Les voix discordantes continuent de s’élever au sein du dialogue inter-guinéen. Après Ibrahima Sory Diallo de la coalition ADC-BOC, c’est au tour d’Oyé Béavogui, le secrétaire général par intérim du PDG-RDA et membre de la coalition COPED (coalition des partis pour le progrès et la démocratie) de se faire entendre sur les manquements constatés au niveau dudit dialogue.
Ce leader politique est dans le groupe de panélistes qui travaillent sur la thématique liée à la « mise en place des institutions issues de la nouvelle constitution ». Et, dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, 2 décembre 2022, Oyé Béavogui a relevé des dysfonctionnements dans les travaux. A l’en croire, il y a une sorte de caporalisation du cadre de dialogue à l’état actuel.
« Les travaux qui ont commencé jeudi 24 novembre. C’est vrai, il faut avoir le courage de signaler un certain nombre de dysfonctionnements. Parce qu’il y a une tentative de caporaliser le cadre de dialogue qui, dit-on, est inclusif ; qui, de façon indépendante et sereine, chacun est libre d’apporter son opinion par rapport aux sujets à débattre. Donc, ça c’est à préciser. Effectivement, nous avons entamé les travaux de groupes avec un chronogramme qui avait été validé à l’unanimité des membres en plénière qui, malheureusement, on ne sait pas pour quelle raison, a fait l’objet de modification partielle. À l’instant où je vous parle, en principe les plénières devaient commencer aujourd’hui. C’est-à-dire vous vous retrouvez dans les groupes thématiques, vous travaillez ; et, ensuite, à partir de ce jeudi, les gens vont se retrouver pour discuter des rapports qui vont être présentés par les différents groupes. Malheureusement, ce process a été biaisé, on ne sait pas pour quelle raison. Et, on nous fait comprendre que ça va reprendre lundi. Donc, nous avons beaucoup de réserves par rapport à l’évolution. Certainement, à partir de lundi, nous allons pouvoir souligner ces dysfonctionnements afin qu’on puisse rectifier le tir pour ne pas compromettre l’évolution du cadre de dialogue qui attire l’attention de la communauté internationale et de tous les acteurs sociopolitiques au niveau national », a-t-il indiqué.
Une thématique très importante et qui intéresse fondamentalement les politiques n’a pas été inclue dans les travaux du cadre de dialogue inter-guinéen. C’est bien l’OGE (organe de gestion des élections). Et, pour Oyé Beavogui, l’absence de cette thématique a surpris plus d’un autour de la table.
« Nous avons été désagréablement surpris de constater que l’organe de gestion électoral a été extirpé des thématiques, pourtant qui fait l’objet de divergences au niveau des différentes entités sociopolitiques du pays. Donc, pour nous, quand je dis caporalisation, vous comprenez. Quand je dis imposition sur la réflexion des autres, vous comprenez. Mais, il est évident que la jeunesse politique, les jeunes générations ne se laisseront pas faire. Parce qu’il s’agit de la future génération, il s’agit de la Guinée de demain. Et, cette Guinée, c’est nous et c’est vous autres », a-t-il déclaré.
Des infiltrations de personnes qui ne sont pas inscrites dans les groupes thématiques pour imposer des décisions ont été constatées par Oyé Béavogui. De ce fait, le représentant de la COPED a déclaré qu’aucune méthodologie de travail ne sera imposée aux panélistes. Il ajoute par ailleurs que seule la plénière est souveraine pour décider des conclusions du dialogue inter-guinéen.
« Il faut dire qu’à un niveau donné, il y a même de sortes d’infiltrations qui veulent imposer des façons à réfléchir des uns et des autres. Ça, nous n’acceptons pas non plus. Donc, ce sont des mises en garde. Et, nous disons clairement qu’à partir du lundi les points vont être mis sur les « i ». Les dérapages que nous avons connus dans les travaux de groupes ne vont plus se répéter et seule la plénière est souveraine pour discuter de façon contradictoire sur toutes les treize thématiques qui devront faire objet de débat point par point, thème par thème, afin que nous puissions de façon consensuelle nous en sortir avec des conclusions qui pourront faire l’unanimité. Mais, une tendance à vouloir imposer une méthodologie de travail à un simple vote ne marchera pas. Donc, pour le moment, c’est ce que nous avons à dire. Nous nous réservons pour beaucoup de questions par rapport à la sensibilité même du cadre et nous espérons que ceux qui nous écoutent comprennent mieux la nécessité de pouvoir remédier à cet état de fait pour ne pas que ceux qui ont accepté de venir, où tout au moins ceux qui ont refusé de venir, puissent avoir sur les principes qu’ils ont posés avant de venir au cadre de dialogue. Parce que toute la question fondamentale est là », a-t-il exprimé.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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