Kouroussa : l’école primaire de Sèrèkoroni n’a aucun enseignant envoyé par l’État

Manque d’enseignants, d’eau potable et de routes praticables. Ce sont là les principales plaintes qui se font entendre à Sèrèkoroni, un district de la sous-préfecture de Baro, dans la préfecture de Kouroussa. C’est le constat fait un journaliste de Guineematin.com qui s’est rendu sur place et qui a échangé avec quelques habitants de la localité.

Sèrèkoroni a eu son école primaire en 1995. 27 ans après, le bâtiment s’est fortement dégradé, ne répondant plus aujourd’hui aux normes d’un établissement scolaire. Mais la vétusté de l’infrastructure n’est pas le seul problème de cette école. A cela s’ajoutent le manque d’enseignants et de tables bancs.

Emile Sandouno, Directeur de l’école primaire de Sérékoroni

« Nous sommes au nombre de trois enseignants ici, tous des contractuels communautaires. C’est nous trois qui gérons cette école depuis plus de 5 ans maintenant. Actuellement, nous avons six groupes pédagogiques, donc chaque enseignant s’occupe de deux groupes pédagogiques », a expliqué Emile Sandouno, le directeur de l’école primaire de Sèrèkoroni.

« Il faut que les autorités nous viennent en aide pour non seulement régler notre intégration à la Fonction publique, mais également rénover notre école. Parce que le bâtiment est totalement défectueux. La toiture ne répond plus et nous avons un sérieux problème de tables bancs.  Cette année, nous étions obligés de demander aux parents d’élèves de nous porter main-forte dans ce sens », a ajouté Emile Sandouno.

A Sèrèkoroni, il n’y a pas que le secteur éducatif qui suscite des plaintes. Les femmes de ce district de Baro sont surtout préoccupées par comment avoir de l’eau en saison sèche. Un seau d’eau à la tête, Porè Touré rentre du fleuve, où elle se rend presque tous les jours à la recherche de l’eau.

Porè Touré, habitante de Sérékoroni

« Je viens du fleuve pour puiser de l’eau, car nous n’avons qu’un seul forage pour tout le village. Le deuxième forage est à l’école primaire, mais nous y avons difficilement accès. C’est ce qui nous pousse à nous rendre au fleuve pour puiser de l’eau. Nous savons que l’eau du fleuve n’est vraiment pas potable, mais nous n’avons pas de choix », a-t-elle expliqué.

Non loin de là, Diaka Kanté est en train de puiser de l’eau dans un puits, situé à quelques mètres de son domicile. Elle se plaint aussi de la souffrance que traversent les femmes de ce village pour avoir de l’eau.

Diaka Kanté, habitante de Sérékoroni

« Avec la saison sèche qui vient de commencer, nous n’aurons plus de repos dans ce village. En plus des besoins de nos ménages, nous nous débrouillons dans l’exploitation artisanale de l’or, et cela ne peut pas se faire sans eau. Donc chaque matin, il faut sortir à 6 heures pour aller faire la queue devant les puits ou bien aller au fleuve qui est aussi un peu distant de nous ».

Diarakè Condé, porte-parole du doyen du village

Le mauvais état de la route menant à Sèrèkoroni est l’autre grande préoccupation des habitants de cette localité. Diarakè Condé, le porte-parole du doyen du village, indique que cette situation pénalise beaucoup les producteurs locaux. « Nous n’avons  pas de route à Sèrèkoroni. Après Soronkoni, où on quitte le goudron, la piste qui mène à Sèrèkoroni est impraticable même pour les motocyclistes à plus forte raison pour les conducteurs des voitures. Nous avons beaucoup investi sur cette route, mais ça ne va toujours pas.

La solution pérenne ne peut venir que de l’Etat, parce qu’il y a des endroits où nous ne pouvons absolument rien faire. Pendant la saison des pluies, nous ne pouvons même pas sortir de chez nous à cause du mauvais état de la route. Ça joue vraiment sur l’écoulement de nos produits agricoles. Parce que les gens ont du mal à les acheminer vers les zones de consommation. Nous demandons une aide auprès des autorités de la transition pour trouver une solution durable à ce problème », a lancé Diarakè Condé.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

Tel : 623-08-41-80

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