Lutte contre la défécation à l’air libre : un atelier de plaidoyer organisé à Conakry

Comment mobiliser les fonds pour lutter contre la défécation à l’air libre en Guinée ? C’est la question au centre d’un atelier de plaidoyer qui s’est tenu ce mercredi, 6 décembre 2022, à Conakry. Organisée par le ministère de l’Environnement et du développement durable à travers la direction nationale de l’assainissement et du cadre de vie (DNACV) et l’Unicef, la rencontre a mobilisé des cadres de l’administration, des élus locaux et des partenaires au développement, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon les statistiques du ministère de l’Environnement et du développement durable, près d’un million six cent mille Guinéens pratiquaient la défécation à l’air libre en 2020 en Guinée. Malgré l’urbanisation galopante, cette pratique nuisible n’aurait régressé que de moins un point par an entre 2009 et 2017. C’est pour inverser cette tendance que le pays a décidé de se doter d’une feuille de route dénommée « Guinée FDAL en 2027 ».

Hadja Safiatou Diallo, ministre de l’Environnement et du Développement Durable

« Le budget global de cette feuille de route, sans les coûts des latrines construites par les ménages, s’élève à vingt millions cinq cent quarante mille dollars US (20,540,000 $US) pour une population cible de 4 583 000 personnes soit 4,5 $US par personne », a annoncé Hadja Safiatou Diallo, la ministre de l’Environnement et du développement durable, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cet atelier de plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre de la feuille de route « Guinée FDAL en 2027 ».

Tout en précisant que cette feuille de route est adaptée aux réalités locales, mais aussi alignée aux politiques et stratégies, et aux engagements internationaux, la ministre a fait savoir que le gouvernement guinéen compte sur le soutien des partenaires au développement pour obtenir les fonds nécessaires pour sa mise en œuvre. « Le gouvernement s’engage à contribuer à hauteur de 20,5% du montant total et sollicite vivement auprès de vous, les partenaires techniques et financiers une contribution prenant en compte les 79,5% restant », a dit Hadja Safiatou Diallo.

La ministre espère que cette rencontre va déboucher sur la mobilisation des ressources qui permettront la mise en œuvre de cette feuille de route. Un projet qui tient à cœur les autorités guinéennes en raison de son importance, a indiqué Mory Fodé Seydou Traoré, directeur national de l’assainissement et du cadre de vie.

Mory Fodé Seydou Traoré, Directeur nationale de l’assainissement et du cadre de vie

« L’importance de la lutte contre la défécation à l’air libre n’est plus à démontrer. Parce que cette pratique contribue à générer pas mal de problèmes sanitaires. Au niveau de la santé, on a la prolifération du fécal qui peut entraîner la diarrhée, les maladies hydriques et le choléra. Donc avec la fin de défécation à l’air libre, on pourra vraiment se passer de tout ceci et limiter les dépenses au niveau de la communauté ».

De son côté, Pacifique Ruty, le représentant adjoint de l’Unicef en Guinée, a rappelé d’abord les efforts fournis ces dernières années pour lutter contre la défécation à l’air libre en Guinée, avant d’inviter l’ensemble des partenaires à accompagner le gouvernement guinéen dans ce combat.

Pacifique Ruty, Représentant Adjoint Unicef-Guinée

« Entre 2019 et 2022, grâce aux efforts du gouvernement et avec l’appui de l’UNICEF et des communautés, plus de 4 500 villages ont abandonné la défécation à l’air libre. Ce qui représente un résultat appréciable et remarquable. Donc aujourd’hui, quatre préfectures : Beyla, N’Zérékoré, Boffa et Kindia, sont en train de relever le défi d’être des préfectures FDAL. Ce qui permet d’ouvrir la voie progressivement vers les régions FDAL.

Si nous voulons, nous, en tant que partenaires techniques et financiers et le gouvernement, nous assurer que la Guinée atteigne le statut de pays FDAL, il y a lieu de nous mobiliser davantage et de nous engager pour cette feuille de route pour que celle-ci soit mise en œuvre dans les meilleurs délais. Je voudrais saisir cette opportunité, au nom de l’UNICEF, pour exhorter à l’ensemble des intervenants dans le sous secteur de l’assainissement à poursuivre les efforts. Parce que le travail est encore énorme et le défi est grand », a-t-il lancé, tout en réitérant la disponibilité de l’Unicef « à poursuivre l’accompagnement des efforts nationaux et en particulier au cours de cette période critique où le pays a amorcé un tournant décisif de son histoire ».

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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