Bounouma (N’zérékoré) : le DPE Yozile Kolamou échange avec les contractuels, le maire, les chefs de secteur et parents d’élèves

Le directeur préfectoral de l’éducation de N’Zérékoré, Yozile Kolamou, a conféré hier, mardi 29 novembre 2022, avec les enseignants (communaux et titulaires), les parents d’élèves, le maire, le représentant du sous-préfet, les chefs de district et de secteur de la sous-préfecture de Bounouma (une localité située à 12 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de N’Zérékoré). Cette rencontre vise à sensibiliser les enseignants  communaux et les mettre en confiance avec les  responsables de l’APEAE et les autorités communales de la sous-préfecture de Bounouma, a appris le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré.

Reçus dans l’enceinte du collège de Bounouma (après les cours), le DPE de N’zérékoré et sa suite ont échangé avec les enseignants, les parents d’élèves et les chefs de district et de secteur sur la situation des enseignants communaux dans cette sous-préfecture.

« L’objectif de notre retrouvaille ici, à Bounouma, se focalise sur la sensibilisation des enseignants communaux et les APEAE de base pour le déroulement des cours dans nos établissements et écoles primaires de la sous-préfecture de Bounouma. Cela, pour la seule question que le gouvernement de son excellence colonel Mamadi Doumbouya, à travers  monsieur le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, a pris à bras le corps la situation des enseignants communaux avec la rentrée des classes… Malgré les difficultés, le devoir de monsieur le DPE que je suis, c’est  de venir les transmettre le message du ministre, le message du président de la transition, les exhorter, les mettre en confiance que le gouvernement sous peu de temps va les prendre en charge. C’est pour cette mission que nous venons à Bounouma pour non seulement demander aux communautés de base pour qu’elles soutiennent leurs enseignants en attendant que l’État les prenne en charge. Et, ils se sont engagés à faire ça pour que les écoles soient fonctionnelles et pour que les cours se déroulent normalement comme d’habitude », a expliqué Yozile Kolamou.

Pour sa part, Nyan Kona Kpamy, vice maire de la commune rurale de Bounouma, a soulevé quelques difficultés qu’il rencontre dans le recouvrement des primes pour la prise en charge des enseignants  communaux auprès des communautés.

« Ce sont nos parents qui se disent cadres de la sous-préfecture de Bounouma, exception faite pour quelques-uns qu’on n’a pas vu manifester, mais la plupart s’est imposé. On mobilise, le village même s’organise, les présidents des villages et chefs secteurs, on les a invités à plusieurs reprises à la Commune pour leur dire : unissons-nous pour faire face à ces enseignants communautaires en attendant que l’État intervienne. Donc, les gens ont bien compris le message. Quand ils se sont retournés au village pour lancer le processus, les cadres ou les cadres à la retraite leur ont dit : non, on ne doit pas payer, parce que le DPE a dit 8000 pour le primaire et 10000 pour le secondaire. Les chefs secteurs bien qu’ils n’ont pas étudié, ils ont dit : non (…), nous devons faire quelque chose en attendant que l’État intervienne. Et voilà nos difficultés. Nos cadres ressortissants qui travaillent ailleurs ou qui travaillent ici s’imposent. Ils démobilisent complètement pour dire que c’est monsieur le maire et son équipe qui forment un groupe comme ça pour nous escroquer, pour prendre de l’argent et s’enrichir ou bien c’est les membres des APEAE qui se réunissent avec le maire ou bien avec les directeurs pour nous escroquer. Et, pourtant, ce n’est pas ça. Mais, avec l’arrivée de monsieur le DPE qui a passé la sensibilisation, je pense que cela tombera dans de bonnes oreilles », a dit Nyan Kona Kpamy.

Contrairement à la commune rurale de Bounouma et certaines localités du pays, dans le  secteur de Manawi, ce sont les populations qui s’occupent des enseignants contractuels et qui construisent des écoles depuis plusieurs décennies.

« voici comment nous nous sommes organisés par prendre en charge les enseignants communaux dans notre communauté. Nous avons créé une association au nom de l’APMIC (Association des Paysans de Manawi pour un Intérêt Commun), chaque lundi, on mobilise les jeunes. Quand quelqu’un a 10 000 francs, si il a besoin d’une personne, il nous donne les 10 000 et  on lui donne une personne pour aller faire ses travaux champêtres. Si tu as besoin de 10 personnes, tu envoies 100 000 et on te donne 10 personnes. Donc, l’argent rentre dans la caisse du village et c’est cet argent qu’on prend pour payer nos contractuels. Donc, là-bas, il n’y a pas un parent d’élève qui paye le contractuel. C’est pourquoi nos cotisations parentales sont trop basses. Et, c’est dans ça même qu’on a construit notre propre école. L’État n’a jamais construit une école chez nous. Donc, j’appelle tous les parents d’élèves, les chefs secteur de faire comme nous afin de prendre en charge les enseignants communaux », a indiqué Henri Smitho, le chef du secteur Manawi.

Au terme de cette rencontre qui a duré toute la journée, la cinquantaine d’enseignants  communaux s’est engagée à continuer à donner les cours jusqu’à ce que leur situation soit réglée par les autorités compétentes.

De retour de Bounouma, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél :+224620166816/666890877

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