Les acteurs de la filière bois vont peut-être bientôt se frotter les mains. Pour cause ? L’interdiction de la coupe de bois, imposée par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, est levée en ce qui concerne la consommation locale. La nouvelle a été rendue publique à travers un communiqué en date du 1er décembre en application des recommandations du conseil des ministres du 15 octobre. Toutefois, le constat sur le terrain révèle des difficultés dans l’application de ladite mesure. Certains lieux de vente de bois sont presque déserts au grand dam des professionnels de la filière bois qui rongent leurs freins et interpellent le gouvernement pour leur faciliter la tâche, a constaté sur le terrain Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a pris la décision d’autoriser la reprise de la coupe et du transport du bois, mais exclusivement pour la consommation locale. Cette décision devait rentrée en vigueur depuis le 1er décembre 2022 pour s’étendre jusqu’au 30 juin 2023. Presque une semaine après la publication dudit communiqué, les acteurs de la filière bois n’ont constaté encore aucune amélioration. Les ateliers de scieries et les lieux de ventes sont quasi déserts.
Thierno Hassane Diallo, président du bureau communal de la filière bois de Matoto, interrogé par notre reporter hier, mardi 6 décembre 2022, a évoqué les difficultés actuelles. « Ce que nous demandons au gouvernement, c’est de nous faciliter l’envoi du bois surtout avec les multiples barrages… vous avez vu qu’ici, tout est vide, même les travailleurs, chacun cherche où se reposer. Cette situation s’explique par le fait que le bois est fini, le peu qui est là, ce sont des bois fatigués qui n’ont pas assez d’utilité. Puisque la levée de l’interdiction a été faite, nous demandons au gouvernement de nous envoyer les documents nécessaires afin que le bois soit transporté à Conakry. J’espère que dans la semaine-là, ils vont le faire et que d’ici le 15 décembre, nous aurons le premier chargement », a-t-il dit.
Pendant la période du repos biologique, les acteurs de la filière bois ont connu un manque de planches, qui sont pourtant très convoitées. « Il n’y a pas eu tellement de rareté de bois, ça manquait un peu, par exemple la catégorie des planches. Pour autant, nous n’avons pas augmentés les prix du bois malgré le manque qu’il y a eu. Nous avons fonctionné avec les anciens prix à cause de la conjoncture actuelle dans le pays. Nous sommes conscients que ce repos biologique est une bonne chose, et pour nous qui évoluons dans la filière bois, la forêt et y compris les animaux », a laissé entendre Thierno Hassane Diallo, président du bureau communal de Matoto de la filière bois.
Il faut cependant noter que la coupe et l’exportation du bois brut reste strictement interdit par les autorités.
Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com