Journée mondiale de lutte contre le SIDA : « la maladie est sous-contrôle en Guinée », dixit un médecin

L’humanité a célébré ce jeudi 1er décembre 2022, la journée internationale de lutte contre le VIH/Sida. En Guinée, où la pandémie a touché 113 000 personnes selon les chiffres officiels, les acteurs à tous les niveaux sont mobilisés pour juguler la maladie. C’est le cas du centre Dream, soutenu par la communauté Sant’Egidio, une organisation humanitaire d’Italie.

Au centre de santé Saint Gabriel de Matoto où une de ces antennes évolue, un journaliste de Guineematin.com a rencontré ce 1er décembre, sa coordinatrice, madame Fatoumata Touré pour parler des efforts déployés pour soigner et accompagner les personnes porteuses du VIH/Sida.

Mme Fatoumata Touré, Coordinatrice du centre Dream Saint Gabriel

« Ici à Saint Gabriel, il y a une équipe de dépistage qui vient deux fois par semaine (les lundi et vendredi) et une équipe qui s’occupe de la sensibilisation. Cette dernière équipe vient tous les jours ouvrables au niveau de la maternité où se déroulent les consultations prénatales (CPN) pour rencontrer, expliquer la nécessité des femmes dépistées de se faire prendre en charge. Avec l’équipe de Dream et celle de Saint Gabriel », a expliqué Madame Touré.

Implanté en 2006 en Guinée, le centre Dream compte de nos jours 4 centres implantés respectivement à Dixinn (le centre mère), à Matoto (à Saint Gabriel), à Somaya (Coyah) et Dubréka. Dans tous ces centres, le dépistage et la prise en charge des malades sont totalement gratuits.

Selon Dr Albéric Gandji, médecin au centre Dream de Saint Gabriel, les efforts consacrés ces 15 dernières années pour lutter contre le VIH/Sida en Guinée ont été payants et concluants.

Dr Albéric Gandji, médecin au centre Dream de Saint Gabriel

« En Guinée, la prise en charge des antirétroviraux (ARV) sont disponibles suffisamment et donnés gratuitement aux patients. En conséquence, la courbe de la maladie est assez stable. De l’année passée à cette année, la courbe de la maladie est stagnante. Cela est dû à plusieurs facteurs. Puisque l’évidence et l’acceptation de la maladie par la société étaient une question taboue. De plus en plus, il y a l’évolution de la courbe du dépistage volontaire tout comme la prise en charge. Ce qui augmente progressivement la cohorte des personnes à traiter et à la fin, c’est la transmission intercommunautaire qui ne progresse pas. Chez nous ici, on a un protocole de traitement bien rodé sous lequel l’ensemble de nos patients est soumis. Ce qui fait que la maladie est sur une pente de stabilisation voire de régression. La prise en charge est mieux maîtrisée, les molécules sont disponibles. Et sans risque de nous tromper, on peut dire que la maladie est sous contrôle. On peut dire également que les efforts déployés par le gouvernement et les partenaires ont été payants et très concluants », assure Dr Albéric Gandji.

Même si les statistiques ne sont pas rendues disponibles à date, ce spécialiste soutient que les jeunes restent la couche la plus touchée, puisqu’ils sont sexuellement les plus actifs. Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, les célibataires sont moins infectés que les personnes en couple. Les femmes restent toujours les plus exposées à la maladie par rapport aux hommes, à en croire Dr Albéric Gandji.

Avant de finir cet entretien le médecin a ajouté que la prise en charge des malades du VIH/Sida n’est pas que clinique. Et une personne séropositive traitée normalement peut vivre plus longtemps.

« Pour éviter des probabilités d’abandon pendant le traitement, il y a une prise en charge totale que nous mettons en place et qui prend en compte l’aspect mental, psychologique et organique avec à l’appui et l’accompagnement complet des malades. Ce qui peut aider à réduire considérablement la charge virale au point qu’elle soit indétectable dans l’organisme des personnes malades. Je lance donc un appel aux populations. Je vais vous dire que, avec un bon traitement, un patient vit plus longtemps et ne constitue aucun danger pour sa société. Par contre celui qui se cache ou qui ne se soumet pas au traitement, se fait du mal pour rien et répand le danger à tous les niveaux de la société », a-t-il averti avant de lancer un appel aux partenaires de continuer cet élan de solidarité pour rendre plus facile et efficace l’accès aux ARV pour les malades du VIH/Sida partout où qu’ils se trouvent à travers le pays.

Selon des statistiques fournies par le gouvernement, le taux de progression du VIH était établi à 1,7% en 2012 contre 1,5% six ans plutôt.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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