Dans sa mission de mise en œuvre du chronogramme de la transition, le conseil national de la transition (CNT) se met à la tâche pour l’élaboration d’une nouvelle constitution. D’où la tenue d’un atelier de validation et d’appropriation du plan stratégique et opérationnel du conseil national de la transition. Pendant trois jours, une quarantaine de conseillers nationaux de la transition vont examiner le contenu du document lié au plan stratégique et opérationnel du CNT. La rencontre a démarré ce mercredi, 23 novembre 2022, à Maférinya, dans la préfecture de Forécariah.
C’est le président du conseil national de la transition qui a donné le coup d’envoi des travaux de l’atelier. Selon Dr Dansa Kourouma, le plan stratégique et opérationnel permettra à l’organe transitoire de répondre à la question relative à l’élaboration d’une nouvelle constitution pour la Guinée.
« Pour compléter notre travail que nous avons commencé depuis six (6) mois, celui qui consiste à doter l’institution d’une vision claire, d’orientation stratégique claire, en lien avec les missions que la charte de la transition lui a dévolues… C’est dans cet exercice que nous avons décidé en plénière de doter notre institution d’un plan stratégique et opérationnel pendant la durée de cette transition pour qu’on sache (en fonction des missions inscrites dans la charte de la transition) quelle stratégie, donc quelle approche, quelle action identifier et comment les mettre en œuvre et avec quels moyens, avec quels partenaires et dans quels délais ? Alors, cet exercice, il est légitime, nous qui sommes issus des organisations de développement, on sait que même un État doit se doter d’un plan quinquennal à plus forte raison une institution qui veut être en phase avec les missions qui lui sont confiées. Ce sont les missions du peuple de Guinée. Nous avons consulté le peuple au début de notre installation. Nous connaissons ses demandes. Nous connaissons ses aspirations. Nous avons un projet de chronogramme de la transition qui est l’objet d’un consensus, presque finalisé avec la CEDEAO. Alors, comment en tant qu’institution essentielle de cette transition, mettre en œuvre l’ensemble de ces actions pour répondre aux aspirations du peuple de Guinée. Nous avons besoin de comprendre notre mission de méditer autour des besoins des populations et d’identifier les approches, les stratégies et moyens qu’il faut pour mettre en œuvre afin que l’impact recherché, une Guinée apaisée avec des institutions démocratiques solides, et dont l’intangibilité constitutionnelle devient comme une sorte d’épée de Damoclès sur la tête à la fois des institutions et des futurs dirigeants de la Guinée », a expliqué le président du CNT.
À en croire Dr Dansa Kourouma, le travail sur le projet de la constitution avance à grands pas. « Le travail est très avancé, je peux vous le garantir. Une constitution n’est pas seulement une juxtaposition de mots ou de phrases, c’est l’expression ou c’est la réponse aux problèmes et aux questionnements de la population sur le plan institutionnel, sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan social et sur le plan culturel. Alors, cette méditation est en cours. La dernière mission d’immersion doit se tenir d’ici la fin du mois, Inch’Allah, au Ghana. C’est le seul pays qui nous reste. Nous avons fait le Rwanda, le Benin, nous avons même fait des pays de l’Asie du sud. Aujourd’hui, nous avons une masse critique d’informations qui nous permettent de mettre en place des réformes institutionnelles qui soient en mesure- comme l’a souhaité le président- de résister au temps et à la tentation des hommes. En effet, nous avons tous les éléments, tous les ingrédients pour préparer une nouvelle sauce constitutionnelle qui ne doit pas être trop salée, ni trop épicée. Donc, cette constitution là, nous ne faisons pas de course à la montre, nous faisons la course au réalisme et aux attentes de la population. Ceci nous permettra, dès ce mois de décembre, par la grâce de Dieu, de tenir le symposium sur le constitutionnaliste. C’est la première activité essentielle pour la compréhension du choix constitutionnel et avoir les éléments d’appréciation des experts nationaux et internationaux sur les choix que les Guinéens doivent opérer par rapport aux futures institutions qui doivent garantir la période post transitionnelle », a-t-il ajouté.
Un consultant international en gouvernance participe à l’élaboration du plan stratégique et opérationnel du conseil national de la transition. Gilbert Oloku prend donc part à l’atelier de validation et d’appropriation de cet outil à Forécariah, au milieu des conseillers nationaux de la transition. L’expert international en gouvernance a en profité pour réitérer son engagement à accompagner le CNT dans cet exercice.
« Nous sommes ici pour accompagner le conseil national de la transition (CNT) dans la finalisation de son travail de réflexion stratégique et opérationnel qui a débuté il y a 6 mois. Il y a un certain nombre d’axes, d’objectifs stratégiques et d’actions qui concernent l’ensemble des huit (8) commissions du CNT, puis l’administration parlementaire et le cabinet du président. Il s’agit donc de mettre en phase l’ensemble de ces travaux afin de faciliter la lisibilité de l’action de l’institution au cours des années qui suivent. Le travail a été collaboratif, participatif. Il s’agit aujourd’hui pour les conseillers nationaux de s’approprier ce document, d’en faire une dernière analyse critique afin que nous puissions le finaliser et que sa mise en œuvre puisse être imminente et effective. Ce plan comprend d’une part la dimension contextuelle, méthodologique et concerne aussi des cadres dont un cadre stratégique, opérationnel et un ensemble d’éléments sur le suivi et l’évaluation de cette stratégie », a indiqué Gilbert Oloku.
À préciser que les participants à cet atelier auront jusqu’au 25 novembre pour apporter des critiques et suggestions au plan stratégique et opérationnel afin de doter le CNT d’un outil lui permettant d’élaborer une nouvelle constitution.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
Tél. : 622 56 11 82
