d’Ignace Deen. « Vous avez failli puisque les médecins qui ont amené la patiente avaient déjà menti sur ce qui c’était passé avant. En la référant, vous l’avez remise à ces deux, ce qui est une façon de la donner aux bourreaux », a estimé Me Houleymatou Bah.
En réponse, Dr Sébory Cissé, parfois agacé, a rétorque avoir appliqué la loi en la matière pour transférer la patiente à Ignace Deen et s’être occupé d’elle pendant les deux semaines que M’mah Sylla a passé dans sa clinique. « Je n’ai pas failli sur le serment d’Hypocrate dont l’objectif est de sauver la vie. J’ai reçu la patiente sous la pluie avec ses intestins ouverts. C’est si je ne l’avais pas reçue que j’aurais failli. Je suivais M’mah Sylla même aller chez moi pour manger, je ne le faisais pas », a-t-il répondu.
Plus loin, Dr Sébory Cissé a fait une révélation : « Patrice a violé M’mah Sylla sur la table de curetage parce que son vagin était petit et j’ai les preuves de cela », a dit le chirurgien.
Pour sa part, le représentant du ministère public a estimé que le médecin n’aurait pas dû recevoir la patiente puisqu’il ne disposait pas du matériel adapté pour soigner la victime.
« Vous ne devriez pas recevoir M’mah Sylla, quelque soit la pitié que vous avez pour elle parce que vous n’aviez pas le matériel requis pour procéder à l’opération. S’il l’a référée, c’est parce qu’il avait montré ses limites », a indiqué le procureur Kanfory Ibrahima Camara.
Le chirurgien de son côté dit avoir fait ce que la déontologie médicale recommande lorsqu’un patient arrive chez lui. « J’ai sauvé M’mah Sylla avant de la référer, j’ai réparé son utérus avant qu’elle n’aille à Ignace Deen », a répliqué Dr Sébory Cissé.
Après plus de 2 heures de questions-réponses, le tribunal a suspendu l’audience pour 30 minutes.
À suivre !
Du tribunal de Mafanco, Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
