Le procès de Morlaye Camara, un vigile accusé de vol, s’est poursuivi hier, mercredi 30 novembre 2022, au tribunal de première instance de Dixinn. Cette deuxième journée d’audience dans cette affaire a été consacrée à la déposition du directeur général de la société Mastro Sécurité et aux réquisitions et plaidoiries, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Dans cette affaire, c’est le 11 octobre 2022, aux environs de 20 heures, que maître Seny Kamano, avocat à la Cour, a été victime de vol dans un restaurant sis au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma. La vitre arrière de son véhicule a été endommagée et son sac contenant divers objets (chéquier, carte bancaire, carte d’identité, passeport, clef du bureau, permis de conduire, 320 euros, un million de francs guinéens) a été emporté. Mais, le mis en cause dans ce cas de vol, Morlaye Camara, a rejeté en bloc les faits mis à sa charge à l’audience du mercredi, 2 novembre 2022. Et, ce mercredi, 30 novembre 2022, le tribunal a entendu son employeur, Kissi Kaba Mansaré, le directeur général de la société Mastro Sécurité. Ce dernier est civilement responsable de cette affaire. Et, à la barre, il a confié que c’est lors de la première nuit de gardiennage de son agent (Morlaye Camara) que ce vol a été enregistré. Mais, il a aussi précisé que d’autres cas de vol avaient déjà été enregistrés dans ce restaurant avec les mêmes modes opératoires.
« Morlaye est mon agent, c’est moi qui l’ai recruté, employé et posté au restaurant. Avant de recruter un agent, on procède à une enquête de moralité. On a procédé à une enquête de moralité de Morlaye, parce qu’on ne peut pas poster un voleur ou un bandit devant les domiciles des gens. Il a été posté pour sécuriser les véhicules et accessoires. C’était à son deuxième jour de service que le vol a eu lieu. La vitre a été cassée, le sac a été emporté. Quand j’ai appris cela, j’ai échangé avec ses chefs directs et ses frères. J’étais très touché », a-t-il dit.
Au terme de cette déposition, maître Gabriel Kamano, avocat de la partie civile, a pris la parole pour dire au tribunal que ce vol a causé des préjudices énormes à son client, maître Seny Kamano. Le conseil de la partie civile sollicite au tribunal de « condamner solidairement le prévenu et le civilement responsable au paiement 320 euros et un million de francs guinéens (montants qui étaient dans le sac), puis 8 500 000 francs guinéens qui représente la pare-brise et 25 millions de francs guinéens de dommages et intérêts ».
Dans la même logique, le procureur Mamadou Hady Diallo a laissé entendre que les faits sont imputables à Morlaye Camara. Pour lui, les faits sont établis et ils sont imputables au prévenu qui n’a pas nié sa présence sur les lieux où il y a eu le vol.
« C’est pourquoi nous vous demandons de le condamner à un an d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis et engagé la responsabilité civile de la société », a requis le ministère public.
De son côté, l’avocate de la défense, Me Oumou Kountoumy Conté, s’en prend à la société et demande au tribunal d’engager sa responsabilité pénale dans cette affaire.
« La société a failli à sa responsabilité, elle est coupable. Sa responsabilité pénale doit être engagée. Morlaye Camara a été piégé, la société savait déjà que le site est un endroit dangereux. Il y a eu des vols auparavant avec le même mode opératoire… C’est pourquoi nous vous demandons d’être clément et nous vous demandons de lui accorder des larges circonstances atténuantes », a plaidé l’avocate.
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 28 décembre 2022.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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